Le phagocytage de la production française bien avancé Too big to fail. Ce sont des établissements financiers que l’État juge trop grands pour faire faillite. Ils sont privés? Ils sont mal gérés? Ils sont manipulés par des tiers étrangers? Leur substance est siphonnée? Les emplois ont été délocalisés? On ne sait pas qui gère quoi et surtout où va l’argent? Aucune importance. L’État brave et transgresse les règles les plus élémentaires de l’économie libérale et y injecte des sommes astronomiques d’argent public sous le prétexte que l’entité est trop grande pour faire faillite. Mais cela va plus loin. L’État dont le taux d’endettement a atteint son seuil de saturation maximal, se tourne vers l’argent du public. C’est la confiscation des biens privés. Aujourd’hui, il est question de la confiscation des dépôts bancaires. Demain, cela peut aller plus loin…. Aucune limite n’est prévue par ces dirigeants d’un genre nouveau. Ça l’est d’autant plus que le pays opte pour l’État d’urgence permanent. Tout pourrait être réquisitionné. C’est illégal? Illégitime? Ce que vous pensez n’a plus aucune importance. Les candidats « officiels » de droite et de gauche défendent les mêmes « valeurs ». Mais voilà, le mal du 21ème siècle dit Too big to fail touche aussi d’autres entreprises que celles du secteur bancaire.
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Liliane HeldKhawam considers the following as important: Alstom, Areva, Autres articles, casino, démocratie, dette publique, financiarisation, France, prises de risque, privatisation, suisse, swissair, too big to fail
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Too big to fail. Ce sont des établissements financiers que l’État juge trop grands pour faire faillite.
Ils sont privés? Ils sont mal gérés? Ils sont manipulés par des tiers étrangers? Leur substance est siphonnée? Les emplois ont été délocalisés? On ne sait pas qui gère quoi et surtout où va l’argent? Aucune importance.
L’État brave et transgresse les règles les plus élémentaires de l’économie libérale et y injecte des sommes astronomiques d’argent public sous le prétexte que l’entité est trop grande pour faire faillite.
Mais cela va plus loin. L’État dont le taux d’endettement a atteint son seuil de saturation maximal, se tourne vers l’argent du public. C’est la confiscation des biens privés. Aujourd’hui, il est question de la confiscation des dépôts bancaires. Demain, cela peut aller plus loin…. Aucune limite n’est prévue par ces dirigeants d’un genre nouveau. Ça l’est d’autant plus que le pays opte pour l’État d’urgence permanent.
Tout pourrait être réquisitionné. C’est illégal? Illégitime? Ce que vous pensez n’a plus aucune importance. Les candidats « officiels » de droite et de gauche défendent les mêmes « valeurs ».
Mais voilà, le mal du 21ème siècle dit Too big to fail touche aussi d’autres entreprises que celles du secteur bancaire. Il s’agit là d’entités qui ne présentent pas forcément un risque systémique pour l’économie. Ce sont plutôt des entités qui sont -ou ont été- les fleurons de l’industrie nationale dans lesquels l’État est actionnaire. Cela pourrait aussi être d’anciennes régies publiques.
Leur vulnérabilité au siphonnage est absolue!
En Suisse, nous avons eu le cas choquant de Swissair dépecée et pillée (pardon mais il n’y a pas d’autres mots). Le cas des PTT, divisé en Swisscom, La Poste SA, Postinance est un cas d’école de ce dont le marché est capable quand il prend la main… Il ne faudra surtout pas que les élus soient étonnés un jour du pillage de Postfinance transformée en banque too big to fail alors qu’elle trônait sur des dizaines de milliards de francs cash! Elle est actuellement présidée par un haut dirigeant allemand de UBS…
La France connaît aussi son lot de siphonnage. Le cas choquant d’Alstom est excessivement bien documenté dans une vidéo intitulée « La vente d’Alstom, histoire d’une guerre économique ».
Un rapport du CF2R présente ce que les auteurs appellent le « racket » américain et la démission de l’Etat. Les dessous du rachat d’Alstom par General Electric y sont décrits. Édifiant!
Actuellement c’est Areva qui présente ses chiffres. De mauvais chiffres bien sûr. Et l’État français pourtant surendetté y injecte depuis un bon moment l’argent qu’il n’a pas et qui va augmenter encore plus les dettes publiques…. Mais le syndrome too big to fail a frappé. Les limites de tout ordre sont levées.
Mais au fait qui l’État est-il en train de renflouer: l’établissement moribond ou les futurs repreneurs? Parce qu’une chose est sûre: Areva comme tous les fleurons industriels (Alstom hier) sera reprise par plus puissant qu’elle. Logique de marché concentrateur de capitaux, d’emplois et de pouvoirs.
Bref, l’économie française n’a pas fini de décliner tout en engloutissant scrupuleusement les richesses passées, présentes et futures des uns et des autres.
L’économie française, comme toutes les économies nationales, a subi, continue et continuera de subir le phagocytage- que nous avons décrit précédemment dans « Le phagocytage par la finance est une guerre »- aussi longtemps que l’État détiendra encore un patrimoine quelconque.
Le Casino géant piloté par Wall street et soutenu sur le terrain par une armée d’ambassadeurs-patrons, veut prendre possession de TOUTE propriété disponible sur la planète. Et que vous le vouliez ou non, que vous trouviez cela éthique ou non, que vous vous révoltiez sur Facebook ou non, n’a aucune espèce d’importance. Le casino est en train de finaliser la financiarisation de TOUT y compris de votre personne. Mais bon ceci est un autre sujet….
Les nouveaux maîtres ont déjà le pouvoir terrestre absolu. Ils sont aux commandes de l’unique « circuit » financier qui peut envoyer n’importe quel pays aux enfers par simple décision supranationale non étatique. Il suffit de poser un embargo sur le circuit interbancaire et hop, plus une goutte de cash (qui est en réalité VOTRE argent) n’arrive dans le pays (Voir Grèce, Vatican,…mais pas Daëch qui y opère en toute tranquillité).
Quelle est la prochaine étape déjà planifiée par les Maîtres? Les avantages sociaux à la française et avec lui tout l’attirail du droit du travail. On peut par ailleurs craindre que le principe de jours fériés ou que le concept de vacances soient remis en question. Il suffit pour cela par exemple de faire « sauter » le contrat à durée indéterminée.
Mais ce n’est pas tout. Le Marché veut aussi ramener plus bas que terre le niveau des salaires. Ils sont déjà bas? Ils peuvent baisser encore puisqu’ils ne sont pas à zéro!
Phagocytage. Siphonnage. Dépossession. Ce sont autant de mots qui sont supposés aboutir à la même finalité: le servage.
Que font les élus représentants du peuple? Ils continuent de signer des reconnaissances de dettes et approuvent les conditions de privatisation toujours plus indigestes financièrement, économiquement ou moralement.
Mais les élus continuent aussi d’engager la garantie de l’État dans une gestion hautement financiarisée -donc risquée- et privée… L’Arrêté du 24 décembre 2015 accordant au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives la garantie de l’Etat au titre de la responsabilité civile dans le domaine de l’énergie nucléaire en a interpellé plus d’un…
Liliane Held-Khawam
Sélection d’articles:
Pertes atomiques pour le groupe nucléaire Areva
Détenu à 86,5% par l’Etat français, le géant de l’atome est en perdition
Fukushima financier, Tchernobyl économique… Dans la foulée de l’annonce, vendredi matin, des résultats financiers 2015 du géant nucléaire français Areva, les comparaisons faites par les analystes vont toutes dans le même sens: la catastrophe est désormais avérée. Tenu à bout de bras par les banques, dont l’Etat français, actionnaire à 86,5%, le groupe a obtenu ces jours-ci in extremis une rallonge de prêts d’environ un milliard d’euros (1,09 milliard de francs).
Cinq années consécutives de pertes
Areva a confirmé des pertes pour la cinquième année consécutive. Le groupe issu du regroupement en 2001 de Framatome et de la Cogema accuse une perte nette de 2 milliards d’euros pour 4,2 milliards de chiffre d’affaires. L’entreprise a consumé plus de 8 milliards depuis 2010. Et ce, malgré la cession en urgence, à la mi-2015, de son activité de fabrication de réacteurs à EDF, l’électricien national surendetté (34,2 milliards d’euros fin 2014), dont l’Etat demeure actionnaire à 70%.
La plongée dans le rouge d’Areva, qui compte 20 000 salariés à travers le monde, est emblématique des maux qui rongent le lobby nucléaire français. Le groupe, présidé jusqu’en juin 2011 par Anne Lauvergeon, s’est retrouvé plongé dans une spirale financière infernale après avoir acquis, pour près de 3 milliards d’euros, la société canadienne Uramin, propriétaire de gisements d’uranium… qui n’existaient pas. L’ombre de rétrocommissions en faveur de l’establishment politique français et africain a aussitôt resurgi, amenant la justice à ouvrir tardivement une enquête sur la gestion de l’entreprise entre 2007 et 2010.
L’autre raison de la descente aux enfers comptable d’Areva est l’échec industriel du réacteur de nouvelle génération EPR (réacteur pressurisé européen), dont les modèles pionniers à Flamanville en France et Olkiluoto en Finlande ont connu d’importantes avaries industrielles. Celui de Flamanville, initialement prévu pour entrer en fonction en 2012, est désormais annoncé pour 2018.
S’ajoute à ce scandale financier une impasse politico-énergétique que l’actuel gouvernement socialiste français tente de masquer. Comment justifier, en effet, le sauvetage à coups de milliards du géant nucléaire national alors que la grande conférence COP21 sur le climat de Paris, en décembre dernier, a fait l’éloge des énergies renouvelables? Et comment ne pas s’inquiéter des perspectives commerciales complètement chamboulées du marché mondial de l’atome, cinq ans tout juste après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, survenue lors du tsunami de mars 2011?
Carnet de commandes en baisse
Le carnet de commandes d’Areva, dont les activités sont désormais centrées sur le traitement du combustible – extraction et enrichissement de l’uranium, stockage des déchets radioactifs –, est en baisse de 10% pour 2016, et les perspectives commerciales ne sont pas bonnes, à l’heure où la faiblesse du prix du pétrole est jugée durable. Or, selon les experts, les besoins de financement de l’entreprise jusqu’en 2020 sont d’environ 8 milliards d’euros. Une addition que le président François Hollande va sans doute tout faire pour reporter après la fin de son quinquennat, en mai 2017.
Le déclin de l’industrie française. Un entretien avec jean -Michel Quatrepoint…Ou quand les élites bradent l’industrie française.
La France avait autrefois le triple A de l’excellence industrielle avec Areva, Alstom et Alcatel. Il s’est désormais mué en un triple zéro. La partie énergie d’Alstom a été vendue à General Electric. Alcatel avait déjà été fusionnée avec le groupe américain Lucent. A l’intérieur du groupe fusionné, les Américains ont pris le pouvoir et ont appliqué leurs normes, leur façon de voir, y compris au profit de services américains. Alcatel étant devenue l’ombre d’elle-même, elle a été rachetée par Nokia. Elle était pourtant l’un des leaders mondiaux des équipements de télécommunications au début des années 1990, et même numéro un avec 13,5% de la part de marché des télécoms. Aujourd’hui, la France est sortie de ce marché…
Areva était le géant de la filière nucléaire, aussi bien pour le traitement et l’enrichissement d’uranium, le traitement des déchets avec l’usine de La Hague, et toute la partie de construction des centrales nucléaires. Aujourd’hui, Areva est au bord de la faillite. On oblige EDF à reprendre en catastrophe une partie de ses activités, alors même que la santé d’EDF est médiocre..
Alstom était un des quatre grands fabricants mondiaux de turbines servant à équiper les centrales. Il a été bradé à General Electric. Ce qui est commun à tous ces dossiers, c’est la faillite du management. Une génération de nos hyper diplômés a mal géré l’évolution de l’industrie. On pourra toujours évoquer la crise ou les aléas économiques. Mais la responsabilité des dirigeants et celle de l’Etat sont écrasantes.
Tous ces cas particuliers témoignent-ils de la faillite de l’industrie française ?.
L’industrie française est, à de rares exceptions près, sur le déclin. Prenons l’exemple de Sanofi, qui a vendu Merial, la pépite vétérinaire du groupe à l’allemand Boehringer. Désormais, la France, pays dont l’agriculture est un secteur stratégique, n’est plus en pointe sur le secteur des produits vétérinaires. Or, quand on veut conserver une grande agriculture, il faut préserver un laboratoire capable de développer et d’innover dans le secteur vétérinaire. Le nouveau PDG de Sanofi, Olivier Brandicourt, est arrivé avec un « golden hello « , une prime d’embauche, alors même que le groupe licencie 600 personnes et sabre dans sa recherche. Pour obéir à une vision financière et court-termiste des marchés il vend Merial pour en retirer 4,7 milliards d’euros et devenir le leader mondial du médicament sans ordonnance. Merial était la part la plus rentable du groupe : on vend ce qui rapporte et ce qui est stratégique pour l’agriculture de demain, et ce, dans le seul but de financer un plan de rachat d’actions. BlackRock, patron du plus gros gestionnaire d’actifs au monde a dénoncé cette vision court-termiste de la gouvernance d’entreprise. Les plans de rachat d’actions sont une aberration industrielle. C’est une destruction de valeur et de capital : le « capitalisme autophage ». Quand on a du cash, on investit.
Dans votre livre, Alstom, scandale d’Etat, vous dénonciez la cession de la branche énergie d’Alstom à General Electric. Un plan de licenciements massifs est en préparation. Que pensez-vous de l’évolution du dossier ?
Sur le dossier Alstom, j’ai rarement vu des gens mentir avec autant d’effronterie. M. Immelt avait promis la création de mille emplois industriels en trois ans. Le 24 septembre 2015, à Belfort, il avait même parlé de 1500 emplois. C’était la contrepartie pour obtenir la garantie de la Coface pour des contrats en Arabie Saoudite et au Brésil. Une fois la fusion entérinée le 2 novembre 2015, on a annoncé un plan de suppression de 6500 emplois en Europe, soit 20% des effectifs d’Alstom-Energie. Nos autorités se gargarisent en estimant que nous sommes moins touchés que les autres, avec une suppression de 831 postes en France. Nos amis allemands, dont deux usines sont très touchées, apprécieront ce relativisme… On nous avait expliqué que l’alliance avec Siemens serait un bain de sang social. Or, le bain de sang social il est avec GE.
Les emplois supprimés ne concernent pas seulement les fonctions support (200 seulement) mais des emplois industriels dans la partie nucléaire et les installations de Massy et Levallois. En fait Immelt s’est engagé auprès de ses actionnaires et des marchés à atteindre un taux de retour sur investissement de 16% (ce qui est très élevé). Pour atteindre ce pourcentage, il faut faire 3 milliards de synergies. En fait 3 milliards d’économies. D’où les licenciements. D’où également le rabais de 300 millions sur le prix de vente, consenti subrepticement cet été par Patrick Kron. Quant aux promesses des emplois créés, elles n’ont engagées que ceux qui voulaient y croire. Le temps passe et les promesses s’oublient. GE ne respectera pas ses engagements de création d’emploi. Il n’y aura plus de garant français de cette promesse. Mme Gaymard vient d’être remerciée de son poste de directrice de GE France, après avoir bien servi les intérêts du groupe américain. Patrick Kron est parti avec armes et bonus. Tout comme Grégoire Poux Guillaume, qui avait initié la négociation avec GE parti en novembre pour prendre la direction de Sulzer. On dénonce souvent le discours anti élites qui ferait le jeu des populismes. Mais quand les élites se comportent de cette façon, difficile de ne pas les dénigrer !
Comment s’articule cette double responsabilité – que vous imputez aux dirigeants des grands groupes et à l’Etat – du déclin de l’industrie française ?.
Kron a fourgué Alstom à GE. M. Tchuruk a d’abord fourgué Alcatel à Lucent, puis ses successeurs ont laissé un Alcatel moribond être repris par Nokia. Quant à Areva, Mme Lauvergeon a fragilisé son entreprise ; les autres patrons de la filière énergétique, Alstom et EDF, n’ont pas su coopérer avec elle. Les querelles d’ego de cet establishment français ont coûté cher au pays..
Le cas de Vallourec est également significatif. Son PDG, Philippe Crouzet, énarque, n’a pas su anticiper les évolutions du marché, n’a pas pris les bonnes décisions au bon moment, a minimisé l’ampleur des bouleversements apportés par les gaz de schiste. Il se tourne alors vers l’Etat pour renflouer l’entreprise. En toute logique, avec un tel bilan, l’Etat aurait dû exiger son départ, avant de mettre la main à la poche. Il n’en a rien été. Il a été reconduit à la tête du directoire. Cette absurdité n’est sans doute pas étrangère au fait qu’il est le mari de Sylvie Hubac ( ENA promotion Voltaire ) qui fut trois ans directrice du cabinet de François Hollande.
Il n y a pas que Vallourec, mais aussi ST Microelectronics qui connaît de grandes difficultés !
STMicroelectronics est une société franco-italienne créée en 1987 qui fabrique des composants électroniques. L’entreprise a reçu beaucoup d’argent public, semble-t-il mal employé. Elle est aujourd’hui en grande difficulté. Son patron, Carlo Bezotti a pris de mauvaises décisions mais les deux Etats actionnaires (à 13,5 %chacun) n’ont pas joué leur rôle de garant des intérêts collectifs, et de stratège. Sans doute parce qu’en France, les mentalités de la haute fonction publique ont évolué. Il y a toujours autant d’énarques. Ils sont toujours arrogants mais hier ils étaient un peu plus compétents. Et surtout il y avait dans les autres ministères des hauts fonctionnaires, des techniciens qui savaient ce qu’était une industrie, qui connaissaient les filières, les produits. Depuis que le ministère de l’industrie a été absorbé par Bercy, l’Etat s’est transformé en banquier d’affaires avec une vision purement financière des entreprises. En outre l’Etat n’a plus les moyens d’anticiper. Il n’agit plus qu’en pompier avec une approche comptable et politicienne de l’industrie.
La direction de ST Micro va supprimer sa division DPG qui fabriquait des puces. Plus de 1500 licenciements dont près de 500 en France et l’usine Crooles II de Grenoble est menacée. L’ancien maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, ainsi qu’une partie des élus locaux s’en étaient inquiétés auprès de François Hollande qui leur avait répondu… que le dossier resterait suspendu jusqu’aux régionales. Celles-ci passées… on ferme et Bercy a refusé d’examiner des solutions alternatives pour préserver l’activité de cette division qui est pourtant hautement stratégique. Altis avait pourtant proposé de reprendre une partie des activités menacées pour créer un pôle de composants souverains..
L’indépendance de la France se joue-t-elle aussi sur le plan industriel ?.
Nous sommes de plus en plus dépendants en matière de composants électroniques dits de souveraineté. A chaque fois que nous vendons un Rafale à l’exportation, nous sommes obligés d’envoyer une délégation aux services de défense américains pour obtenir l’autorisation. Il y a en effet quelques composants du Rafale fabriqués par les Américains. Ils se sont arrogés le pouvoir de délivrer ou non cette autorisation, au nom des normes ITAR. Ainsi, ils ont bloqué l’exportation de satellites français à la Chine. Il serait impératif que la France reconstitue une capacité de fabrication des composants de souveraineté, notamment ceux qui équipent nos systèmes d’armements. On pouvait le faire à partir de STM. Le ministère de la Défense y était favorable. Mais comme Bercy a refusé d’étudier le dossier, rien n’a été fait..
Cette nouvelle génération de hauts fonctionnaires et d’énarques ne s’intéresse pas à la politique industrielle. Ils n’ont aucune idée de la notion d’intérêt national. Ils ont été biberonnés au lait de l’atlantisme. Pourquoi vouloir l’indépendance en matière de haute technologie ? Autant s’en remettre aux Américains…
Dans une interview du 3 février au Figaro, le ministre de l’Economie a pourtant plaidé pour un Etat stratège…
Emmanuel Macron définit l’Etat comme ne devant être ni « un actionnaire imprévisible et arbitraire, ni un actionnaire interventionniste et brutal, ni un actionnaire complaisant dont le rôle se bornerait à nommer des copains à la tête des entreprises. » Mais que ne l’a-t-il fait quand il s’est agit de reconduire Philippe Crouzet à la tête de Vallourec… Que ne l’a t-il fait sur le dossier Alstom ? Que ne le fait il sur le dossier ST Microelectronics. Vanter les mérites du numérique et des start up est bien. Faire en sorte que nos savoir-faire, nos brevets, nos hommes, qui ont permis à notre pays d’être leader dans bien des technologies, ne soient pas bradés, serait encore mieux.
Toutes ces erreurs de management, cette absence de vision stratégique par l’Etat se sont traduit par des centaines de milliers de suppressions d’emplois qualifiés, par des déficits commerciaux abyssaux, par une perte de substance de notre pays.
S’imaginer que l’on va s’en sortir et résorber le chômage de masse grâce aux emplois aidés, au tourisme (en recul avec les attentats) et aux services aux personnes est une vue de l’esprit. A moins que ces élites n’aient intériorisé notre déclin.
Quand le mari d’Anne Lauvergeon tournait autour d’Areva
Trois juges du pôle financier enquêtent sur le rachat de la société minière Uramin, en 2007, qui deviendra vite un désastre financier pour Areva. Selon France Inter et Médiapart, les investigations n’ont pas encore tiré cette affaire au clair, mais elles confirment que le mari de l’ancienne présidente se mêlait beaucoup de ses affaires.
En février 2008, Anne Lauvergeon s’envole pour un voyage professionnel en Namibie. Son mari, Olivier Fric, la rejoint pour quelques jours de vacances. Areva a racheté à prix d’or une mine fantôme d’Uramin, mais il y a un problème de permis. Ils rencontrent un intermédiaire local, Haddis Tilahun, réputé proche du pouvoir. Areva l’embauche pour négocier avec les autorités, et l’aider à monter une usine de dessalement, qui fournira l’eau pour la mine. En septembre, Olivier Fric décroche un contrat en sous-traitance pour l’intermédiaire namibien, pour trouver des financements.
Un ancien directeur d’Areva racontera la stupeur de son équipe
C’est son métier: conseiller en montages financiers dans le domaine de l’énergie. Sa rémunération: 30 000 euros. Un ancien directeur d’Areva racontera la stupeur de son équipe qui se retrouve à négocier avec le mari de la présidente… Une regrettable confusion des genres, peut-être, mais la défense de M. Fric insiste sur la réalité de sa prestation, même si les montages proposés n’ont pas convaincu la direction financière d’Areva. Olivier Fric a été entendu deux fois par la brigade financière, toujours comme simple témoin.
Une plus-value de 300 000 euros
« Le monde minier est un tout petit milieu » insiste son avocat, Me Mario-Pierre Stasi. Si petit que c’est Olivier Fric, qui, en 2006, a fait passer à Areva le CV du directeur qui a géré ensuite le dossier Uramin (Daniel Wouters). Si petit que des sociétés liées à Olivier Fric, et basées dans des paradis fiscaux, sont soupçonnées de délit d’initié lors du rachat d’Uramin (il a réalisé une plus-value de 300 000 euros). Selon sa défense, qui a fourni des documents aux enquêteurs, c’est son associé qui était chargé de réaliser des placements à court terme et qui a acheté des actions Uramin, sans lien avec une information dont aurait pu bénéficier M. Fric (le lancement imminent de l’OPA d’Areva).
Les avocats d’Anne Lauvergeon (qui a quitté le groupe en 2011) et d’Areva n’ont pas souhaité réagir, mais le groupe nucléaire vient de se porter partie civile dans ce dossier.
Areva and EDF to merge reactor businesses (Juin 2015)
The French government has ordered nuclear groups Areva and EDF to merge their reactor businesses into a joint venture controlled by EDF, as part of a broad restructuring to revive the fortunes of a once-proud national industry.
François Hollande, the French president, announced that the design, project management and marketing of new reactors by both companies will be put into one dedicated company called Areva NP, controlled by EDF.
The government, which controls more than 80 per cent of both companies, will also inject new capital “as necessary” in Areva, which has been the subject of crisis talks since it reported a €4.8bn loss last year.
“This merger will allow for an ambitious export policy and the future renewal of France’s nuclear power plants,” the government said.
Areva has fallen victim to a slump in global demand for new reactors that followed the 2011 Fukushima disaster in Japan, as well as tough foreign competition. The group has not sold a new nuclear reactor since 2007.
The decision is largely a victory for the management of EDF, which had in recent weeks pitched for a takeover of Areva NP, which employs about 19,000 people out of a total 44,000 at the group.
Areva management had pushed for a more limited deal, which would have seen EDF simply recruit 1,200 Areva engineers and kept Areva intact. But this would have been more expensive for the government.
The decision is a sharp reversal of fortunes for Areva, which under former CEO Anne Lauvergeon fought off attempts to marry the company with EDF. She also tried to move Areva beyond being a supplier, taking on its own building projects.
But along with the downturn of global demand the group was hit by the ill-fated acquisition of uranium miner UraMin in 2007, which led to a €1.6bn writedown four years later.
It has also suffered from severe cost overruns at key projects. The Olkiluoto 3 reactor in Finland, which is due to come online in 2018, is nearly 10 years behind schedule. Areva has taken €3.9bn of impairment charges on the project.
Last month Areva announced a €1bn cost-cutting plan, which included the axing of up to 6,000 jobs, or about 14 per cent of the workforce.
The announcement on Wednesday only presents an outline of the eventual agreement, however. Both sides still need to negotiate on price, the size of the capital raising and also guarantees over Finland.
“This meeting is not conclusive”, said government spokesman Stéphane Le Foll.
EDF is due to build a new nuclear power station at Hinkley Point in southwest England, based on the same design as the Olkiluoto plant. Talks are continuing between EDF and potential partners on the project.
Areva will retain a minority strategic stake in Areva NP. But the core of the company will be reduced to what was formally called Cogema, involved in the management of the nuclear fuel cycle from uranium mining to waste disposal.
The size of the minority and majority stake has been left open, and other groups could also enter the capital of Areva NP alongside EDF. Some Chinese groups could do so, said people familiar with the company.
Areva said in a statement late on Wednesday that it would work “in a spirit of complete co-operation” with EDF over Areva NP.
35 heures : la loi El Khomri, dernière d’une longue série d’assouplissements
(..)
2008 : plus d’autonomie donnée aux entreprises
Toujours sans toucher à la durée légale, le gouvernement Fillon, avec la loi sur la démocratie sociale et la réforme du temps de travail, adoptée le 20 août 2008 (qui modifie aussi les règles de représentativité des syndicats), renforce l’autonomie des entreprises en matière de gestion du temps de travail :
les contingents d’heures supplémentaires sont décidés au sein de l’entreprise et non plus par l’accord de branche. Celles qui dépassent les 180 heures annuelles (les « heures choisies ») n’ont plus besoin d’être autorisées par l’inspection du travail ;
le repos compensateur n’est plus automatique, mais ses modalités sont fixées au sein l’entreprise ;
l’annualisation du temps de travail peut être mise en place sans justification.
2012 : la fiscalité sur les heures supplémentaires rétablie
Elu à la présidence de la République, François Hollande fait abroger par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, à travers un décret du 23 septembre 2012, la défiscalisation des heures supplémentaires, imposée par M. Sarkozy en 2007. Le dispositif représentait un manque à gagner de 3,5 milliards d’euros par an pour l’Etat.
2016 : de nouveaux assouplissements
L’avant-projet de loi, tel qu’il a été présenté au Conseil d’Etat, instaure notamment :
un poids accru de la négociation au sein des entreprises au détriment des accords de branche ;
une durée du travail, qui pourra passer de 10 à 12 heures par jour, et donc aller jusqu’à 60 heures par semaine en cas de « circonstances exceptionnelles » ;
des forfaits jours encore étendus pour les petites entreprises ;
des majorations pour les heures supplémentaires qui ne seront plus décidées par un accord de branche, et pourront être réduites à 10 %.
Valentin Pasquier
Journaliste au Monde