Le lanceur d’alerte aurait pu bénéficier de l’asile en Suisse. Il aura suffi d’une intervention de l’ambassadrice américaine auprès de la justice helvétique pour que Berne baste. La Suisse était disposée à offrir l’asile politique à Edward Snowden, qui avait révélé en juin 2013 au monde entier le scandale des programmes d’écoute des services américains. Il a suffi à Washington de manœuvrer pour que Berne se rétracte rapidement, comme le raconte le Tages-Anzeiger dans son édition du 30 novembre. La pression américaine a pris la forme d’une demande d’entretien de l’ambassadrice Suzi LeVine avec l’Office fédéral de la Justice (OFJ). Le point central de la discussion, qui a eu lieu le 19 septembre 2014, a été le cas Snowden, a précisé le porte-parole Folco Galli. Les Etats-Unis ne veulent pas donner de détails, évoquant une affaire interne. Une ambassadrice «décisive» Peu après, le comité de sécurité du Conseil fédéral, qui comprend Ueli Maurer (DDPS), Didier Burkhalter (DFAE) et Simonetta Sommaruga (DFJP) se met d’accord avec le Ministère public de la Confédération (MPC) pour tout laisser tomber. Le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi a démenti que «le Conseil fédéral ou le comité de sécurité ait émis la moindre recommandation au MPC».
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Le lanceur d’alerte aurait pu bénéficier de l’asile en Suisse. Il aura suffi d’une intervention de l’ambassadrice américaine auprès de la justice helvétique pour que Berne baste.
La Suisse était disposée à offrir l’asile politique à Edward Snowden, qui avait révélé en juin 2013 au monde entier le scandale des programmes d’écoute des services américains. Il a suffi à Washington de manœuvrer pour que Berne se rétracte rapidement, comme le raconte le Tages-Anzeiger dans son édition du 30 novembre.
La pression américaine a pris la forme d’une demande d’entretien de l’ambassadrice Suzi LeVine avec l’Office fédéral de la Justice (OFJ). Le point central de la discussion, qui a eu lieu le 19 septembre 2014, a été le cas Snowden, a précisé le porte-parole Folco Galli. Les Etats-Unis ne veulent pas donner de détails, évoquant une affaire interne.
Une ambassadrice «décisive»
Peu après, le comité de sécurité du Conseil fédéral, qui comprend Ueli Maurer (DDPS), Didier Burkhalter (DFAE) et Simonetta Sommaruga (DFJP) se met d’accord avec le Ministère public de la Confédération (MPC) pour tout laisser tomber. Le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi a démenti que «le Conseil fédéral ou le comité de sécurité ait émis la moindre recommandation au MPC».
Toujours est-il que onze jours après l’intervention de Suzi LeVine, le MPC met fin à son enquête sur l’espionnage numérique, procédure qu’il ne s’est jamais donné la peine de pousser. Le Ministère public y a consacré à peine 300 francs, évoquant «l’absence de soupçons concrets d’une action répréhensible».
Des enquêtes enterrées
Quant à l’enquête sur la surveillance de rues effectuée par les services américains à proximité de leurs représentations à Berne et à Genève, elle subit le même sort en février 2016. Bien qu’il ait été démontré que des officines privées se soient livrées à de tels actes illégaux entre 2006 et 2011 autour de l’ambassade à Berne et de la mission américaine à l’ONU à Genève.
Là-aussi, le coût des investigations a été minime puisqu’il n’a pas dépassé 2000 francs. Cet enterrement a couronné les efforts de Washington qui a ainsi réussi à torpiller les velléités helvétiques.
L’affaire des Irakiens
Les services américains ont tout d’abord rappelé à leurs homologues helvétiques à quel point ils étaient indispensables. Ce sont en effet eux qui ont livré en mars 2014 des informations à la Suisse sur la présence d’une cellule du groupe Etat islamique sur son sol. Ce sera l’affaire des trois Irakiens, condamnés par le Tribunal pénal fédéral pour soutien à une organisation terroriste.
Mais il aura fallu attendre l’intervention de l’ambassadrice Suzi LeVine pour que Berne comprenne le message et mette fin à sa volonté de proposer l’asile politique à Edward Snowden.
(nxp)
(Créé: 30.11.2016, 09h57)