[embedded content] Cette vidéo de Vincent d’avril 2019 est à réécouter en mettant son contenu en perspective de ce qu’a prévu le Forum de Davos pour la rentrée 2021: Le grand reset sociétal-économique-financier… 2019 donc, bien avant la crise du Coronavirus. Avant-propos: Nous attendions la refondation de l’ensemble du paradigme économico-monétaire (cf. vidéo de Vincent Held ci-dessus). La crise du Covid-19 en sera le prétexte parfait. Vincent revient sur la réorganisation de l’ordre monétaire international avec le questionnement sur la place des GAFAM dans le phénomène. Il nous gratifie ci-dessous d’une solide hypothèse de travail quant à l’avenir monétaire de la planète: Et si la Libra ambitionnait une place monétaire hégémonique et globale? Rien ne s’opposerait à priori à sa
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Cette vidéo de Vincent d’avril 2019 est à réécouter en mettant son contenu en perspective de ce qu’a prévu le Forum de Davos pour la rentrée 2021: Le grand reset sociétal-économique-financier… 2019 donc, bien avant la crise du Coronavirus.
Avant-propos:
Nous attendions la refondation de l’ensemble du paradigme économico-monétaire (cf. vidéo de Vincent Held ci-dessus). La crise du Covid-19 en sera le prétexte parfait.
Vincent revient sur la réorganisation de l’ordre monétaire international avec le questionnement sur la place des GAFAM dans le phénomène. Il nous gratifie ci-dessous d’une solide hypothèse de travail quant à l’avenir monétaire de la planète:
Et si la Libra ambitionnait une place monétaire hégémonique et globale?
Rien ne s’opposerait à priori à sa reconnaissance politique. Elle pourrait être compatible avec nos constats de ces dernières années:
- la privatisation par des commerciaux de la création de monnaie de crédit
- avec la monnaie unique transatlantique que nous avions présentée en 2015. ICI
- une nouvelle monnaie mondiale inspirée du Bancor de Keynes. ICI
- la création de cryptomonnaie souveraine ou nationale ICI et ci-dessous dans la vidéo à 0:46
- la conquête monétaire des Etats par les GAFAM ICI
Que l’on parle de monnaie nationale, locale, supranationale, ou cryptomonnaie, nous devons garder à l’esprit que cette activité génère des bénéfices multiples qui favorisent la division de la société et l’émergence de seigneurs au sein de la société.
Dans tous les cas la privatisation des privilèges régaliens en lien avec la création monétaire a encore de très beaux jours devant elle. Le peuple n’en saisissant pas les enjeux, ne demande pas sa restitution. Par conséquent, le revers de la médaille concernera encore et toujours la vaste majorité des habitants de la terre qui devra continuer de fournir le carburant à la création monétaire de l’élite.
Ces nuisances ne peuvent cesser avec des exercices de management du genre d’une Convention citoyenne cadrée de près par les gens de l’Ancien Monde qui font mine de construire un monde plus juste, et plus équitable. Une propagande, aussi subtile soit-elle, ne rend pas le monde plus juste.
Aussi longtemps que les populations ne se saisiront pas du seigneuriage et des enjeux multiples offerts par la création monétaire, les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets…
LHK
Grand Reset : comment Facebook veut imposer une « monnaie hégémonique » globale. Vincent Held.
Rappellons avant tout que le « Global Reset » annoncé début juin par le Forum de Davos, le FMI et l’ONU, se réfère en premier lieu à une « révolution » dans le domaine monétaire. Rendue célèbre en 2014 par Christine Lagarde, alors directrice du FMI, cette locution se réfère en effet à la prochaine crise financière. Celle-ci devant être suffisamment violente pour entraîner une « remise à zéro » de l’économie mondiale…
Or, ces chamboulements économiques aujourd’hui parfaitement prévisibles entraîneront immanquablement une remise en question de l’ordre monétaire international. Avec une opportunité unique, pour la Big Tech transnationale, de réaliser un véritable coup d’État technologique en prenant le contrôle du système monétaire international.
Pourtant, malgré la force de frappe indéniable des milieux de la Tech et de la finance globalisée (qui sont une seule et même chose), la partie n’est pas encore tout à fait gagnée…
Abu Dhabi, février 2019 – Le président-fondateur du Forum économique mondial de Davos souhaite « fixer l’agenda de la prochaine génération de gouvernements à travers le monde ». Ceci dans le cadre d’une « globalisation reprise de zéro » (‘globalization from point 0’), qui permettrait d’imposer de nouveaux modes de « gestion publique ». De fait, le changement de système monétaire qui s’annonce pourrait effectivement offrir une opportunité de ce type…
Facebook et l’idée d’une « monnaie hégémonique globale »
« Facebook prévoit de lancer la monnaie ‘GlobalCoin’ en 2020 » (BBC, mai 2019)
Non seulement Facebook affiche ouvertement ses ambitions globales en matière de (crypto)monnaie, mais la Banque des règlements internationaux (BRI) lui prédit un destin tout à fait exceptionnel :
« Les groupes Big Tech tels que Facebook pourraient rapidement atteindre une position dominante au sein de la finance globale. » (Banque des règlements internationaux, juin 2019)
Une analyse partagée par la Banque d’Angleterre, qui va encore beaucoup plus loin, en proposant de faire du Libra une « monnaie synthétique hégémonique » ![1] Celle-ci ayant vocation à devenir rien moins que la monnaie internationale unique, appuyée sur « un réseau de monnaies digitales de banque centrale »…
Un projet également salué avec enthousiasme par le président de la Banque de France, qui prend acte de la domination à venir du Libra, tout en affirmant vouloir défendre… la « souveraineté européenne » !
Contrairement aux apparences, il ne s’agira pas de créer une monnaie concurrente du Libra, mais simplement de fournir à celui-ci une légitimité officielle… La Banque nationale suisse, qui soutient elle aussi le projet, explique pour sa part que le Libra sera une « cryptomonnaie officielle privée » !
Le Libra Global Coin peut en outre d’ores et déjà compter sur le soutien explicite de nombreuses autres banques centrales majeures (Réserve fédérale d’Allemagne, Banque du Japon, Réserve fédérale américaine…) ainsi que de la Banque des règlements internationaux (BRI) elle-même, qui appelle à traiter les Big Tech exactement de la même manière que les banques (‘same business same rules’) !
Une approche visiblement partagée par le FMI, qui propose lui aussi de mettre les banques en concurrence directe avec les Big Tech (‘provide a level playing field’). Tout en sachant pertinemment que, dans ces conditions, les banques traditionnelles ne pourront pas résister longtemps à « l’effet de réseau inégalable » des GAFAM…
En réalité, les banques de détail ont vocation à disparaître purement et simplement. Les grandes banques dites « too-big-to-fail » anticipent d’ailleurs déjà cette évolution en transférant leurs activités de dépôt et de crédit sur le cloud des GAFAM… Les activités bancaires pourraient ainsi n’être bientôt plus qu’une simple fonctionnalité parmi d’autres sur les ‘marketplaces’ de Google, Facebook, Amazon, etc.
Il s’agit en outre de bien garder en tête le fait que le GlobalCoin de Facebook sera émis en Suisse. A Genève, plus précisément. Pour faciliter la transition vers cette nouvelle monnaie digitale globale, il serait ainsi pratique de faire en sorte que de grandes monnaies telles que l’euro et le dollar s’échangent à la parité avec le franc suisse. Soit à 1 euro (resp. 1 dollar) pour 1 franc (égale 1 Libra).
Or, c’est précisément là ce que nous promettent Crédit Suisse et UBS, les deux banques leaders de la place financière helvétique…
Parmi les nouvelles recrues de l’Association Libra : un sous-secrétaire du Trésor américain… et le Chief Compliance Officer de Credit Suisse !
Vers une unification des systèmes monétaires mondiaux ?
On observera avant tout que la Suisse est d’ores et déjà arrimée au dollar. Ce qui n’a rien de nouveau, puisque cette situation dure depuis cinq bonnes années déjà !
Or, les deux principales too-big-to-fail « suisses » ne cessent de l’affirmer dans les grands médias : le franc finira tôt ou tard par atteindre « la parité » avec l’euro !
« La question n’est pas de savoir si on va arriver à une parité franc-euro, mais quand. » (Credit Suisse, juin 2019)
Nous voilà donc en route vers une triple parité « euro – franc – dollar » !
Il y a d’ailleurs de quoi se demander si les couronnes suédoise et norvégienne n’auraient pas, elles aussi, vocation à rejoindre ce club paritaire : [2]
Mais au-delà de la convergence vers une « parité » stricte de certaines monnaies euro-atlantiques, on observe une évolution bien plus spectaculaire encore. Il s’agit de la stabilisation, de plus en plus flagrante, de nombreux taux de changes au niveau international. Un phénomène qui déborde largement les limites du monde occidental !
Le yuan chinois, la roupie indienne ou encore le won coréen font partie des monnaies dont les cours suivent, de plus en plus près, ceux des principales devises occidentales. Quant au yen et au dollar de Hong-Kong, tous deux sont aujourd’hui arrimés au dollar américain ![3]
Cette convergence historique des principales devises mondiales pose ainsi les bases du futur « réseau de monnaies digitales de banque centrale », qui doit permettre l’essor de la « monnaie hégémonique » globale des Big Tech. Une fois cette dernière imposée, les banques centrales perdront toute utilité concrète et pourront à leur tour être dissoutes.
En juillet 2019, le co-fondateur de Libra expliquait au Congrès américain que « l’association » s’était établie en Suisse, notamment parce que la Banque des règlements internationaux (BRI), sise à Bâle, s’y trouvait aussi. Et si la BRI avait vocation à superviser le nouveau système monétaire global ?
Or, cette perspective d’une « monnaie hégémonique » globale est d’autant plus envisageable que la Big Tech asiatique est en réalité dominée par les capitaux occidentaux…
La fameuse « indépendance » des banques centrales, exigée par le FMI depuis 1999, ouvre grand la porte à une reprise en main de ces institutions par la grande finance occidentale. La Banque populaire de Chine (BPC) ne fait visiblement pas exception à cette règle, elle qui collabore depuis 2007 avec HSBC et Morgan Stanley.
Il nous faut en effet souligner ici le fait que les équivalentes chinoises de Facebook et Amazon sont contrôlées par des actionnaires occidentaux. Ainsi, Alibaba est-elle aujourd’hui détenue pour plus de moitié par Yahoo et Softbank[4] – sans compter les parts contrôlées par des méga-fonds d’investissement tels que BlackRock, Vanguard, etc.
En 2017, le fonds monétaire d’Alibaba pesait déjà à lui seul plus de 200 milliards de dollars, collectés auprès de la clientèle de l’entreprise. Une réelle force de frappe financière !
Même chose pour le groupe de réseaux sociaux Tencent, dont l’actionnariat est également dominé par la finance occidentale.[5] Or, voilà qu’avant même l’arrivée du Libra, ces deux mammouths technologiques basés à Hong-Kong représentent déjà des acteurs-clés du système financier chinois ! Pour donner une idée de leur poids économique, on se contentera de signaler que leur chiffre d’affaires cumulé dépassait déjà les 110 milliards de dollars en 2019…
Alibaba et Tencent sont en concurrence directe pour le contrôle du marché du crédit et des paiements chinois… Et si ces deux sociétés avaient en réalité vocation à fusionner ? Jeff Bezos n’affirme-t-il pas « qu’un jour, Amazon aussi disparaîtra » ?
Les deux futurs acteurs « hégémoniques » de la finance asiatique sont donc dominés – et en réalité même contrôlés – par la finance occidentale. Leurs technologies d’intelligence artificielle et de cloud computing leur ont d’ailleurs été transférées par les GAFAM, qui continuent de développer ces activités en Chine.
« Les services de Google en Chine sont bloqués depuis plusieurs années. Pourtant, celle-ci y maintient des activités [et] cherche en particulier à faire en sorte que les entreprises chinoises utilisent ses produits tels que le cloud. » (CNBC, juillet 2019)
Microsoft exploite également son cloud en Chine…
…de même qu’Amazon.
Quant à Facebook, son fondateur avait déclaré publiquement, au cours d’un passage à Pékin en 2014 : « Nous sommes déjà en Chine » ! Et ce alors même que le site Facebook.com était – et est toujours – parfaitement interdit d’utilisation sur sol chinois ! A quoi le jeune oligarque pouvait-il alors bien faire référence ?
Opération séduction pour Mark Zuckerberg en Chine, en octobre 2014. Marié à une Sino-américaine, le golden boy de la Silicon Valley a fait montre de bonnes connaissances en mandarin – la seule langue étrangère qu’il ait jamais apprise. Une véritable déclaration d’amour à la Chine !
Le site China Banking News, très proche de la grande presse financière occidentale, promet à ses lecteurs que la Chine dominera la future « monnaie hégémonique » mondiale. Un discours qui rappelle – de façon un peu comique – celui du président de la Banque de France…
Un coup d’État technologique… pas nécessairement gagné d’avance
Il est vrai que la Banque populaire de Chine (BPC) semble tout acquise à la cause du Libra – et que les plateformes de paiement de Tencent et Alibaba sont pleinement intégrées aux essais de la future monnaie digitale chinoise. Il est toutefois fort douteux que cette inclination ultralibérale et cosmopolite soit partagée par le pouvoir politique en place… Se figure-t-on réellement que les leaders du Parti communiste chinois vont, de bon cœur, confier les clés de leur économie à une poignée de brasseurs d’affaires transnationaux, orbitant entre Hong-Kong et la Silicon Valley ? Et qu’ils accepteront facilement de se laisser dépouiller de toute influence sur la politique monétaire de leur propre pays ? Les Big Tech transnationales se chargeant en outre de gérer l’octroi de crédits (au particuliers et entreprises), le secteur de l’assurance – ou encore le parc immobilier national ! Ne faudrait-il pas plutôt s’attendre à ce que cette tentative de passage en force des milieux financiers mondialisés suscite, un jour ou l’autre, une réaction un peu vive de la part des autorités chinoises ?
Il semblerait que la tension monte entre le gouvernement chinois et les maîtres de la future « monnaie hégémonique » mondiale…
Montagnes de dettes oblige, il est bien difficile à Donald Trump de se rebeller contre le joug de Wall-Street. Ce qui ne l’empêche pas d’afficher régulièrement son hostilité vis-à-vis des maîtres de la Tech…
Bien conscient de la menace que représente le Libra, le gouvernement indien tente de faire interdire les cryptomonnaies privées. Sans grand succès, pour l’instant…
On notera par ailleurs qu’un certain nombre de pays à travers le monde – et pas nécessairement des moindres ! – continuent de mener leur propre politique monétaire, indépendamment du projet globaliste de la Big Tech sino-américaine.
Un échantillon de monnaies indisciplinées : le rouble, le real brésilien, la roupie indienne, le rand sud-africain, le shekel israélien, les pesos mexicain et philippin, la livre turque, le florin hongrois…
Par ailleurs, il se trouve que, contrairement à plusieurs de ses membres, la Banque centrale européenne (BCE) affiche une hostilité farouche au projet « cartellaire » de Facebook et à ses « traîtreuses promesses »… En 2018 déjà, sous la présidence de Mario Draghi, la BCE avait ainsi inauguré un système de paiement en temps réel, qui se voulait être une alternative au projet Libra :
« Le système TARGET Instant Payment Settlement (TIPS) est une solution [de paiement paneuropéenne] à haute performance qui est plus sûre et plus économique que les innovations douteuses proposées par le marché. »
Le Target Instant Payment Settlement (TIPS) doit toutefois faire face à la concurrence directe du service de paiements instantanés (RT1) d’EBA Clearing, une société privée détenue par des banques (JP Morgan, HSBC, Deutsche Bank…) – et dirigée par un ancien cadre d’UBS.
Au même moment, sous la pression « probable » de l’administration Trump, la Réserve fédérale américaine démarrait elle aussi un projet de système de paiements bancaires « plus rapide », intitulé FedNow. Une initiative déplorée par les « grandes banques » de Wall-Street, qui avaient déjà développé leur « réseau privé » (The Clearing House) – avec l’aide des GAFAM, précisément !
Wall-Street semble bien décidée à imposer le Libra… La Réserve fédérale, pour sa part, freine le développement du système de paiements public FedNow, qui permettrait de bloquer les cryptomonnaies privées des Big Tech.
Quant à la Banque populaire de Chine (PBC), il faut relever qu’outre Tencent, les quatre plus grandes banques du pays, qui se trouvent être contrôlées par l’État, ont également participé aux tests du futur yuan digital. Il semblerait donc bien que, de ce côté-là également, toutes les possibilités restent encore ouvertes.
« L’association [Libra] succomberait très vite à la tentation d’offrir des crédits au particuliers et aux entreprises, évoluant […] vers une banque globale gargantuesque, qu’aucun État ne pourra jamais sauver, réguler ni liquider. » (Prof. Yanis Varoufakis)
Se pourrait-il alors que, malgré l’opposition des milieux financiers, des alternatives concrètes au projet « hégémonique » de la Tech soient en train d’émerger ? Les mini-BOTs italiens, par exemple, ne rappellent-ils pas étrangement le projet de « système financier parallèle » proposé depuis 2015 par le Prof. Yanis Varoufakis[6] ? Or, celui-ci appelle bel et bien à tuer purement et simplement le Libra !
La gestion du système Target Instant Payment Settlement (TIPS) a bizarrement été confiée par la BCE à la Banque d’Italie… pourrait-il y avoir un lien avec les mini-BOTs, adoptés à l’unanimité (!) par le Parlement italien en mai 2019 ?
Il faut dire qu’outre la reprise en main de nos systèmes scolaires, les Big Tech projettent aujourd’hui ouvertement de mettre en œuvre une véritable ingénierie sociale portant sur tous les domaines de la vie économique – la fameuse « Tech for Good ». Or, le contrôle de la monnaie (à un niveau supranational, qui plus est !) pourrait bien donner à cette poignée de firmes sino-américaines un levier encore jamais vu dans l’Histoire pour imposer la nouvelle « gouvernance globale » annoncée par le World Economic Forum.
Le XXIème siècle sonnera-t-il alors la fin des États et l’avènement d’une technosociété globalisée ? Ou les États parviendront-ils à reprendre la main sur leurs politiques économiques et monétaires, face au monde de la finance et à ses golems de la Silicon Valley ? Avec des enjeux aussi colossaux, on peut en tout cas s’attendre à ce que cette transition ne se fasse pas sans quelques étincelles.
Par Vincent Held, auteur du Crépuscule de la Banque nationale suisse, d’Après la crise et d’Une civilisation en crise, Éd. Réorganisation du Monde, janvier 2020.
Notes & Références
[1] Ou « Synthetic Hegemonic Currency » (SHC), en anglais.
[2] Les efforts colossaux déployés par la Banque de Norvège à partir de mars 2020 pour revenir à la « parité » de 10 couronnes pour 1 dollar nous confirment dans cette impression. A en croire le Financial Times du 19 mars 2020, la banque centrale norvégienne aurait en effet brûlé pour plus de 300 milliards de dollars de ses réserves monétaires en quelques jours à peine pour soutenir la réappréciation de la couronne ! Et le pétrole n’en était qu’au début de sa dégringolade, qui allait bientôt l’emmener en territoire négatif !
Quant à la couronne suédoise, sa faiblesse marquée dès 2019 a donné lieu, dans la presse financière, à des interprétations fort variées.
[3] Dans le cas du yen, la mise au pas a eu lieu en février 2017, suite à une rencontre entre Donald Trump et son homologue japonais, que le président américain accusait de « manipuler sa monnaie » au détriment des États-Unis… Le résultat est éloquent :
Source : US Securites & Exchange Commission (SEC.gov)
[5] Tencent est actuellement détenue à plus de 30% par la société financière Naspers (ainsi que Prosus, sa filiale cotée à Amsterdam), elles mêmes détenues par diverses entreprises financiarisées, etc.
Par ailleurs, les reporting de Tencent auprès de l’autorité de surveillance des marchés aux États-Unis indiquent plusieurs actionnaires importants, qui n’apparaissent pas dans la liste des actionnaires recensés par CNN, par exemple.
Source : US Securites & Exchange Commission (SEC.gov)
[6] En juillet 2015 déjà, le célèbre économiste avait affirmé disposer d’un « code informatique » qui permettrait de mettre sur pied un « système bancaire parallèle », en faisant notamment appel à « des applications pour smartphone« .
Or, voilà que ce système financier « parallèle » devait être géré directement par l’État, qui pourrait dès lors créer de la monnaie à sa guise. Tout ceci évoque étrangement les fameux mini-BOTs italiens, adoptés à l’unanimité par le Parlement italien en mai 2019 et présentés par un ancien ministre des Finances comme « un plan pour mettre un circulation une monnaie parallèle déguisée »…
Les livres de Vincent Held sont disponibles ici: https://reorganisationdumonde.com/