Source image: https://stop-mitage.ch/ L’Europe aurait perdu plus de 400 millions d’oiseaux en 30 ans (source ici). Les abeilles sont en voie de disparition. Les hirondelles ont du mal à trouver leur chemin du retour. Les mégafermes sont préférées aux petits paysans qui font brouter leurs vaches dans les champs. La Berne fédérale trouve que le Glyphosate ne présente aucun risque pour le consommateur. Etc. Etc. Etc. Les nouvelles se multiplient. Les représentants politiques ne sont bientôt plus que des scribes enregistreurs des desideratas des lobbys de la haute finance internationale. Les champions de la finance ont les réponses à nos problèmes. Ainsi Monsanto a déjà la solution de rechange à la menace d’extinction des abeilles. La firme offre du miel bio 100% labellisé par la firme,
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L’Europe aurait perdu plus de 400 millions d’oiseaux en 30 ans (source ici). Les abeilles sont en voie de disparition. Les hirondelles ont du mal à trouver leur chemin du retour. Les mégafermes sont préférées aux petits paysans qui font brouter leurs vaches dans les champs. La Berne fédérale trouve que le Glyphosate ne présente aucun risque pour le consommateur. Etc. Etc. Etc.
Les nouvelles se multiplient. Les représentants politiques ne sont bientôt plus que des scribes enregistreurs des desideratas des lobbys de la haute finance internationale.
Les champions de la finance ont les réponses à nos problèmes.
Ainsi Monsanto a déjà la solution de rechange à la menace d’extinction des abeilles. La firme offre du miel bio 100% labellisé par la firme, avec marque déposée en prime.
https://monsanto.com/company/sustainability/biodiversity/articles/bee-health/
https://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/19/les-abeilles-sont-menacees-d-extinction-en-europe_5203274_3232.html
Cette entreprise et ses produits, devenus cauchemar des populations semblent intouchables… Depuis de trop nombreuses décennies, ils inondent le marché de produits fortement contestés et éclaboussés par de multiples scandales. Mais voilà, pour une raison ou une autre, ils continuent de dominer le quotidien des citoyens.
Mais à ce jeu de remplacer la nature, d’autres personnes veillent. Ainsi deux stars de la haute finance, à savoir Bill Gates et Richard Branson, financent la fabrication de viande. Voici vos aliments du futur 100% made in laboratoire de la haute finance. Imaginez-vous à quel point ce business est juteux?
https://www.cnbc.com/2018/03/23/bill-gates-and-richard-branson-bet-on-lab-grown-meat-startup.html
Récemment une information concernant l’abattage d’un cèdre pluricentenaire a mobilisé le web sous le slogan « « Il m’a fallu deux siècles pour grandir. On m’abattra en deux jours. Prenons deux heures pour y réfléchir. »
https://positivr.fr/cedre-pluricentenaire-gencay-vienne-abattu-supermerche-petition/
Sauf qu’il est impossible de mobiliser la planète entière pour protéger la nature des mains criminelles.
Car oui, nous osons dire qu’il s’agit là de crime!
La nature sous toutes ses formes est au mieux piétinée, et au pire détruite pour un bon bout de temps. Une vidéo de Greenpeace révèle l’ampleur de l’acharnement contre les forêts pour installer la juteuse et toxique huile de palme.
Source: http://veganews.eu/une-nouvelle-video-de-greenpeace-demasque-les-degats-causees-par-lindustrie-de-lhuile-de-palme/
Une hypocrisie politique locale, nationale et internationale d’une ampleur jamais égalée menace la vie et l’avenir de celle-ci sur la terre. La destruction n’est pas l’apanage d’un ministre ou d’un pays en particulier.
Des observations nous montrent que la destruction de la nature, voire de la vie, sur terre est planétaire, globale, et systématique.
Cautionner la destruction de la nature signifie la cautionner la destruction des animaux qui s’y abritent, ce qui revient clairement à cautionner la destruction de la vie sur terre.
A l’heure où on nous parle de la protection de la planète et de son climat, il va falloir comprendre qui manie le double langage, pourquoi, et pour qui…
Ci-dessous, quelques informations, parmi tant d’autres, qui mettent en évidence ce qu’il conviendra d’appeler la « stérilisation » de la nature.
LHK
Note: L’acharnement contre les paysans doit être évalué dans ce contexte planétaire.
Le Conseil des Etats en faveur du bétonnage de la Suisse
La position des lobbys de la construction a prévalu dans les débats d’aujourd’hui. Le Conseil des Etats a rejeté l’initiative pour stopper l’étalement urbain et, de fait, une gestion plus efficiente de notre sol. Les deux autres modèles d’aménagement du territoire montrent clairement que la Berne fédérale veut diluer d’avantage la protection des terres.
Cela montre une fois de plus que le parlement laisse derrière lui les préoccupations environnementales. Cependant, le soutien de l’Alliance-environnement, composée du WWF, de Greenpeace, de l’ATE et de Pro Natura, de même que de nombreuses organisations environnementales, démontre l’existence de nombreuses forces derrière l’initiative.
L’initiative contre l’étalement urbain demande:
- une amélioration claire des conditions cadre pour l’émergence des quartiers durables
- un arrêt efficace de l’étalement urbain en compensant l’ouverture de nouvelles parcelles par des parcelles de qualité équivalente
- un arrêt de la croissance des constructions en dehors des zones constructibles
- la possibilité de surélever modérément les bâtiments existants.
Il appartient maintenant au Conseil national de corriger le résultat du Conseil des Etats. « Pour préserver l’agriculture suisse et notre qualité de vie, une politique d’aménagement du territoire cohérente est impérative », explique Kevin Morisod, Co-président de l’initiative contre l’étalement urbain. Il est également vital de repenser notre agriculture. Si la production locale doit continuer, les terres cultivées et cultivables ne doivent pas être en proie à l’étalement urbain, à la vitesse où on le connaît actuellement.
Quotidiennement, ce sont en Suisse l’équivalent de 8 terrains de football qui sont bétonnés. Cela ressort de la responsabilité de l’actuelle loi sur l’aménagement du territoire, qui répond à l’utilisation croissante des terres en rajoutant plus de terrains à bâtir. Actuellement, des zones de construction dont la superficie totale est plus grande que le canton de Schaffhouse sont disponibles. Un rehaussement modéré des bâtiments dans les centres urbains, comme l’utilisation des zones constructibles actuelles, permettront de faire face aux défis futurs tout en prenant en compte les scénarios démographiques de la Confédération. L’ouverture de nouvelles zones à bâtir et avec elles le mitage de terres agricoles supplémentaires est donc non seulement inutile mais nuisible.
https://stop-mitage.ch/le-conseil-des-etats-en-faveur-du-betonnage-de-la-suisse/
Feu vert à Total sur l’huile de palme : le triste renoncement de Hulot
Tant pis pour la planète : pour faire plaisir à Total, mais aussi à la Malaisie et l’Indonésie, le ministre autorise l’importation de 300.000 tonnes par an de ce produit décrié.
Il est certes devenu un peu trop facile d’ironiser sur le chapelet de couleuvres qu’avale depuis un an Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique. Mais celle-ci est trop grosse pour la laisser passer, c’est un boa. Mercredi, avec le feu vert du ministre, la préfecture des Bouches-du-Rhône a autorisé le groupe Total à exploiter une bioraffinerie sur son site de Mède, près de l’étang de Berre. Dès cet été, Total importera au moins 300.000 tonnes d’huile de palme par an, ce qui représente une augmentation des importations françaises de ce produit de 36%.
En juillet 2017, en présentant son plan climat, Nicolas Hulot proposait de « fermer la fenêtre d’opportunité qui permet d’incorporer de l’huile de palme dans les carburants ». Mais dès sa nomination, le ministre a vite dû faire machine arrière.
Une déforestation monstrueuse
L’huile de palme a beaucoup de qualités : elle est facile à cultiver, et donc peu coûteuse ; c’est un produit très stable, qui résiste à la chaleur et à l’oxydation ; elle est facile à « travailler » dans un processus industriel. Mais comme on le sait, c’est une horreur. Pas tant pour la santé, bien que ses graisses saturées ne soient pas la panacée. Pour l’extraire, on se livre en Indonésie et en Malaisie (90% de la production) à une déforestation monstrueuse, afin de planter des palmiers à huile.
Or, qui dit déforestation dit massacre des derniers orang-outans et des gibbons, destruction de la biodiversité, brûlis extrêmement polluants, expropriations de villages… Mais aussi aggravation du réchauffement climatique. Car, comme le rappelait Nicolas Hulot avant qu’il ne soit ministre, « la déforestation est responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre mondiales ». Selon une étude commandée en 2016 par la Commission européenne, l’huile de palme est trois fois plus néfaste, en terme d’effets de serre, que les énergies fossiles.
Les proportions de cette industrie de l’huile de palme sont gigantesques. Il ne s’agit pas seulement d’ajouter quelques grammes au Nutella : l’huile de palme représente un quart de toute l’huile produite dans le monde. Des chips à la mayonnaise, cette graisse végétale est présente dans 80% des produits alimentaires industrialisés et 20% des produits de beauté. Elle sert principalement à l’industrie du carburant : en France, 75% de l’huile de palme importée termine dans les réservoirs de véhicules.
La décision de Nicolas Hulot apparaît donc comme incompréhensible. Elle est contraire aux intérêts des producteurs français de colza. Elle est contraire aux intérêts de la planète – et il n’y a pas de « planète B », pour paraphraser Emmanuel Macron qui jure avoir fait de la lutte contre le réchauffement climatique sa priorité. Elle est contraire à l’avis du Parlement européen qui, en janvier, a voté la suppression de l’utilisation d’huile de palme dans les carburants d’ici 2021. Enfin elle est contraire à ce que le ministre lui-même pense au plus profond de lui-même. Interrogé sur BFMTV-RMC, il a tenté de se justifier en expliquant que c’était transitoire, qu’il avait négocié avec Patrick Pouyané, le patron de Total, pour que la part d’huile de palme soit limitée et réduite chaque année au profit des huiles usagées… Mais pas de quoi calmer les organisations écologiques.
Faire plaisir à Total, à l’Indonésie et à la Malaisie
Pourquoi cette décision ? Deux explications. La première est un lobbying efficace de Total, qui cherche à sauver le site de Mède. Patrick Pouyané, le patron, est est un fan d’Emmanuel Macron : il a beau avoir été directeur du cabinet de François Fillon, il a soutenu l’adversaire de ce dernier pendant sa campagne et il ne tarit pas d’éloges pour ce président qui, dit-il, fait faire à la France « un saut vers la modernité ». Macron, de son côté, considère Total comme un des groupes les plus stratégiques de la France.
Seconde explication, plus cynique encore : la France vend des armes et des avions vers l’Indonésie et la Malaisie. Et ces pays menacent de ne plus acheter ces engins si Paris nuisait à leurs exportations. Pour torpiller un projet français de taxe sur les huiles de palme, l’Indonésie, en 2016, avait menacé de ne pas commander des Airbus A400M de transport militaire. Et selon l’ »Usine nouvelle », la Malaisie fait aujourd’hui de même : elle menace de ne plus acheter 18 Rafale en discussion.
Après le vote du Parlement européen en faveur de l’interdiction de l’huile de palme dans les carburants, en janvier, la France avait déjà fait savoir qu’elle s’y opposerait. Elle confirme aujourd’hui son orientation très peu « Make the Planet Great again », pour reprendre le slogan ambitieux d’Emmanuel Macron. La « fenêtre d’opportunité » qu’évoquait en 2017 Nicolas Hulot reste, hélas, grande ouverte et ses gonds bien huilés.
Pascal Riché
https://www.nouvelobs.com/edito/20180517.OBS6826/feu-vert-a-total-sur-l-huile-de-palme-le-triste-renoncement-de-hulot.html
Macron et Disney vont bétonner des terres agricoles mais… chut !Reporterre
11 mai 2018 / Maxime Lerolle
Fin février, le PDG de la Walt Disney Company annonçait, devant Emmanuel Macron, un plan de 2 milliards d’euros pour l’extension du parc d’attractions de Marne-la-Vallée. Mais ni la compagnie ni les organismes publics ne délivrent la moindre information précise sur cet investissement, qui va pourtant accaparer des terres agricoles de grande qualité. Enquête.
- Marne-la-Vallée (Seine-et-Marne et Seine-Saint-Denis), reportage
27 février 2018 : rencontre au sommet à l’Élysée. Robert Iger, PDG de la Walt Disney Company, annonce en grande pompe, aux côtés d’Emmanuel Macron, un nouveau plan de développement pluri-annuel pour le parc d’attractions Disneyland Paris. Au total, deux milliards d’euros consacrés à l’expansion du parc Walt Disney Studios autour de trois nouvelles zones thématiques. Elles seront dédiées aux « univers » Marvel, La Reine des neiges et Star Wars, ainsi qu’à l’inauguration d’un lac qui reliera entre elles ces trois aires et accueillera des spectacles.
Emmanuel Macron ne tarit pas d’éloges quant au projet : dans un tweet daté du 27 février, le président de la République se fend d’un « France Is Back ! ». À la suite du chef de l’État, les grands médias français relaient la déclaration avec enthousiasme. Mais sans se poser de question. Pourtant, la déclaration élyséenne élude un point sensible : où s’étendra le parc ? Alors que les terres agricoles de la région de Marne-la-Vallée sont réputées pour leur qualité, un projet d’une telle envergure risque d’accroître une pression foncière des plus fortes sur les derniers agriculteurs du Val-d’Europe, le secteur urbain où se situe Disneyland.
« Nous n’avons pas de renseignement supplémentaire à vous apporter »
La proximité entre l’État français et Disneyland ne date pas d’hier. À vrai dire, elle remonte à l’origine du projet. Le 24 mars 1987, dans un contexte de crise économique et de chômage de masse, le gouvernement de Jacques Chirac avait signé une convention avec la compagnie états-unienne. Cette convention fixait les règles du jeu jusqu’à 2017. À travers l’Établissement public d’aménagement (EPA) France, l’État s’engageait à préparer la venue d’un investisseur présenté comme providentiel, tout d’abord en rachetant 1.943 hectares de terres agricoles, d’où l’EPA a exproprié la quasi-totalité des exploitants, puis en prolongeant la ligne A du RER jusqu’à Marne-la-Vallée/Chessy, le terminus actuel de sa branche Nord-Est.
Ce patrimoine foncier, géré par l’EPA, se trouve aujourd’hui enserré par un boulevard urbain, la « rocade », qui délimite la zone d’extension du parc. En échange, pour son ouverture au public en 1992, Disneyland promettait 15.000 emplois à une ville nouvelle en plein essor. Le 14 septembre 2010, un avenant à la convention a prolongé celle-ci jusqu’en 2030, accordant en outre 287 hectares supplémentaires au parc par-delà la rocade — là encore gagnés sur de riches terres agricoles — dans le cadre du projet Villages nature.
- Le parc Eurodisney, sa « rocade » et les terres agricoles qui demeurent (en jaune, partie est).
Redoutant l’extension de l’emprise sur les terres agricoles, Reporterre a souhaité en savoir plus. Mais notre enquête a rencontré un obstacle de taille : le verrouillage de la communication.
Pendant plus d’un mois, Reporterre a multiplié les messages et appels téléphoniques auprès des services de presse de Disneyland et de l’EPA France. Le premier se montra d’abord courtois, mais catégorique. Dans un courriel début mars, un chargé de communication de la compagnie précisa que « le projet n’étant qu’au stade du creative process, nous n’avons pas de renseignement supplémentaire à vous apporter ». Soit. On peut cependant demeurer sceptique, étant donné que la construction de trois nouvelles aires thématiques et d’un lac se planifie longtemps à l’avance. À défaut d’obtenir des informations sur la teneur de l’extension, Reporterre souhaita connaître la politique de Disney quant à son patrimoine foncier. Or, le premier chargé de communication partit en vacances ; puis les suivants refusèrent de répondre à nos demandes ; enfin, de retour de vacances mi-mars, le premier déclara se mettre en quête de « la bonne personne pour répondre à vos questions ». Malgré nos relances, on attend toujours.
- Dans la « rocade » d’Eurodisney.
L’EPA France pratiqua une stratégie similaire. La chargée de communication eut beau se montrer courtoise et bienveillante envers nos demandes, nous n’obtînmes jamais de contacts au sein de l’établissement public. Nos questions concernaient pourtant des informations qui devraient être publiques : nous demandions un historique des terres situées au sein de la rocade de Disneyland, leur statut actuel, ainsi qu’un plan foncier. Fin mars, après trois semaines de relances, arriva un courriel au ton ferme : « Nous n’avons à ce stade pas d’information complémentaire à vous transmettre. » Notons que d’information tout court, nous n’avions jamais eue.
Que doit-on retenir de ce verrouillage complet de la communication sur la mise en œuvre de l’extension annoncée ? D’abord que ne connaissant rien de la nature du projet, ni de son emplacement au sein ou en dehors de la rocade périphérique, on peut s’attendre à tout. Ensuite, que si ni Disneyland ni l’EPA France — en dépit de son caractère public — ne souhaitent s’attarder sur ce qui se passe à l’intérieur de la rocade. Devenue une quasi-chasse gardée, il y subsiste une quinzaine d’exploitants agricoles, soumis à des baux précaires.
« C’est à prendre ou à laisser. Si les chantiers grignotent nos récoltes, on reçoit des indemnités »
- Dans la « rocade » d’Eurodisney.
Reporterre a rencontré l’un d’entre eux. Pierre Dugravot, la trentaine, exploite 90 hectares à l’intérieur de la rocade, compressés entre l’univers aux couleurs kitsch du parc Walt Disney Studios et l’agglomération de Val-d’Europe, à l’expansion continue. Les terres qu’il exploite rasent les murs de Disneyland. À tel point qu’au ronronnement du tracteur dans les champs se mêlent les cris des visiteurs dans les montagnes, les cuivres de la fanfare de Mickey et les pétarades des fêtes venus de l’enceinte du parc.
Depuis cinq ans, le jeune agriculteur produit maïs et blé sur les terres de son père, qui avait vu la majeure partie de l’exploitation familiale expropriée au moment de l’ouverture du parc. Seuls les agriculteurs historiques ou leurs héritiers peuvent encore travailler à l’intérieur de la rocade. Leur situation est des plus précaires. « Chaque année, au mois d’août, l’EPA nous envoie un plan des projets de l’année, détaille Pierre Dugravot. C’est à prendre ou à laisser. Si les chantiers grignotent nos récoltes, on reçoit des indemnités. Si l’on refuse le plan, un autre agriculteur se chargera de nos terres. »
Aussi, la taille de son exploitation se contracte peu à peu. Le jour de notre rencontre, un chantier d’immeubles résidentiels gagnait du terrain sur son champ de blé. « Je perds en moyenne dix hectares chaque année », dit-il. Une perte certes en partie compensée par la reprise des terres des exploitants partis à la retraite ou la mise en culture de friches, mais une perte tout de même inexorable. Grignotée de toutes parts, l’exploitation ne rapporte plus autant que par le passé : « Je suis à la marge plus qu’au rendement. Mon but, c’est l’équilibre budgétaire. »
- Dans la « rocade » d’Eurodisney.
En dépit de cette politique unilatérale, l’exploitant garde le sourire. « Ça fait trente ans que mon père répète que “dans dix ans, y aura plus rien !” En attendant, y a toujours quelque chose. » Il sait pour autant que ses terres représentent une aubaine de « court ou moyen terme » et qu’un projet comme l’extension de Disneyland, dont il n’a reçu lui non plus aucune information, pourrait lui « prendre cinquante hectares ».
Heureusement, Pierre Dugravot dispose de 220 hectares à Saint-Soupplets, à une trentaine de minutes en voiture de la rocade, qui constituent son exploitation principale. Une situation commune aux agriculteurs à l’intérieur du boulevard périphérique. Grâce à ces terres extérieures à la rocade, l’exploitant peut afficher une certaine nonchalance quant à la politique de Disneyland et de l’EPA. Connaissant le destin qui attend ses terres de Val-d’Europe, il ne cherche pas le conflit avec les institutions, et se contente de tirer profit le plus longtemps possible de l’héritage familial : « Je viens, je fais et je repars. »
Pendant ce temps, Mickey prospère sur la résignation des agriculteurs locaux. Et le bétonnage des terres agricoles, parmi les meilleures de France, continue.
Maxime Lerolle pour Reporterre