juin 8, 2019 par LHK Monnaie complémentaire pour l’Italie. André Peters Révolution Suisse en Italie ? Révolution suisse en Italie ? Non, n’ayez crainte, il ne s’agit pas d’une révolte des gardes suisses du Vatican contre la Papauté ! Je vous reviens simplement avec un petit souvenir d’il y a un an. A l’époque, la Suisse se prononçait ...
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Monnaie complémentaire pour l’Italie. André Peters
Révolution Suisse en Italie ?
Révolution suisse en Italie ? Non, n’ayez crainte, il ne s’agit pas d’une révolte des gardes suisses du Vatican contre la Papauté ! Je vous reviens simplement avec un petit souvenir d’il y a un an. A l’époque, la Suisse se prononçait par votation sur le projet de réforme monétaire connu sous le nom de « Monnaie pleine ». Il s’agissait d’introduire une petite disposition dans la Constitution suisse afin de conférer à la Banque nationale Suisse (BNS), le monopole de la création de monnaie scripturale en plus du monopole de l’émission de la monnaie fiduciaire. En d’autres mots, l’intégralité de l’émission des francs suisses aurait dû ressortir exclusivement de la BNS, à l’exclusion des banques privées[1]. Je vous présentais cette idée comme « Une révolution monétaire en Suisse » inspirée d’idées d’une brillante lignée d’économistes tels que G.F. Knapp, I. Fischer ou M. Friedmann. Cette idée fut rejetée lors de la votation.
Hé bien, comme quoi le monde est petit, les Alpes pas très hautes et les idées persistantes. Voilà que les idées révolutionnaires suisses ont franchi les montagnes pour atterrir, dans une version adoucie, en Italie. En effet, à la demande du gouvernement italien de Monsieur Salvini, le Parlement italien a voté une motion qui ouvre la porte à l’émission d’une monnaie parallèle à l’euro.
Cette monnaie prendrait la forme de mini bons[2] du Trésor, des reconnaissances de dettes, émis par l’Etat italien et qui seraient octroyés par l’Etat à ses créanciers. Ces bons, inconvertibles en euros, pourraient alors être utilisés comme moyen de paiement tant vis-à-vis des autorités publiques qui seraient obligées de les accepter en paiement de taxes, redevances et services divers, que vis-à-vis des entreprises et des particuliers qui, eux, ne seraient pas forcés de les accepter. Ces mini bons du trésor n’auraient donc pas de cours légal, qui dans la zone euro est uniquement réservé à l’euro, mais bien un cours officiel. Tout est dans la nuance ! Les mini bons ne seraient donc pas de la monnaie officielle mais bien une monnaie parallèle ou complémentaire à l’euro.
L’idée italienne s’apparente à l’idée suisse mais de notables différences distinguent les deux propositions. C’est pourquoi je parlais de « version adoucie » de la révolution suisse. Si dans les deux cas, ce sont bien des autorités publiques qui sont émetteur de la monnaie, dans le premier cas, un objectif de 100% de l’émission était ciblé alors que dans le cas italien il s’agit au plus de quelques pourcents de l’émission totale en euro. C’est pourquoi, il faut bien parler de monnaie complémentaire. Si dans la proposition suisse le modèle de création monétaire par le crédit bancaire privé était remis en question, ce n’est pas du tout le cas dans la proposition italienne qui désire conserver ce modèle en lui adjoignant une émission complémentaire par l’Etat.
A ce stade, si les contours de l’idée se précisent, les détails du projet sont encore inconnus et, comme vous le savez, c’est souvent là que se cache le diable où … un saint. Toujours est-il que ce projet de « mini révolution suisse en Italie » a pour vertu essentielle d’ouvrir le débat sur le modèle monétaire contemporain. Peut-on continuer à faire fonctionner le monde avec le modèle actuel ? Peut-on continuer à faire fonctionner notre économie avec un modèle basé sur l’endettement public et privé ? Ce modèle est-il durable ? Je vous renvoie à quelques-uns de mes articles antérieurs à ce sujet.[3]
Bien sûr, les idées que je développe ici ne reflètent pas ou pas nécessairement celles des institutions publiques ou financières avec lesquelles je suis amené à collaborer.
[1] A lire sur https://andrepeters.net/2018/05/01/une-revolution-monetaire-en-suisse/
[2] On imagine qu’il s’agit de l’équivalent de coupures de monnaie (billets de 50, 100 ou 200 euros)
[3] Banque et durabilité : https://andrepeters.net/2019/04/12/banque-et-durabilite/