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Donner et servir dans un contexte oligarchique!

Summary:
Nous sommes à la croisée des chemins. Nous sommes en train de quitter le monde organisé par des Etats pour celui de leur fusion, et leur globalisation. La globalisation observée repose sur 2 éléments fondamentaux: les interactions qui sont des relations La collectivisation des richesses naturelles et productives de la planète vers un niveau supranational privatisé. D’ailleurs, nous sommes d’ores et déjà dans un contexte d’oligopolisation, et même de monopolisation, avancée du fameux marché. Ci-dessous, une présentation de Mme Lasida, économiste, qui propose un nouveau modèle économique et social qui ressemble fortement à celui prôné par la globalisation. Une phrase est particulièrement intéressante: « La liberté doit passer avant la propriété« . Voilà un discours qui n’est autre que

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Donner et servir dans un contexte oligarchique!

Nous sommes à la croisée des chemins.

Nous sommes en train de quitter le monde organisé par des Etats pour celui de leur fusion, et leur globalisation.

La globalisation observée repose sur 2 éléments fondamentaux:

  • les interactions qui sont des relations
  • La collectivisation des richesses naturelles et productives de la planète vers un niveau supranational privatisé. D’ailleurs, nous sommes d’ores et déjà dans un contexte d’oligopolisation, et même de monopolisation, avancée du fameux marché.

Ci-dessous, une présentation de Mme Lasida, économiste, qui propose un nouveau modèle économique et social qui ressemble fortement à celui prôné par la globalisation. Une phrase est particulièrement intéressante: « La liberté doit passer avant la propriété« . Voilà un discours qui n’est autre que l’antichambre du collectivisme que nous percevons de plus en plus clairement sous nos cieux. Ses héros les plus actifs sont les banquiers centraux…

Revenons à Mme Lasida qui dit que « Tout est don ». Or, dans Dépossession, nous avons bien mis en évidence l’hyperpuissance d’une micro-élite qui a pris dans ses filets globalisant les richesses planétaires. Est-ce que le modèle de Mme Lasida prévoirait-il leur mise à disposition de l’humanité?

Pour l’instant, aucun dirigeant ou influenceur pro-système n’évoque ces richesses en tant que biens communs. Cela signifie que la collectivisation qui a cours sous la houlette des banquiers centraux se fait par des privés, avec des privés, et pour des privés. Un silence lourd et pesant entoure l’affectation finale des richesses planétaires. Nous sommes loin d’un éventuel Grand Soir et de la suppression des classes.

Bien que cachée derrière des cascades et des cascades d’entités commerciales, ou d’organisations non gouvernementales anonymisées, la suprématie de la micro-élite, demeure une réalité de tous les instants.

De son côté, le professeur Philippe Laurent, en parlant du revenu de base universel, RBI (voir ci-dessous), nous annonce le monde de demain. Un monde clivé dans lequel tout est don mais que pour une partie de la population. Un don à sens unique et en direction de la très discrète élite qui continuerait d’engranger richesses et pouvoir!

Ce serait l’oligarchie donc qui verserait le fameux revenu universel contre dons ou services dans une économie partagée.

Au fait quid des personnes non productives? Aux dernières nouvelles, les soins aux aînés sont remis en question au-delà d’un certain âge, l’assistance au suicide est omniprésente dans les allées des homes, etc. Cela rappelle cette phrase qui a été prononcée par un directeur d’hôpital universitaire, et qui a le mérite d’avoir révélé ce que certains disent tout bas:«Il faut se demander si certains soins sont nécessaires ou simplement utiles. Par exemple, une opération de la hanche à 80 ans ou la pose d’un stent à un nonagénaire sont-ils nécessaires ou est-ce du luxe? Ce sont des choix de société, qui dépassent le rôle d’un directeur général.»

Bref, ceux qui ont pris le pouvoir financier et monétaire semblent non seulement disposer  du présent et de l’avenir de l’humanité, mais aussi de son droit de vie.

Tout intellectuel qui ne dénonce pas les bénéficiaires finaux du modèle sociétal actuel pourrait être suspecté de complaisance, voire de cautionner la désacralisation de la vie humaine.

LHK

 » La crise écologique est l’opportunité de réaliser un rêve”. Professeur Elena Lasida.

La crise écologique est l’opportunité de réaliser le rêve d’un nouveau modèle économique et social, estime Elena Lasida. La professeure d’économie à l’Institut catholique de Paris, refuse la résignation ou le catastrophisme. Il ne s’agit pas seulement de trouver des solutions pour préserver le mode de vie actuel, ou réparer la planète, mais bien d’ouvrir un ‘imaginaire de vie bonne’.

S’exprimant à l’occasion du Dialogue sur le bien commun européen réuni, le 26 mars,2019, à Paris, Elena Lasida a souligné la nécessité de changer de paradigme comme le demande le pape François dans son encyclique Laudato si. Il ne suffit pas de modérer notre consommation trop gourmande des biens de la terre, il faut entrer dans de nouvelles logiques de fonctionnement et de comportement sur la voie d’une écologie intégrale. En 2016, dans son discours lors de la remise du Prix Charlemagne, le pape François plaçait le défi pour l’Europe dans trois termes: Intégrer – dialoguer – générer.

Donner et servir dans un contexte oligarchique!

Tout est lié

Pour Elena Lasida, ce changement repose sur trois principes simples. Le premier consiste à reconnaître que tout est lié. L’humain et la nature, l’individuel et le collectif, le matériel et le spirituel. Ou comme le dit le pape François, le cri des pauvres est le cri de la terre. Cela signifie passer de la logique de la spécialisation, avec son cortège d’experts en toutes les matières, à une logique de la symbiose qui pousse à penser d’abord à l’interdépendance des choses, à souligner la dimension relationnelle de la vie.

Le bien commun ou la vie bonne est alors conçu comme une relation plutôt que comme l’accès aux biens nécessaires. Il ne s’agit pas seulement de satisfaire des besoins, mais de développer la qualité de la relation à soi-même, à Dieu, aux autres et à l’environnement. Le bien commun devient alors communion. C’est la définition même de la sauvegarde de la maison commune, selon les termes du pape François, dans son encyclique Laudato si.

Tout est don

Le deuxième principe considère que tout est don. L’idée de la gratuité doit retrouver une place centrale, au cœur même du marché. Il faut repenser la réciprocité. Il s’agit certes de donner, mais aussi de recevoir pour construire une appartenance commune. La gratuité n’allant pas sans la gratitude.

“La liberté doit passer avant la propriété”

Appliqué au bien commun, ce principe fait passer la liberté avant la propriété. La sobriété n’est pas seulement de consommer moins, c’est aussi être plus libre par rapport aux biens. Elle ouvre le chemin de la co-responsabilité et de la co-gestion. Cette approche a aussi une incidence directe sur le dialogue. Un dialogue basé sur la gratuité permet de dépasser le compromis ou le contrat pour aller vers l’alliance. Concrètement l’économie sociale de marché devrait marcher sur cette voie.

Tout est fragile

Le troisième principe rappelle que tout est fragile, la terre et l’homme. Pour Elena Lasida, le but n’est pas de réparer la fragilité, mais de la saisir comme une opportunité pour un nouvel enfantement. Il faut sortir d’une posture sécuritaire pour accueillir ce que l’on ne connaît pas encore.

“Création plutôt que fabrication”

Le bien commun est un processus de création plutôt que de fabrication. Il faut passer de la logique de la maîtrise à la créativité. “La créativité, le génie, la capacité à se relever, et de sortir de ses propres limites caractérisent l’âme de l’Europe”, soulignait le pape François lors de la réception du prix Charlemagne, en 2016. Très concrètement, Elena Lasida rappelle qu’il a fallu à l’Europe beaucoup d’audace pour introduire la libre circulation des personnes et la monnaie unique. Ces acquis étaient loin d’être une évidence au départ. (cath.ch/mp)

https://www.cath.ch/newsf/francais-allemands-et-suisses-discutent-du-bien-commun-europeen/?fbclid=IwAR0gfAeV1iDKQatT5KLAjg7eLXhMuViQfjzClwGFxJoHW03QQQWcD6OuP3M

Commentaire du professeur Philippe Laurent au sujet du livre Après la Crise

Face à la déferlante qui se déploie sous nos yeux, de nombreux décideurs des mondes politique, économique et financier (mais sont-ils encore séparables ?) semblent s’être ralliés au concept – devenu projet – du revenu de base universel.

Comme l’explique avec raison – et non sans malice – Vincent Held, une sorte de confluence idéologique rassemble désormais des acteurs que tout oppose sur d’autres sujets de société. Cette potion magique supposée, dont la recette est opportunément gardée dans les tiroirs des décideurs ou inspirateurs de demain, conduirait sans guère de doute en Occident à un monde bipolaire, profondément et durablement scindé entre nantis et assistés à vie.

Cette mort programmée de la classe moyenne serait une régression sans commune mesure sur le plan social et donc humain. Une simple loi physique devrait en effet nous rappeler que le milieu constitue une zone d’équilibre.

Or, cet équilibre, nous avons mis plus d’un siècle à le construire, avec à la clé une paix et une prospérité qui ont duré des décennies…

Mettre sous tutelle financière une majorité des peuples concernés en ne leur offrant le choix qu’entre une oisiveté misérable et une contrepartie citoyenne à des prestations gratuites envers un quatrième âge devenu pléthorique faute de sang neuf, c’est véritablement une atteinte insupportable à une notion ravageuse en cas de frustration : la dignité.

Prof. Philippe Laurent

Liliane HeldKhawam
Bienvenue sur le blog personnel de Liliane Held-Khawam! Vous trouverez ici plusieurs publications parues dans la presse ou dans des revues spécialisées. Liliane Held-Khawam est née à Héliopolis (Egypte) et a vécu au Liban, en France, Suisse, Etats-Unis.

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