Dans le jardin de l’Elysée, face aux 150 personnes tirées au sort de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), Emmanuel Macron a expliqué qu’il n’abaisserait pas la vitesse maximale sur les autoroutes à 110 km/h. Les automobilistes ont sans doute applaudi, mais c’était crier victoire trop vite… Parmi les 149 propositions formulées dans le rapport de la CCC, plusieurs vont à l’encontre des défenseurs de la voiture. Alourdissement du bonus-malus, expulsion des véhicules des centres-villes… La liste est assez longue. Une liste reprise par Emmanuel Macron – dans sa quasi intégralité – lequel a donc choisi de mettre en oeuvre ces propositions. Sauf revirement, elles devraient entrer en vigueur dans les mois qui viennent. En voici l’essentiel.

Certaines mesures vont clairement frapper les automobilistes au portefeuille. La CCC a proposé, et Emmanuel Macron a accepté de :

  • Renforcer très fortement le malus sur les véhicules polluants et introduire le poids comme un critère à prendre en compte. L’introduction du poids dans le malus automobile avait été rejeté par le Parlement lors de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2020. Mais les citoyens de la Convention citoyenne pour le climat ont choisi de revenir à la charge. Cela se justifie selon eux car “les véhicules plus lourds ont un impact bien plus important sur le climat : ils consomment davantage de carburants, ils nécessitent davantage de matériaux pour être construits et, pour les véhicules électriques, des batteries bien plus importantes”. Le marché du SUV, très dynamique dans l’Hexagone, pourrait en prendre un coup. Toutefois, la CCC est bien consciente qu’il faudra prévoir un système pour les familles nombreuses, qui n’ont pas le choix que d’acheter de grands véhicules.
  • Moduler les taxes sur les contrats d’assurance en fonction de l’émission de CO2 pour encourager les véhicules propres. L’utilisation de la fiscalité écologique va se développer. Comme pour le bonus-malus, les automobilistes qui possèdent des véhicules émetteurs de beaucoup de particules de CO2 verront le poids de leur contrat d’assurance s’alourdir.
  • Réduire les incitations à l’utilisation de la voiture en réformant le système d’indemnité kilométrique de l’impôt sur le revenu. Il existe aujourd’hui une indemnité kilométrique pour les personnes qui vont travailler en voiture. Celle-ci tient compte de deux éléments : la distance parcourue et la puissance du moteur. La CCC propose de modifier le barème en indexant l’indemnité reçue sur les émissions de C02. En pratique, plus la voiture polluera et moins l’indemnité kilométrique sera importante.

Au-delà de ces mesures financières, d’autres propositions vont surtout gêner les automobilistes dans leur vie de tous les jours. Car les adeptes de la voiture l’ont compris : ils ne sont plus les bienvenus dans les villes. Pistes cyclables démultipliées, réduction de voies sur la chaussée, suppression de places de stationnement, un grand nombre de communes ont choisi de repousser les voitures hors les murs.

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Et le président Macron souhaite visiblement accentuer le mouvement puisque ce dernier a validé les propositions suivantes :

  • Généraliser les aménagements de voies réservées aux véhicules partagés (2-3 personnes dans une voiture) et aux transports collectifs sur les autoroutes et voies rapides. Si la vitesse maximale devrait rester à 130 km/h, la bataille des autoroutes et voies rapides est loin d’être terminée. La multiplication de ces voies spéciales réduira forcément la taille des chaussées et donc provoquera à certains moments des bouchons.
  • Créer des parkings relais. L’objectif est que les automobilistes déposent leur véhicule à l’entrée des villes et prennent un moyen de transport collectif. Un mouvement entamé dans deux villes notamment : Strasbourg où il existe 10 parkings de ce type et Aix-en Provence. Pour inciter les automobilistes à déposer leur voiture, la CCC a prévu dans sa proposition que “ces parkings relais donnent droit pour les utilisateurs à un ticket utilisable dans les transports publics en centre-ville”.
  • Interdire les centres villes pour les véhicules les plus émetteurs de gaz à effet de serre. C’est déjà le cas à Paris par exemple, où les véhicules Crit’air 4 sont interdits à la circulation. Dans une multitude de communes du Grand Paris, ce sont les véhicules Crit’Air 5 (voitures qui ont plus de 20 ans) qui sont bannies. Selon la CCC, cette mesure “permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en améliorant la santé des habitants car tous les véhicules émettent des polluants locaux (particules fines liées à la combustion et aux pneus, oxyde d’azote, etc.).
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