[embedded content] La vidéo ci-dessus étale aux grands jours non pas une affaire de lobbying, mais elle résume la prise de pouvoir de postes-clés par des représentants de Planète finance. Dans le cas qui nous occupe ce soir, il s’agit ni plus ni moins que du secrétaire général du président français. L’affaire est d’autant plus gênante qu’elle met en scène le haut fonctionnaire en liens étroits avec une des plus grosses entreprises maritimes. Or, ce milieu pose de gros, très gros problèmes. Nous savons qu’il existe des liens sulfureux entre le monde des cargos internationaux et la mafia globalisée. Ce reportage nous renvoie à un précédent article dans lequel nous parlions de MSC, la société de la famille de Alexis Kohler, secrétaire général du président. Rappel de notre
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La vidéo ci-dessus étale aux grands jours non pas une affaire de lobbying, mais elle résume la prise de pouvoir de postes-clés par des représentants de Planète finance. Dans le cas qui nous occupe ce soir, il s’agit ni plus ni moins que du secrétaire général du président français.
L’affaire est d’autant plus gênante qu’elle met en scène le haut fonctionnaire en liens étroits avec une des plus grosses entreprises maritimes. Or, ce milieu pose de gros, très gros problèmes. Nous savons qu’il existe des liens sulfureux entre le monde des cargos internationaux et la mafia globalisée.
Ce reportage nous renvoie à un précédent article dans lequel nous parlions de MSC, la société de la famille de Alexis Kohler, secrétaire général du président.
Rappel de notre enquête sur MSC de 2019
Ce juin 2019, les autorités américaines ont saisi à Philadelphie un cargo avec près de 20 tonnes de cocaïne à bord. Les agents de la force publique sont montés à bord du MSC Gayane le 17 juin et ont découvert la cocaïne, qui aurait une valeur marchande d’environ 1,3 milliard de dollars.
Il s’avère que le navire appartient à un fonds géré par le géant bancaire JPMorgan Chase. Une source proche du dossier a déclaré selon CNN que le MSC Gayane, faisait partie d’un fonds de stratégie de transport géré par l’unité de gestion des actifs de la banque.
Tout de suite après cette information détonante, passée inaperçue par nos médias francophones officiels, CNN rajoute: « Cela signifie que JPMorgan Chase (JPM) n’a aucun contrôle opérationnel sur le navire, un navire battant pavillon libérien, géré par la Mediterranean Shipping Company, basée en Suisse. »
Pour rappel, la conclusion était la suivante et reste toujours d’actualité:
Voici des arguments qui nous permettent d’émettre la plus grande méfiance quant à cette affaire magnifiquement décrite dans le documentaire de Blast.
Le port de Gioia Tauro, est un haut-lieu de la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta. Extrait de Dépossession, 2018
Véritable face cachée de la mondialisation, l’argent du crime organisé a, non seulement, gangréné la planète finance, mais s’est lui-même globalisé en se diluant dans l’ensemble du système étatique, politique, financier et économique. C’est ce que révèle un excellent documentaire[1] de la chaîne française LCP, qui nous propulse dans le monde glauque de l’argent sale. Le vrai. Pas celui des roupies indiennes.
Nous y voyons comment cet argent circule et comment il s’accapare des pans entiers de l’économie réelle, s’imbriquant de manière irréversible dans le quotidien de l’humanité. En témoigne le fait que le premier[2] port de la méditerranée, Gioia Tauro, est devenu un haut-lieu de la mafia calabraise, la ‘Ndrangheta. Les activités de cette organisation du crime sur la zone portuaire concernent, pêle-mêle : La prise de participations dans l’actionnariat des entreprises, le contrôle du marché du travail, le détournement des fonds publics (en provenance de l’État italien ou du Fonds européen de développement économique régional), de l’extorsion de taxes pour chaque conteneur en transit, l’exportation des déchets, du trafic de drogues-cigarettes-armes (notamment de l’importation de cocaïne, dont 80% provient de Colombie), du trafic de contrefaçons, etc. La majeure partie des activités du port est pilotée par la ‘Ndrangheta[3].
Le célèbre auteur-enquêteur calabrais, Francesco Forgione, explique dans le documentaire comment les 145 clans de cette organisation se sont habillés de structures entrepreneuriales aux allures professionnelles. Cette entité, une sorte d’aristocratie du crime[4], est au cœur d’une toile économique et financière, qui peut compter sur 5’000 affiliés et des centaines de collaborateurs sur son territoire pour verrouiller les appels d’offres des marchés publics ou corrompre les syndicats. Cette maîtrise d’un espace local, intimement lié à une famille loyale et silencieuse, permet aux mafieux calabrais d’aller se déployer à travers le monde.
Grâce à ces rentrées d’argent fabuleuses, les mafias vont investir dans les activités propres partout dans le monde. Ce faisant, elles corrompent non seulement des dirigeants de la finance, mais aussi de l’économie réelle. Le piège se referme durablement sur le citoyen normal. Et pour cause, l’infiltration de l’argent sale blanchi est insidieuse et durable. Indélogeable. Pire encore, cet argent va salir l’argent propre créant une zone grise[5] qui grandit sans cesse sous l’injection de revenus annuels massifs. Ainsi, l’addiction à l’argent de la drogue – qui a intoxiqué la totalité du système financier et les institutions publiques, va contaminer l’économie réelle. Et personne ne cherche à s’en désintoxiquer.
[1]« L’argent sale, le poison de la Finance », Documentaire LCP
[2]Id.
[3]« Mafia Export, Comment les mafias italiennes ont colonisé le monde », Francesco Forgione
[4]Jean-François Gayraud dans documentaire LCP
[5]Jean-François Gayraud dans documentaire LCP
La mafia et le fret maritime. Des conteneurs qui transportent souvent de la drogue. Extrait de Coup d’Etat planétaire
Avec le recul, nous constatons que la mondialisation de la production des biens et services n’a rien à voir avec un messianisme qui promeut libertés et paix. C’est une affaire de business dans laquelle la présence d’une mafia globalisée ne peut être exclue. « Un auteur du nom de Mark Levinson, auteur du livre « The box », nous explique très simplement que « beaucoup de gens croient que la mondialisation est due à la disparité des salaires et de la délocalisation des entreprises en Asie ou autres, car la main d’oeuvre y est moins chère, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Cette disparité des salaires existe bien avant la mondialisation, mais en réalité c’est le coût très bas des transports qui a permis l’utilisation de la main d’oeuvre bon marché et de vendre ces produits sur les marchés… » Les activités de transport ont en effet explosé avec la mondialisation, dont l’industrie maritime est un levier-clé. 90% du commerce mondial passe par le fret maritime fort de 60 000 cargos qui prennent tous les jours les mers.
Un de ces navires peut mesurer 400 mètres de long, transporter jusqu’à 18’000 containers, soit 80’000 tonnes de marchandises. En tout, ce sont plus de 500 millions de containers qui traversent les océans annuellement, débarquent dans l’un des 4’500 ports. 6’000 containers peuvent être déchargés en 24 heures. Cerise sur le gâteau, le carburant utilisé est détaxé[1]. La Convention Marpol sur la pollution maritime, elle-même établie par l’OMI, exige que les livraisons des produits pétroliers pour le transport fluvial de marchandises (article265 bis du Code des douanes français) soient exonérées de TICPE. Un privilège régalien qui n’est pas sans en rappeler bien d’autres.
Ces conditions hautement compétitives ont rendu le transport maritime si attractif qu’à côté des biens de consommation, telle que la menthe venue d’Afrique du Sud qui ne coûte que quelques centimes ou la robe produite dans les prisons chinoises pour quelques francs, on trouve aussi bien du foin que des déchets métalliques. Un business exceptionnel qui génère 450 milliards de dollars de bénéfice. Une rentabilité redoutable entre « les mains d’une poignée de personnes, ces entreprises contrôlent notre système de consommation [2]».
La mondialisation basée sur le développement durable a multiplié par sept les capacités de transport maritime des marchandises ! Les coûts de transport sont ridiculement bas grâce à un carburant non taxé, des employés peu nombreux, corvéables à souhait qui sont soumis à des contrats de travail et des normes sociales en vigueur dans les pays qui ont accordé leur pavillon. Autant dire que la prospérité promise à l’humanité dans les Accords supranationaux pour le développement durable n’est rien de plus qu’un vœu pieux sur papier glacé.
Le champion du transport maritime s’appelle Maersk, une firme danoise globale. Son site affiche son engagement pour le développement durable où vous pouvez lire : « Nous sommes résolus à faire en sorte que nos pratiques commerciales soient sûres, responsables et transparentes, conformément à nos valeurs fondamentales et aux principes du Pacte mondial des Nations Unies sur les droits de l’homme, le droit du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption, et contribuent aux objectifs de développement durable de l’ONU. Nous définissons la durabilité d’entreprise comme un travail systématique visant à réduire les effets négatifs et à améliorer les impacts positifs sur les personnes, la société et l’environnement. Nous visons en outre à libérer la croissance de la société et de notre société en exploitant les forces principales de nos activités pour relever les défis mondiaux par le biais de l’innovation, des investissements et de la collaboration. »…
Si Maersk parle de pratiques commerciales transparentes, les investigations de Denis Delestrac prouveraient le contraire. Ainsi, selon lui « personne ne sait ce que contiennent ces conteneurs, hormis l’expéditeur et le destinataire. Même l’entreprise qui affrète le transport ne le sait pas … et tout ceci est légal !
[1] « Carburants : pourquoi les avions et les bateaux échappent aux taxes », Le Figaro, 27 novembre 2018
[2] « Un scandale bien gardé : 20 cargos polluent plus que la totalité des voitures dans le monde », La Relève et La Peste, fév. 2016
[3] Id.
Devinez qui supervise ces cargos hautement polluants… Extrait de Coup d’Etat planétaire
L’« Organisation maritime internationale, l’OMI, qui est une institution spécialisée des Nations-Unies, spécialisée dans les questions maritimes »… L’OMI siège au sein même de l’ONU et prône le « développement durable » et autres argumentaires sur le réchauffement climatique.
[1] « Cargos, la face cachée du fret ». Documentaire de France 5, réalisé par Denis Delestrac