Janvier 10, 2019 par LHK Or, les banques centrales titrisent-elles leur stock? La question est urgente. En novembre 2018, face aux importants achats d’or des banques centrales, nous nous posions la question suivante: »Alors, est-ce que les réserves d’or physique pourraient faire partie de cette récupération des richesses, pour les remettre dans le circuit de la titrisation de la haute finance internationale? » https://lilianeheldkhawam.com/2018/11/06/lor-theme-strategique-des-banques-centrales-lhk/ Voilà une information relayée par Goldbroker qui nous ferait penser que notre question pourrait bien vite se transformer en affirmation. Cette information doit être mise en perspective d’une autre qui nous vient du site Or-argent qui relaie un article de Bloomberg qui indique que
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Or, les banques centrales titrisent-elles leur stock? La question est urgente.
En novembre 2018, face aux importants achats d’or des banques centrales, nous nous posions la question suivante: »Alors, est-ce que les réserves d’or physique pourraient faire partie de cette récupération des richesses, pour les remettre dans le circuit de la titrisation de la haute finance internationale? »
https://lilianeheldkhawam.com/2018/11/06/lor-theme-strategique-des-banques-centrales-lhk/
Voilà une information relayée par Goldbroker qui nous ferait penser que notre question pourrait bien vite se transformer en affirmation. Cette information doit être mise en perspective d’une autre qui nous vient du site Or-argent qui relaie un article de Bloomberg qui indique que « BlackRock encense l’or ».
Quoi qu’il en soit, la Dépossession se poursuit bel et bien!
Liliane Held Khawam
Alerte : l’or de la Banque de France n’est plus sanctuarisé. Philippe Herlin |
Au mois de novembre, la presse, et GoldBroker, ont annoncé la création d’un marché de l’or à Paris, qui associe la Banque de France et la banque américaine JP Morgan. La nouvelle n’a pas fait beaucoup de bruit ni l’objet de commentaires, mais il est temps d’y revenir en y apportant un nouvel éclairage, et des révélations.
Commençons par préciser qu’il ne s’agit pas d’un marché de l’or au sens classique, c’est-à-dire qui coterait le Napoléon et le lingot, les deux supports privilégiés du métal précieux en France. Ce type de marché a existé, de 1948 à 2004, mais son volume d’échange trop faible, à cause d’une fiscalité plus lourde que dans les autres pays européens, l’a amené à disparaître.
Comme l’explique un article bien informé de la Revue Banque, le stock d’or de la Banque de France va être « mobilisé » pour garantir des « swaps or contre devise » (contrats d’échanges or contre devises) et du « leasing d’or » (location d’or). Pour l’instant, seules les autres banques centrales de la planète pourront faire usage de ces produits financiers avec la Banque de France, mais comme celle-ci a pris pour partenaire la JP Morgan (pourquoi pas une banque française ?), cela ouvre la possibilité qu’à l’avenir des banques commerciales internationales puissent également y avoir accès.
De facto, l’or de la Banque de France n’est plus sanctuarisé : une mauvaise opération, un krach financier soudain, des calculs erronés, et une partie de cet or – qui sert de garantie – devra quitter la Souterraine, le gigantesque coffre-fort du sous-sol de l’hôtel de Toulouse à Paris. Avec 2435 tonnes, la France demeure le 4e plus gros détenteur d’or au monde, derrière les Etats-Unis (8133 tonnes), l’Allemagne (3373 tonnes) et quasiment à égalité avec l’Italie (2451 tonnes). La Chine publie un chiffre sous-estimé et doit certainement figurer dans le trio de tête. Mais cet or est celui de la France et des Français, il sert de garantie ultime (au cas où l’euro exploserait par exemple, mais cela n’arrivera pas tellement il est solide, bien sûr). En faire un actif mobilisable pour des opérations financières est une faute, une trahison même.
Pourquoi maintenant ? Un indice : l’annonce n’a pas été faite par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, mais par Sylvie Goulard, éphémère ministre des armées (du 17 mai au 19 juin 2017) et parachutée le 17 janvier 2018 second sous-gouverneur de la Banque de France, sans aucune compétence dans ce domaine. Sa carrière ministérielle s’était arrêtée lorsqu’avait été rendu public que, parallèlement à sa fonction de députée européenne (2009-2017), elle a déclaré avoir travaillé en tant que conseiller spécial pendant environ deux ans (d’octobre 2013 à janvier 2016) au sein de l’Institut Berggruen, un think tank américain situé en Californie, pour des revenus supérieurs à 10.000 euros mensuels brut… Sylvie Goulard défend-elle des intérêts américains ? On n’ose le penser.
Bref. Nous nous permettons d’inciter les responsables politiques et – ils ont l’air plus efficaces – les Gilets Jaunes, à se saisir de ce grave problème de souveraineté monétaire : l’or de la Banque de France ne doit pas servir de garantie à des opérations financières, il importe de revenir au plus vite sur cette décision scandaleuse.
https://www.goldbroker.fr/actualites/or-banque-france-est-plus-sanctuarise-partenariat-jp-morgan-1461?fbclid=IwAR36XAHt3SK-vYNbegE5aotDrn3Fp8XpHE_ZctAp290jxjKG05RtIwdVfKc
BlackRock encense l’or alors qu’une année difficile démarre. or-argent.eu
L’or pourrait poursuivre sa hausse alors que la croissance mondiale ralentit, que la volatilité des marchés actions reste importante et en raison des attentes d’un ralentissement du rythme de resserrement de la vis monétaire aux États-Unis par la FED, d’après un gestionnaire de BlackRock qui affirme que le métal jaune offre une assurance efficace.
« Les craintes de récession sont probablement exagérées, mais je pense que nous assistons à un ralentissement », a écrit Russ Koesterich, gestionnaire du fonds de 60 milliards BlackRock Global Allocation Fund, à l’occasion d’une interview. Il a cité le ralentissement économique aux États-Unis, en Chine et en Europe pour justifier sa position. Si BlackRock n’a pas défini d’objectif en termes de prix, il a augmenté son exposition à l’or durant ces 3 derniers trimestres via les ETF.
Le cours de l’or a bondi en décembre alors que les marchés actions mondiaux enregistraient leur pire performance mensuelle depuis la crise financière. Les investisseurs se sont mis à se faire du souci en raison de signes de faiblesse économique dans les grandes puissances du monde, notamment en Chine (guerre commerciale avec les États-Unis). D’autres incertitudes politiques, telles que le Brexit et la fermeture de certains services publics américains, ont également dopé l’attrait des valeurs refuges.
« Nous sommes constructifs sur l’or », a déclaré Koesterich vendredi dernier à l’occasion d’une interview téléphonique. « Nous pensons qu’il s’agira d’une assurance précieuse pour tout portefeuille. Nous investissons dans toutes les classes d’actifs. Nous envisageons donc ses effets sur l’intégralité d’un portefeuille. Et en ce moment, nous percevons l’intérêt d’avoir de l’or dans une stratégie de diversification. »
Le prix de l’or grimpe
Le prix de l’or sur les marchés à terme du Comex a grimpé de 7,1 % durant le dernier trimestre 2018 alors que les ETF ajoutaient du métal à leurs stocks. Les cours ont poursuivi leur hausse durant les premières sessions de l’année 2019 pour atteindre 1300 $ l’once vendredi. Le prix est ensuite quelque peu parti à la baisse après la publication des chiffres de l’emploi américain. Il a clôturé à 1293 $.
La FED a relevé son taux directeur à 4 reprises en 2018. Les investisseurs tentent de deviner combien de relèvements auront lieu cette année. Vendredi, le président de la FED a indiqué que les hausses de taux pourraient être mises en pause en cas de fléchissement de l’économie américaine. Une FED plus dépendante des chiffres, en combinaison avec une détérioration substantielle de ceux-ci, pourrait faire baisser le dollar selon Goldman Sachs.
Tandis que le dollar et les taux pourraient être confinés dans un écart restreint, une telle configuration pourrait profiter au métal jaune, d’après Koesterich.
« Pendant la majorité de l’année dernière, deux choses ont joué en défaveur de l’or, à savoir la hausse des taux et la vigueur du dollar, soit le résultat de la politique de relèvement des taux de la FED. Si cette tendance devait s’arrêter, cela minimiserait ou supprimerait les deux vents contraires qui ont fait du tort au métal durant les 9 premiers mois de l’année 2018. »
Les investisseurs suivent de près la fermeture partielle des services publics américains, désormais dans leur 3e semaine, alors que le président Trump républicain et les démocrates sont toujours dans une impasse sur le dossier du financement de la sécurité aux frontières. Si le blocage n’est pas suffisamment significatif pour pénaliser l’économie ou les marchés, il pourrait à terme miner la confiance, selon Koesterich.
« Cette fermeture a lieu dans un contexte général d’incertitude politique, de tensions commerciales », a déclaré Koesterich. « La relation entre les incertitudes, la volatilité des marchés et la performance relative de l’or est à suivre. Le métal jaune est une réserve de valeur depuis longtemps, le passé montre qu’il a très régulièrement permis de réduire le risque lorsque la volatilité augmente. »
Article de Bloomberg, publié le 7 janvier 2019