Au niveau local, les personnes physiques et morales seront sollicitées pour financer la Nouvelle Société qui émergera au lendemain de l’abandon de l’Ancien Monde. Le Big Reset pourrait bien acter une approche néo-soviétique (dominée, dirigée et contrôlée par les quelques représentants de la planète finance) dans un but de réduire les inégalités. En revanche, ceux qui auront mis la main sur les richesses planétaires seront probablement fiscalement exonérés, mais participeront au « bien être » collectif via leurs activités « philanthropiques ». Quoique certains pourraient y laisser des plumes à leur plus grande surprise. Curieuse de voir… (Modèle WEF) Stéphane Garelli est une des personnes les mieux informées de cette planète. En plus d’être très informé, il est supérieurement
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Stéphane Garelli est une des personnes les mieux informées de cette planète. En plus d’être très informé, il est supérieurement intelligent, et partage son savoir avec simplicité. Je vous recommande donc son texte ci-dessous.
Il relève entre autres le frein à la mobilité dont je parlais dans Coup d’Etat planétaire. Tous les Vélib, Autolib, Mobility, Blablacar, trottinette et vélos électriques, etc. sont quelques symboles de cette Nouvelle Société. D’ailleurs, ils ont été développés dans cet objectif. Nous pouvons même supposer que le principe de voiture privée sera supprimé…
https://www.schweizmobil.ch/fr/ete.html
Une nouvelle organisation sociétale est de fait déjà en place. Et même si nous ne la voyons pas encore (certains ne veulent pas voir), l’ensemble des bases du nouveau modèle sont élaborées depuis un bon moment.
En résumé, je pourrais faire miens les quelques mots de M Garelli à une précision près: il me manquerait les rôles respectifs des GAFAM et des détenteurs des fameuses créances publiques -qui se trouvent être les principaux détenteurs des Big Tech- dans la chaîne de décisions, mais surtout de contrôle. Ce sont eux qui feront le monitoring des Etats, avec des indicateurs de « performance » strictement contrôlés aussi bien au niveau des Etats que des individus.
Les Etats ne seront que les interfaces acceptables entre d’une part les détenteurs de l’essentiel du capital planétaire, et d’autre part les territoires collectivisés, et fortement fiscalisés. Cette forte fiscalité équivaudra à une « nationalisation » ou collectivisation de la propriété privée. Ce que les Guignols de la World Company avaient résumé avec brio en parlant de privatisation du communisme.
De mon côté, j’ai décrit dans les deux derniers livres le phénomène en tant que Néo-soviétisme, fruit d’une double spirale. Destructrice pour les locaux (Etats inclus), et positivement explosive pour l’élite globalisée qui tient en mains son double outil de conquête: les créances ET les GAFAM.
Liliane Held-Khawam
LES ETATS FONT FACE A UNE REACTION EN CHAINE. Stéphane Garelli
En combattant la pandémie, nous avons aussi déclenché une réaction en chaine économique dont nous ne contrôlons plus les conséquences, un peu comme un réacteur nucléaire hors de contrôle. Petit à petit nous prenons conscience de l’ampleur de la crise. Elle peut se propager exponentiellement dans tous les secteurs de l’économie. La contagion économique existe aussi.
Prenez le tourisme qui représentent 10.3% du PIB mondial (3% en Suisse, 7% en France et 12% en Espagne). En mai, les revenus étaient en chute libre de 56%. Or, cette crise infecte une myriade d’autres secteurs, de l’évènementiel au luxe en passant par l’immobilier et les services financiers, et tous ceux qui fournissent ces industries, et leurs familles. Cela commence avec le café du coin et cela finit avec Boeing.
Les états et les banques centrales savent plus ou moins gérer une dépression d’un cycle court, mais pas une réaction en chaine économique qui dure. Les plans de relance sont indispensables car l’argent doit circuler. Mais à ce rythme (1000 milliards de dollars supplémentaires aux Etats Unis, 750 milliards en Europe) combien de temps les états peuvent-ils soutenir l’économie ?
Car la dette publique explose. Pour les pays de l’OCDE, elle augmentera de 17000 milliards de dollars cette année, soit 25 % de plus qu’en 2019. Elle va atteindre 127% du PIB. On est loin des critères frugaux de Maastricht, vraiment très loin.
De plus, tout va incroyablement vite. Comme le soulignait récemment Jay Powell, le président de la FED, « le chômage aux Etats Unis est passé en deux mois de son niveau le plus bas en 50 ans à son niveau le plus haut depuis 90 ans ».
Les chiffres du troisième trimestre seront meilleurs par un effet de rattrapage : la sortie du confinement et les vacances. Mais tout le monde s’attend à une deuxième vague. L’angoisse des consommateurs redoublera : comment faire la différence entre un rhume simple, une grippe saisonnière, une allergie ou le COVID 19 ?
Les états ne peuvent pas perpétuellement financer tout le monde et s’endetter sans fin : surtout face à une crise qui s’éternise et au développement exponentiel de ses conséquences sur tous les secteurs. Il faudra d’autres ressources que la planche à billet.
La diminution de la fiscalité des entreprises était la conséquence de leur liberté de choisir leur lieu de résidence. Demain cela sera moins le cas. Les pays seront plus interventionnistes sur le plan économique et politique. Ils voudront assurer leur sécurité d’approvisionnent alimentaire, technologique ou sanitaire. La mobilité des entreprises et des personnes sera entravée. Les états en profiteront alors pour augmenter leur pression fiscale.
Cette nouvelle fiscalité surfera sur tous les grands débats sociaux, de la lutte contre les inégalités à la mobilité douce. Mais elle s’habillera surtout de vert. Les taxes environnementales de toutes sortes prendront l’ascenseur. Si c’est pour protéger la nature, alors nous sommes d’accord. La transition écologique conduira aussi à une révolution fiscale.
Sans le dire, les états semblent se rapprocher des idées de la Nouvelle Théorie Monétaire. Celle-ci veut qu’un État qui a le contrôle de sa monnaie peut se permettre des niveaux de dette très élevés tant que cela n’a pas d’impact sur l’inflation. De plus, et c’est très controversé, les banques centrales deviendraient des instruments de politique du Trésor et perdraient leur indépendance.
Face à une crise qui s’éternise, notre relation avec l’Etat va changer. Que voulons-nous ? Un état fort, « ce Dieu mortel à qui nous devons notre paix et notre sécurité » comme l’écrivait Thomas Hobbes dans son Léviathan, ou un état protecteur et bienveillant comme le voulait les utopistes du XIXe siècle ? Pas sûr que nous soyons tous d’accord.
Ce débat n’est donc pas nouveau. Frédéric Bastiat, un des pionniers du libéralisme au XIXe siècle le résumait ainsi :
« L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde ».
On y est peut-être.
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Le statut est accessible Stephane Garelli Prof Emer at IMD & University Lausanne, Précédemment: Chairman Le Temps , Chairman Sandoz Fin. & Bank. Holding, Mging Dir. WEF