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Le schwabisme convergent. Entretien avec Slobodan Despot.

Summary:
Nous poursuivons dans ce numéro, avec un entretien original, l’exploration du «Schwabisme convergent» qui se propose de remodeler l’espèce humaine en la croisant avec les machines. C’est à la fois futile — car cela ne marchera pas — et incontournable, car c’est l’obsession majeure des techno-élites. Mais tout l’environnement orbitant autour du WEF de Davos a quelque chose de glacial et d’étouffant à la fois. Slobodan Despot Le laboratoire du monde post-humain (Schwabisme convergent, 2)par Slobodan Despot Non, Klaus Schwab n’est pas l’Hitler du nouvel ordre mondial, il n’en est probablement «que» le secrétaire général. Il n’en reste pas moins que son projet pour l’espèce humaine ne cède rien, en démence, au nazisme. Il est donc crucial de

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Le schwabisme convergent. Entretien avec Slobodan Despot.

Nous poursuivons dans ce numéro, avec un entretien original, l’exploration du «Schwabisme convergent» qui se propose de remodeler l’espèce humaine en la croisant avec les machines. C’est à la fois futile — car cela ne marchera pas — et incontournable, car c’est l’obsession majeure des techno-élites. Mais tout l’environnement orbitant autour du WEF de Davos a quelque chose de glacial et d’étouffant à la fois.
Slobodan Despot

Le laboratoire du monde post-humain (Schwabisme convergent, 2)par Slobodan Despot

Non, Klaus Schwab n’est pas l’Hitler du nouvel ordre mondial, il n’en est probablement «que» le secrétaire général. Il n’en reste pas moins que son projet pour l’espèce humaine ne cède rien, en démence, au nazisme. Il est donc crucial de comprendre d’où il vient et comment il a pu s’imposer.

Préambule: le discret foyer du globalisme

Lancé en 1971, le WEF de Davos est devenu un événement de première importance pour la Suisse. L’État fédéral, le canton des Grisons et la commune de Davos allouent des millions à la sécurité de l’événement. Aussi extravagant que cela paraisse, la sécurité aérienne du WEF est l’un des arguments essentiels pour le maintien et le renouvellement des forces aériennes suisses. Le contribuable helvétique paie des milliards pour que les invités de M. Schwab ne soient pas exterminés par des avions-suicides ou des missiles air-sol.

Il est admis sans réplique que ce raout des riches et des puissants a des retombées forcément positives sur le pays, aussi les apparatchiks locaux et les journalistes se pressent dans les couloirs comme, dans un mariage princier, les badauds se battent pour les bombons jetés à la sortie de l’église. Ce n’est pas pour la friandise, c’est pour avoir l’illusion, un instant, d’avoir communié à une coupe inaccessible.

Depuis qu’ils ont déposé leurs armes de mercenaires courageux et recherchés, les Suisses ont pu développer cette nouvelle vocation de cicérones internationaux. Cette «tradition de l’accueil» a imprégné le pays d’une atmosphère particulière, quiète et comme amortie, et d’une mentalité du «je sais me tenir» que le romancier Étienne Barilier a admirablement nommée le «commesideriennétisme». Quoi qu’il puisse arriver, on fera semblant de rien. Dans tout autre pays, la révélation de l’affaire Crypto — peut-être la plus vaste opération d’espionnage de tous les temps — eût été un scandale retentissant. Pas ici. Tous l’ont déjà oubliée(1). Périodiquement, des actes de contrition publics viennent purifier le coffre-fort du business international de ses miasmes passés pour faire place aux dépôts à venir.

Palaces historiques, conférences au sommet, sièges austères d’organisations internationales, résidences emmitouflées au bord des lacs dont la photographie par drone nous révèle soudain les fastes après des décennies d’anonymat. La topographie de la Suisse internationale, bien éloignée des campagnes à manches retroussées qui votent UDC, est tout entière conçue comme une suite somptueuse, faite pour séduire le client d’où qu’il vienne. C’est uniquement dans ce sens hospitalier qu’il faut comprendre la fameuse neutralité, qui dans les faits se traduit par une soumission entière quoiqu’officieuse à l’OTAN.

Les sièges de l’OMS, de GAVI (l’alliance pour la vaccination) et du WEF sont distants à quelques kilomètres à peine à vol d’oiseau dans le bassin genevois. Le cicérone de Davos lui-même n’habite pas dans les montagnes grisonnes, mais dans une maison qu’on dit lugubre des hauts de Cologny, toujours à deux pas.

Il ne faut jamais négliger les lieux de la pensée. De même que les idées de Rousseau sont indissociables des paysages splendides de cette même région qu’il parcourait à pied, de même la bizarre utopie de la «Grande Réinitialisation» ne pouvait germer qu’ici, dans cette serre chaude et minuscule où l’on a tôt fait de se croire au centre de l’univers. Dans cet environnement réduit et sécurisé d’où l’on a soigneusement retiré toutes les aspérités, il est très aisé de confondre le monde avec sa propre maquette.

Une religion nouvelle… ou très ancienne?

En lisant la documentation, remarquablement médiocre et ennuyeuse, du «Great Reset» (voir Antipresse 271), j’ai eu le sentiment d’avoir affaire non à un projet de réorganisation rationnelle du monde, mais au journal d’un règlement de compte religieux avec le monde tel qu’il nous a été donné. En un mot: des hommes s’y proposent de se substituer à Dieu, au hasard ou à la Nature pour élaborer et appliquer l’ensemble des paramètres de notre vie à venir. Sans eux, l’espèce humaine ne serait plus capable de s’organiser ni même de vivre dans l’environnement qu’elle a toujours connu. Notre seule porte de salut serait la reconnexion avec la Mère Terre au travers d’une décroissance technologiquement encadrée.

Derrière cette utopie technologique, que voit-on surgir? L’ombre de religions oubliées de longue date, le manichéisme dans son refus du monde matériel qui nous est donné, et bien entendu les divinités telluriques de l’aube de la civilisation: Ishtar/Astarté, Pachamama et autres souvenirs de la Matrice primaire.

Derrière la superstition scientifique, une colossale et presque comique régression! De fait, dans son ambition démiurgique, le schwabisme convergent va plus loin que l’hitlérisme.

Pour ne pas me laisser entraîner dans les divagations culturelles et littéraires, j’ai posé quelques questions à l’une des analystes les plus pénétrantes des processus de globalisation, Liliane Held-Khawam. J’ai eu la chance de collaborer avec elle sur certains de ses livres, notamment le Coup d’État planétaire publié à la veille, pour ainsi dire, de l’épisode covidien. Elle m’a aidé à comprendre, en tout premier lieu, ces modèles qu’on promet pour le «monde d’après» mais qui imprègnent les théories de Klaus Schwab et du WEF depuis longtemps déjà. En particulier, elle évoquait — positivement — le modèle «coronal» d’organisation des sociétés dès 2002 dans son premier livre, Le Management par le coaching.

Une humanité à remodeler (entretien avec Liliane Held-Khawam)

Quel est le rôle du World Economic Forum dans la globalisation de la planète?

LHK: Le WEF a été créé en 1971. Cette année a été très importante dans la sphère des banquiers internationaux. C’est l’année où le président Nixon a annoncé la fin de la convertibilité du dollar en or. Dès cet instant, un enrichissement sauvage porté par un néolibéralisme décomplexé va s’adonner sans grande restriction à la création monétaire bancaire en échange de dettes.

L’enrichissement des barons de la finance sera si colossal qu’il ne nous est pas possible de l’imaginer. C’est cet argent qui va servir à la globalisation, qui consiste en la création d’un système-monde qui va devenir un référent en soi. Et qui dit globalisation, dit technologie. Des sommes inimaginables ont été déversées dans la Recherche et Développement depuis des décennies pour aboutir à la puissance technologique telle que nous la connaissons. Avec elle, surveillance et contrôle continus de la nouvelle société deviennent possibles.

Le WEF, tout comme son ancêtre le European Management Symposium, est un lieu qui favorise la promotion du dialogue entre les gouvernants politiques, les représentants du grand business international et ceux de la société civile. Le tricotage de relations entre ces trois entités au cœur de la gouvernance des États est une obligation inscrite dans les textes fondateurs de l’ONU et de sa galaxie, que l’on retrouve dans le Programme de Développement durable de 2030 et l’Agenda 21.

Le World Economic Forum, à l’image du Bilderberg, est un de ces lieux propices à l’introduction de la sphère financière et commerciale dans la gouvernance des États. Grâce à ce genre de lieux, en ligne avec les grands traités supranationaux de l’ONU, la gouvernance mondiale basée sur les partenariats multiples, est devenue une réalité.

La chose a si bien réussi qu’actuellement, c’est M. Schwab qui promeut la réinitialisation de la société en lieu et place des dirigeants et des partis politiques. Tout comme Bill Gates a repris les rênes de la santé publique.

Bref, alors que le néolibéralisme financiarisait tous les secteurs de la vie dès 71, une organisation discrète comme le WEF travaillait durement à l’élaboration du monde d’après. La peur de la Covid-19 va permettre à l’humanité d’explorer le premier empire planétaire dirigé par des propriétaires anonymes. Car MM. Schwab ou Gates n’en sont que des ambassadeurs.

Que représente le schéma coronal sur le site du WEF?

LHK: Lorsque la pandémie a éclaté en 2020, le WEF s’est saisi de la grande opportunité que représentait le virus pour remettre en question le mouvement néolibéral. Depuis l’explosion de la création de monnaie bancaire contre dettes, non seulement la richesse de l’élite atteint des sommets, les peuples se sont appauvris, mais surtout les États ne sont plus opérationnels car ruinés ET endettés.

Dans Coup d’État planétaire, nous avons fait la démonstration de la captation par les créateurs de monnaie-dette des richesses qui composent le PIB national. Situation intenable pour n’importe lequel des gouvernements.

Lorsque M. Schwab annonça en 2020 la grande réinitialisation, le grand public a eu pour la première fois à déchiffrer un modèle organisationnel circulaire et transversal qui peut s’affranchir des États publics constitués en silos. Nous l’avons qualifié de coronal du fait de sa structure circulaire en forme de couronne qui au fond rappelle celle du coronavirus, mais aussi celle du nouvel empire.

Le schwabisme convergent. Entretien avec Slobodan Despot.
Le prince Charles lors de son discours à Davos 2020. Sur l’image, on voit la couronne princière stylisée positionnée au-dessus de sa tête.
A la base du modèle du WEF, on a donc un beignet…

LHK: Exactement! Le Donut de Kate Raworth. Cette sympathique économiste de l’Université d’Oxford est connue pour ses travaux sur «l’économie des Donuts ou beignets », qui illustre son modèle économique. Ce modèle se veut en quête d’équilibre entre les besoins humains essentiels et les frontières planétaires. Il remet en question assez fortement le néolibéralisme. Pourtant Mme Raworth est membre du Club de Rome, une association fondée en 1968 par le patron de Fiat, qui regroupe entre autres reines et princes. L’organisation a été présidée un temps par un prince saoudien. On ne peut donc pas imaginer que ce soit là que l’égalitarisme va émerger de manière très fracassante…

Mais le Club de Rome a été l’organisation qui a initié et financé les études et autres projets de promotion du développement durable, ainsi que l’argumentaire lié à l’urgence climatique. Et ce, dès la fin des années… soixante!

Or, la théorie du Donut (modèle circulaire), est un modèle économique qui converge avec les visions et contraintes des promoteurs du Développement durable. Fortement inspiré par celui de la cellule, ce modèle circulaire ou coronal accueille des thèmes divers, organisés en rond. Les thèmes concernés qui semblent anodins concernent la vie de tous les jours de la planète, de l’humanité, des ressources, des activités, et ce aux quatre coins du monde. Ils ont été recensés par Raworth dans un diagramme pour la première fois en 2012, dans un article intitulé «A Safe and Just Space for Humanity», publié par Oxfam, puis dans son livre «Doughnut Economics: Seven Ways to Think Like a 21st-Century Economist» en 2017. Le donut de Kate Raworth organise une planète globalisée aussi bien au niveau des macrostructures qu’au niveau local.

Le schéma coronal de WEF est le prolongement du Donut et affine l’ingénierie qui structure les composants de chacune des «variables», ainsi que l’ensemble des multiples interactions qui les ordonnent.

Au vu de la complexité du modèle, M. Schwab n’aurait jamais pu développer sa représentation en quelques semaines.

Ce nouveau modèle économique semble impliquer aussi un nouveau modèle… d’humain!

LHK: Kate Raworth prône le remplacement de l’homme économique rationnel par l’homme social adaptable. Les libertés individuelles de celui-ci doivent céder la place à une adaptation sociale puisque l’ensemble de la planète devient un espace unique et indivisible, représentée par la «boule de Berlin». Les ressources, telles que l’eau ou l’électricité, sont à classer dans la rubrique des «commons», ou effets mis en commun. Toutefois, ne vous réjouissez pas trop vite si vous êtes un adepte de l’intérêt commun au sens traditionnel. Le modèle est centré sur les flux financiers et la fameuse financiarisation.

Le schwabisme convergent. Entretien avec Slobodan Despot.

Alors que l’épidémie de virus explose, Capital recommande aux investisseurs le secteur des métiers liés au cycle de l’eau. La notion des commons confirme la résurgence d’une espèce d’URSS, grandeur planétaire, mais… au profit de Planète finance.

Les progressistes défenseurs de la réduction des inégalités et de la prospérité pour tous s’accommodent très bien de la financiarisation de tout par la haute finance.

La haute finance, en somme, se substitue donc à l’État… Et ce nouvel État semble vouloir nous dicter toutes les conditions de notre vie sur terre. Notamment, en restreignant la mobilité.

LHK: Si l’on écoute les médias, le Covid-19 est supposé avoir fait basculer le monde, en particulier celui des travailleurs, dans un nouveau modèle improvisé. Pourtant, l’organisation et la structure du Nouveau Monde étaient déjà là et depuis fort longtemps. Dans ce tableau daté de 2011, on constate déjà une volonté affichée de multiplier par trois le nombre de postes de télétravail à l’horizon 2025!

Le schwabisme convergent. Entretien avec Slobodan Despot.

Grâce au Covid-19 et aux confinements à répétition, au tri d’activités commerciales ou publiques non essentielles, le tout piloté par les dirigeants politiques, la réduction de la mobilité est devenue une réalité, quitte à envoyer des populations entières au tapis, et ce pour un bon moment. La bascule des populations vers l’économie du Donut est une question de temps qui se compte en mois. Au pire en 2030, tout doit être sous toit.

Nous pouvons supposer qu’à l’avenir il faudra justifier d’une activité professionnelle obligeant à un déplacement hors de sa zone «communautaire». Les grands groupes internationaux pourront bénéficier du désengorgement des réseaux routiers, aériens, ferroviaires, etc. L’humain circulant doit appartenir à la catégorie des ressources humaines travaillant pour le bien commun et bénéficiant d’un revenu universel, au nom de la décroissance et des commons. La collectivisation que sous-entend le mot «_communs_» profite à un petit groupe de milliardaires que Harari considère comme des dieux.

La guerre menée par l’armée financière néolibérale offrira aux perdants dépossédés une nouvelle organisation sociétale néosoviétique. M. Schwab promet d’ailleurs qu’«en 2030 vous n’aurez rien, mais vous serez heureux». Il faut dire que le fameux implant cérébral qu’il nous promet peut être programmé de manière à activer la zone du plaisir.

Que nous disent ces concepts au sujet de leur auteur?

LHK: Schwab est né en 1938 à Ravensburg, une ville proche de la frontière suisse. Il entre dans la vie sous un régime d’État policier fondé sur la peur, la violence, le lavage de cerveau, le contrôle, la propagande, le mensonge, l’industrialisme, l’eugénisme, la déshumanisation et l‘épuration. On peut supposer que d’une manière ou d’une autre, le modèle hitlérien a pu le marquer. Il a aussi pu avoir développé l’ambition de «corriger» l’humanité pour éliminer les causes qui ont pu aboutir au désastre qui l’a entouré.

Le New Yorker décrit KS comme un garçon sérieux avec un penchant organisationnel, il était un chef de file régional dans un mouvement de jeunesse franco-allemand né de l’idée précoce, propagée par Winston Churchill et Jean Monnet, d’une Europe plus intégrée. À certains égards, il est, intellectuellement, un produit du mouvement d’unification de l’Europe, mais à d’autres, il est une conception d’école supérieure, une sorte de monstre de Frankenstein de l’université technocratique.

KS est un transhumaniste affiché, sûr de pouvoir mener son projet à terme. Le transhumanisme, étape menant au posthumanisme, est un projet qui a des disciples dans les milieux les plus puissants des États-Unis. Ceux-ci sont ancrés à la Silicon Valley, mais pas seulement. On en trouve un peu partout dans le monde des dirigeants politiques. Par exemple Luc Ferry est un transhumaniste convaincu et actif.

Le problème de KS pourrait être le suivant: en voulant se débarrasser des causes qui ont amené un Hitler au pouvoir, il a pu déplacer sa confiance en l’humanité pour la mettre dans la technologie. Ainsi, selon lui, on se débarrasserait de l’autoritarisme reproché à Hitler et ses disciples. Cette pensée et les fantasmes qui l’accompagnent auraient été jugés en d’autres temps comme des délires psychopathologiques qui ne manqueraient pas d’aboutir, si appliqués, à un génocide d’une ampleur unique, puis à une société technofasciste.

La confiance que KS met dans les systèmes, la machine, les algorithmes et autres technologies de l’information est très curieuse. De deux choses l’une. Soit il fait une énorme erreur, oubliant que la technologie n’est rien d’autre que l’outil de ses concepteurs et programmeurs. Soit il le sait parfaitement, et la fusion homme-machine serait réservée aux inutiles et aux exécutants de base apportant peu de valeur ajoutée aux systèmes de production. Leur robotisation en ferait alors de merveilleux serviteurs rendus dociles par les implants cérébraux.

Compte tenu de son quotient intellectuel probablement très élevé, doublé d’un quotient émotionnel probablement faible, nous pourrions supposer que la pensée de KS se réfère à un monde binaire composé d’une élite ultra-intelligente et d’une masse à exploiter au mieux.

Avec le concept de gouvernance de KS, nous quittons le monde de la démocratie pour partir à la découverte d’un monde technofasciste, minutieusement préparé depuis 1971. Il faut préciser que KS est un homme du management des systèmes dans lequel l’humain représente au mieux une variable d’ajustement, et au pire une contrainte à cause de sa dimension émotionnelle incontrôlable. Typiquement, le masque ou la distanciation sociale sont deux outils qui permettent de brider la dimension émotionnelle. Les implants au niveau du cerveau peuvent aider à canaliser les émotions, voire les rééduquer.

KS appartient à cette techno-élite — similarité frappante avec Bill Gates — qui veut retravailler tout ce que Dieu ou la nature aurait selon eux «raté». KS a donc un modèle idéal qui revisite l’humanité jusque dans sa sphère la plus intime, au nom de la paix, du climat, etc. Pour lui, tout devient possible grâce à une science libérée de sa conscience.

Dans ce contexte, les règles de bioéthique à l’ancienne doivent s’effacer devant le projet quasi messianique d’un monde nouveau. Il écrit dans son livre La quatrième révolution industrielle: «Le jour où les vaches seront conçues pour produire dans leur lait [sic] un élément de coagulation du sang, dont les hémophiles manquent, n’est pas loin. Les chercheurs ont déjà commencé à modifier les génomes des porcs dans le but de cultiver des organes adaptés à la transplantation humaine».

Ce projet messianique, comment le définirais-tu?

LHK: Difficile de répondre si simplement. De quel messie parle-t-on?

On peut constater que certaines personnes qui représentent l’élite anonyme se disent chrétiennes (catholiques ou protestantes). Dans les faits, si nous devions tirer un parallèle entre les actes qu’ils posent et les écritures bibliques, on se rend compte que par la volonté de mettre fin à l’humanité telle que décrite dans les textes pour recréer une planète dont le dieu serait technologique, ces gens s’opposent au Dieu de la Bible.

Ils seraient censés améliorer l’œuvre de la nature en utilisant les nanotechnologies au risque de modifier la nature humaine. Les morts éventuels, ils les font passer par pertes et profits au nom du Progrès. Certains, comme Norbert Wiener, s’appuient pour cela sur le livre de Job pour dire que Dieu, justement, n’a pas pu aider son ami Job. Du coup, on pourrait envisager Satan comme un allié plus intelligent et astucieux. On ne manque pas d’ailleurs d’y faire allusion. Quoi qu’il en soit, le messianisme de ces individus est incompatible avec la totalité de la Bible (Ancien Testament inclus).

Note
  1. Tous? Non. L’Antipresse lui a consacré tout un feuilleton (éditions 221–225).
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Plus de détails sur le modèle coronal ici: https://lilianeheldkhawam.com/2020/07/10/vers-un-nouveau-paradigme-de-structure-coronale-liliane-held-khawam/

Liliane HeldKhawam
Bienvenue sur le blog personnel de Liliane Held-Khawam! Vous trouverez ici plusieurs publications parues dans la presse ou dans des revues spécialisées. Liliane Held-Khawam est née à Héliopolis (Egypte) et a vécu au Liban, en France, Suisse, Etats-Unis.

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