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Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal

Summary:
Le grand recueil de Vincent mérite lecture et relecture ; nous sommes en effet entrés dans une telle horreur politique, technologique, monétaire et médicale, dans un tel retournement satanique des valeurs que sa lecture en est éprouvante et mérite un deuxième examen, suivi de beaucoup d’autres. La question que je me pose en le relisant est bien sûr : comment en sommes-nous arrivés là ? Nicolas Bonnal, postfacier d’Asservissement. Notre ami suisse Vincent Held, chercheur courageux et savant, a publié Asservissement (Editions Réorganisation du Monde), un recueil implacable qui détaille la manière dont on nous contrôle et prive de tout progressivement, dans la société libérale démocratique. La technologie vient au secours de la remarque de Tocqueville selon laquelle on nous ôterait

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Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal

Le grand recueil de Vincent mérite lecture et relecture ; nous sommes en effet entrés dans une telle horreur politique, technologique, monétaire et médicale, dans un tel retournement satanique des valeurs que sa lecture en est éprouvante et mérite un deuxième examen, suivi de beaucoup d’autres. La question que je me pose en le relisant est bien sûr : comment en sommes-nous arrivés là ? Nicolas Bonnal, postfacier d’Asservissement.

Notre ami suisse Vincent Held, chercheur courageux et savant, a publié Asservissement (Editions Réorganisation du Monde), un recueil implacable qui détaille la manière dont on nous contrôle et prive de tout progressivement, dans la société libérale démocratique. La technologie vient au secours de la remarque de Tocqueville selon laquelle on nous ôterait même la peine de vivre. Plus récemment on pourrait rappeler la vision de Jouvenel qui dénonçait après la guerre même la démocratie totalitaire. Vincent Held nous a demandé d’écrire une postface pour son livre, et nous en profitons pour rédiger quelques questions angoissées.

  • Le livre constitue un catalogue des horreurs de la mondialisation capitaliste et technocratique. Comment avez-vous eu l’idée de ces chroniques – et où trouvez-vous votre documentation ?

Disons que je rends compte d’un certain nombre de projets et scénarios rendus possibles par l’évolution technologique. Avant tout, merci de me permettre de préciser d’emblée que tout est étayé par des sources mainstream : documents de l’ONU, publications de grands médias, de sites universitaires, etc. Et aussi du Forum de Davos, qui va d’ailleurs très loin dans les scénarios dystopiques qu’il envisage pour notre avenir proche.

Après, il n’est absolument pas certain que ce soient les projets les plus spectaculaires – comme cette fameuse « connexion cerveau-machine » dont nous parlent Klaus Schwab et Elon Musk, qui auront le plus d’impact sur nos sociétés. En revanche, l’idée d’utiliser des « intelligences artificielles » pour discriminer les gens à l’embauche en fonction de leurs opinions me paraît par exemple très concrète. En Suisse, des gens qui ont pignon sur rue le proposent ouvertement. Et leurs produits sont même déjà utilisés par un certain nombre de grandes entreprises !

  • Vous vivez en Suisse, a priori le pays le plus riche et le plus libre du monde (Guillaume Tell…). Or c’est ce pays qui décide de gâcher la vie des gens et vous le détaillez très bien dans votre livre. Pourquoi la Suisse ?

Les velléités de surveillance numérique totale alliée à une reprise en main comportementale de la population – que ce soit au travail, dans l’espace public ou à la maison sont très bien documentés. Évidemment, en Suisse comme ailleurs, certains ont vu dans la crise du covid une opportunité de normaliser un certain nombre de pratiques déjà existantes. Et même de pousser le bouchon un peu plus loin…

Je prends un exemple très concret : l’arrivée soudaine en Europe de robots équipés de « reconnaissance faciale » pour détecter le (non-)port du masque et le respect des nouvelles normes de « distanciation sociale » dans l’espace public… Évidemment, cette volonté de normer les comportements n’est pas limitée à la « crise du covid », qui finira par passer. Voyez l’exemple de la Chine avec son fameux « crédit social », qui consiste à noter les citoyens en fonction de la manière dont ils se comportent au quotidien… Chez nous, les comportements attendus seraient assurément différents, mais la tentation de normer les rapports sociaux n’en est pas moins présente. Edward Bernays en parlait déjà dans les années 1920 avec son idée d’un « code de conduite standardisé ». L’idée est loin d’être nouvelle

  • Comment expliquez-vous le fait que tant de gens soient passés du côté obscur, milliardaires, bureaucrates, fonctionnaires, politiciens ?

A mon avis, les élites occidentales sont profondément divisées sur les grandes questions de société, comme je l’explique au début du livre. C’est pour cela que les scénarios les plus extrêmes en termes de surveillance ou de décroissance démographique par exemple, me paraissent avoir peu de chances de succès. Ceci dit, il y a toute une palette de projets potentiellement très déstabilisants pour nos sociétés qui vont certainement faire l’objet d’un lobbying important dans les prochaines années. Et ce notamment en matière de restrictions de la mobilité, de surveillance numérique et d’automatisation du travail. En fait, nous sommes déjà en plein dedans. Il suffit de lire le dernier livre de Klaus Schwab pour s’en rendre compte.

  • La volonté de nous empêcher de voyager ou de bouger est bien expliquée dans le livre. On découvre aussi une volonté de nous empêcher de manger. Pouvez-vous expliquer ?

Là, vous faites allusion à mon fameux article sur le recyclage des eaux d’égout à des fins alimentaires… Des gens m’ont expliqué qu’ils n’avaient même pas commencé à le lire parce qu’ils n’arrivaient tout simplement pas à y croire !

Pourtant, l’intérêt de l’État et de certaines multinationales suisses pour la question est bien documenté… C’est un projet qui est censé s’intégrer à « l’économie circulaire », pour contribuer au « développement durable »… Quoi de plus écologique en effet que de consommer des excréments humains transformés grâce à des méthodes 100% naturelles et peu coûteuses ?

Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal
Recyclage des eaux d’égout à des fins alimentaires
  • Les mondialistes ont toujours été dangereux mais ils semblaient moins fous jadis. Qu’est-ce qui selon vous les rend fous depuis dix-quinze ans en mode accéléré ?

La « folie » dont vous parlez ne me semble pas nouvelle. L’Histoire du XXème siècle nous a démontré de façon suffisamment spectaculaire de quoi l’Occident post-chrétien était capable. Comme le soulignait Soljenitsyne dans son fameux discours d’Harvard, Hitler et Staline sont des sous-produits de l’humanisme occidental, qui adapte sa morale aux besoins du moment. Et même dans les systèmes démocratiques, les tentations totalitaires abondent, voyez le projet eugéniste rendu célèbre par Huxley au début des années 1930. Ou encore cette idée vieille de plus de cent ans de sexualiser les enfants dès leur plus jeune âge pour détraquer leur psychisme et rendre ainsi la société plus malléable. Or, on voit bien que c’est un projet qui est né en Angleterre ! Vous noterez d’ailleurs que ce type de programmes est toujours mis en œuvre aujourd’hui en Allemagne, même si l’on préfère ne pas trop en parler…

Bref, je crois que la folie dont vous parlez est la même aujourd’hui qu’il y a cent ans. En revanche, la puissance des outils technologiques disponibles ouvre effectivement des perspectives de contrôle social assez vertigineuses. Suffisamment vertigineuses d’ailleurs pour faire peur à une partie des élites mondialisées elles-mêmes…

  • On sait qu’avec les vaccins on veut réduire la population. Tout ce contrôle exercé sur les humains va-t-il déboucher sur une extermination ?

Il y a eu beaucoup d’annonces dans la presse ces derniers temps sur de probables liens entre des vaccinations et le décès inexpliqués de personnes âgées ou de soignants. En Allemagne, c’est même devenu un sujet d’alarme récurrent dans les médias depuis le début de l’année. S’il y avait une volonté d’extermination généralisée, je doute qu’on en parlerait autant…

Après, il existe visiblement un consensus très large autour de la question de l’euthanasie des personnes âgées et/ou mal-portantes. Vous noterez que j’utilise intentionnellement le terme « d’euthanasie » plutôt que celui de « suicide assisté », qui présuppose l’accord du patient. Voyez le débat Live and let die qui s’était tenu à Davos en janvier 2009 autour de cette question. La vidéo est disponible en anglais sur Youtube. Vous comprendrez que l’euthanasie active et passive sans l’accord du patient est depuis longtemps une pratique courante et acceptée en Suisse, bien qu’elle constitue théoriquement un délit pénal. Évidemment, nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. Et l’arrivée de millions de baby boomers à l’âge de la retraite représente une incitation considérable à intensifier ces pratiques…

  • On reste effaré par cette volonté de castration sexuelle qui veut frapper dès l’enfance. Pouvez-vous présenter cette forfaiture ?

Il faut avant tout comprendre d’où vient le militantisme LGBT. Historiquement, il se rattache au mouvement « néomalthusien », qui cherchait à réduire la natalité occidentale par tous les moyens possibles : promotion des matériels contraceptifs, du divorce, de l’avortement, de l’homosexualité, de la « stérilisation des inadaptés »… et conduite des premières expériences de changement de sexe !

Évidemment, castrer les gens chimiquement ou chirurgicalement dès leur enfance est le plus sûr moyen de s’assurer qu’ils ne procréeront jamais. On voit par exemple que la télévision suisse romande s’est mise à faire la promotion des « enfants transgenres » en même temps qu’elle encourageait les femmes à se faire stériliser pour les motifs les plus divers, dont certains passablement délirants. C’est toujours la même logique antinataliste et eugéniste qui existait déjà au début du XXème siècle, au moment où le LGBT a commencé à prendre forme.

Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal

Il faut dire aussi que le mouvement LGBT a parfaitement démontré au cours de ses quelque 120 ans d’histoire qu’il n’avait que très peu d’inhibitions morales. Donc oui, cette idée de la castration précoce au nom du bien-être des « enfants transgenres » est choquante, mais pas si surprenante que cela.

  • Presque tout ce qui est évoqué ici pour moi se résume à de l’abjection, de la débilité ou de la criminalité. La question qui me vient la première c’est : pourquoi nous impose-t-on cela ?

Je crois qu’un facteur important à prendre en compte, c’est l’évolution spectaculaire de l’intelligence artificielle, qui rend aujourd’hui les humains largement obsolètes en tant que producteurs de biens et services.

D’un point de vue purement économique, plus de la moitié de la population de nos pays représenterait d’ores et déjà un poids mort, si l’on en croit les estimations des plus grands cabinets de conseil mondiaux, tels que McKinsey, Deloitte ou PriceWaterhouseCoopers. Je pense que c’est l’explication de la virulence croissante des idéologies « néomalthusiennes » que je viens d’évoquer, #metoo inclus. Indépendamment de l’aspect idéologique d’ailleurs, nos sociétés présentent un risque de paupérisation accru, le durcissement des conditions de vie étant une manière traditionnelle de réduire la natalité. C’est même une recette que les Anglo-Saxons appliquent à la lettre depuis que le célèbre Thomas Malthus a théorisé cette méthode au début du XIXème. La terrible déflation des années 1920 par exemple, avait causé une chute brutale de la natalité en Angleterre comme aux États-Unis. Or, dans l’un et l’autre pays, cette crise était complètement artificielle…

  • Vous abordez peu la question de la servitude volontaire. En langage plus moderne Virilio a parlé de dissuasion : pouvez-vous expliquer cette prostration, cette neutralisation de la masse ?

Personnellement, j’aime bien la notion très bernaysienne de « fabrication du consentement », dont la « crise du covid » nous a fourni un magnifique cas d’école. Je constate par ailleurs que, comme l’avait annoncé Tocqueville, l’atomisation croissante de nos sociétés a conduit à une forme de domestication de l’humain. Cette logique semble d’ailleurs avoir vocation à prendre une toute nouvelle ampleur avec l’arrivée de certaines technologies de surveillance censées permettre d’accroître notre bien-être physique et mental. Et comme souvent, c’est par le milieu de l’entreprise que cette approche tente de prendre pied dans nos sociétés. Le gourou technologique Jack Ma explique par exemple de façon très directe qu’il veut apprendre aux gens à adopter de bons comportements au travail en leur inculquant des « valeurs » et en veillant à ce qu’elles soient respectées ! Il ne veut pas diriger les gens, mais les éduquer comme des enfants. Vous noterez que cette approche rejoint celle des féministes radicales, avec leurs listes toujours plus longues de comportements « sexistes » à éradiquer. Sauf que les féministes ne veulent rééduquer que les hommes alors que Jack Ma, lui, propose de rééduquer tout le monde. Ce qui, somme toute, est plus démocratique.

  • A quoi servira la monnaie numérique si à la mode chez les mondialistes ?

J’ai la conviction que les « monnaies numériques » officielles telles que le fameux « euro digital » que nous concocte la BCE, vont s’imposer. C’est ce que j’expliquais d’ailleurs déjà en 2018 dans Après la crise, bien avant les premières annonces de Christine Lagarde. La vraie question est de savoir à quel point un anonymat des transactions pourra encore être envisagé. En clair : sera-t-il encore possible de payer avec du liquide ou des monnaies digitales non transparentes à l’avenir ?

C’est un point important, surtout dans un pays comme la Suisse, où les assureurs s’intéressent énormément à surveiller les comportements d’achat de la population. En clair : il s’agit de dire aux gens ce qu’ils ont le droit de manger et boire sans subir de pénalités financières, sans parler du tabac ! Évidemment, l’idée de taxer les transactions financières, qui est très à la mode par exemple en France, implique une quasi-disparition de l’argent liquide, voire son éradication pure et simple. En Suisse, le Parlement a reconnu à la Banque nationale le droit d’interdire l’emploi des billets de banque si elle le souhaite. C’est donc une éventualité à prendre très au sérieux. D’autant plus que l’idée d’imposer des taux négatifs sur les comptes bancaires a déjà été reconnue comme légale, tout comme en Allemagne d’ailleurs.

De fait, dans un système financier entièrement numérisé, il serait très facile de taxer en continu les dépôts bancaires, dans le but affiché de « stimuler la consommation » et l’investissement. C’est une mesure qui pourrait s’imposer dans un contexte de crise économique et financière intense, où le pouvoir politique pourrait facilement invoquer la nécessité de « relancer l’économie ». Avec le risque, comme toujours, que le « provisoire » s’installe dans la durée…

Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal
Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/03/21/vincent-held-et-le-grand-asservissement-numerique-et-societal-interview.html
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2021/03/21/vincent-held-et-le-grand-asservissement-numerique-et-societal-interview-par-nicolas-bonnal/

Vincent Held et la « folie » de nos oligarchies technophiles – par Nicolas Bonnal

« L’Histoire du XXème siècle nous a démontré de façon suffisamment spectaculaire de quoi l’Occident postchrétien était capable. Comme le soulignait Soljenitsyne dans son fameux discours d’Harvard, Hitler et Staline sont des sous-produits de l’humanisme occidental, qui adapte sa morale aux besoins du moment. Et même dans les systèmes démocratiques, les tentations totalitaires abondent, voyez le projet eugéniste rendu célèbre par Huxley au début des années 1930. Bref, je crois que la folie dont vous parlez est la même aujourd’hui qu’il y a cent ans. En revanche, la puissance des outils technologiques disponibles ouvre effectivement des perspectives de contrôle social assez vertigineuses. Suffisamment vertigineuses d’ailleurs pour faire peur à une partie des élites mondialisées elles-mêmes… »

Il y a ceux, presque mignons et amusants, comme les journalistes du New York Times, qui prétendent que le Grand Reset est une théorie du complot, alors que Davos s’en vante sur son site, et puis il y a ceux qui redoutent le Grand Reset à venir, comme s’il n’était déjà là. Un petit rappel pour les distraits alors. Je suis assez vieux pour avoir vu le Grand Reset commencer au début des années 70 : c’était les années de la crise du pétrole, du Club de Rome, de Soleil Vert et de Rollerball, tout ce qu’il fallait pour rassurer les enfants et préparer un Grand Reset. Car dès cette époque on évoque privation, fin des industries (une vieille lune : découvrez Arthur Penty), catastrophe écologique, désastres urbains, détraquement climatique (Soleil Vert, Blade Runner), émeutes, violence et pénuries. Tout a été dramatisé et exagéré pour nous faire peur, et maintenant c’est au virus de jouer ce rôle pour détruire ce qui nous reste de libertés.

Dans les années 80, lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ces questions, j’ai rencontré un spécialiste nommé Yann Moncomble, disparu prématurément, qui décrivait la stratégie des mondialistes depuis le début du vingtième siècle. Jacques Bordiot l’avait précédé quelques années avant avec un excellent livre nommé Une main cachée dirige. On sentait que tout se mettait en place par les banques au milieu du dix-neuvième siècle (c’est La grande transformation du génial Polanyi ou le manifeste communiste de Karl Marx) et depuis nous sommes conduits par ces bons bergers, en bon troupeau. Exercices d’ingénierie physique et mentale, les deux guerres mondiales ont encadré le mouvement et précipité la montée de la technocratie dirigeante et celle du troupeau apeuré dont a parlé Tocqueville sur un ton visionnaire.

1945 et la pseudo-déclaration des droits de l’homme marquèrent une avancée vers le totalitarisme planétaire. François Furet, l’homme qui a redécouvert Augustin Cochin, dont j’ai parlé tant de fois, la trouvait trop précise cette déclaration. Et pour cause : elle est indiscrète, elle contrôle, elle commande, elle oriente et elle sert une élite dirigeante à venir et qui est passé au contrôle de tout vers la fin des années 60. Comme dit Watzlawick elle a besoin du malheur des hommes pour mieux les gouverner.

Les élites qui dirigent maintenant (Merkel, Macron, Bruxelles, Netanyahou – voyez le rabbin Amnon Itshak) sont impitoyables : ils veulent plumer, ficher, vacciner, contrôler. En 1967 Brzezinski présente son fameux livre sur la société technétronique. Lui non plus ne se paie pas de mots, certain qu’il est de n’être dénoncé que par les plus lucides vite redéfinis théoriciens du complot ! Et il écrit le bougre :

« Une autre menace, moins manifeste mais non moins fondamentale, est celle de la démocratie libérale. Plus directement liée à l’impact de la technologie, elle implique l’apparition progressive d’une société plus contrôlée et dirigée. Une telle société serait dominée par une élite dont la prétention au pouvoir politique reposerait sur un savoir-faire scientifique prétendument supérieur. Libérée des contraintes des valeurs libérales traditionnelles, cette élite n’hésiterait pas à atteindre ses objectifs politiques en utilisant les dernières techniques modernes pour influencer le comportement public et maintenir la société sous étroite surveillance et contrôle ».

Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal

Zbigniew Brzezinski en discussion avec Jimmy Carter, qu’il conseillait sur les questions d’Affaires étrangères.

L’élite qui bosse avec Macron est une conséquence du satané Bonapartisme dont j’ai parlé maintes fois ici et ailleurs (voyez mon Coq hérétique publié en 1997 aux Belles Lettres). Mais elle a été sélectionnée pour aller jusqu’au bout et elle le fera. Elle est payée et motivée pour. Dans les années 80 toujours on a vu cette caste mondialiste de hauts fonctionnaires et de soixante-huitards se mettre aux ordres de Bruxelles et du Capital, quand il est apparu que l’U.R.S.S. ne représentait plus une menace (voyez mon texte sur Zinoviev) et qu’on aurait enfin les coudées franches pour se remplir les poches et mettre au pas le populo.

Guy Debord écrivait en cette fin des années 80 :

« Il faut conclure qu’une relève est imminente et inéluctable dans la caste cooptée qui gère la domination, et notamment dirige la protection de cette domination. En une telle matière, la nouveauté, bien sûr, ne sera jamais exposée sur la scène du spectacle. Elle apparaît seulement comme la foudre, qu’on ne reconnaît qu’à ses coups. Cette relève, qui va décisivement parachever l’œuvre des temps spectaculaires, s’opère discrètement, et quoique concernant des gens déjà installés tous dans la sphère même du pouvoir, conspirativement. Elle sélectionnera ceux qui y prendront part sur cette exigence principale : qu’ils sachent clairement de quels obstacles ils sont délivrés, et de quoi ils sont capables ».

On voit avec Macron, Merkel ou Grisham (Gouverneure démocrate de l’État du Nouveau Mexique qui vient d’ordonner la fermeture partielle des magasins d’alimentation) que plus aucun obstacle ne les gêne et qu’ils sont capables de tout. Une fois, ajoute Debord que l’on peut « mesurer le point qu’avait pu atteindre la capacité d’hébétude et de soumission des habitants », on peut tout se permettre. Désolé, mais c’est ainsi. Relisez Bernays ou Céline ou même Le Loup des Steppes pour comprendre. Il ne parle pas d’autre chose Le Loup des Steppes.

L’élite mondialiste voulue par Wilson ou le pseudo-Colonel Mandel House s’est constituée en 1945 donc, et est arrivée à maturité à la fin des années 60 : ce sont les années Rockefeller, Giscard et Trilatérale dont parlait mon ami Moncomble. Cette élite est totalement déracinée, technophile et gavée de paradigmes (Nizan a très bien vu sa source bourgeoise, j’en ai parlé ici). C’est une élite gnostique élevée par des écrans dans des Babel de verre, comme du reste son troupeau innombrable. En Europe on a pu voir l’émergence de cette élite en partie nazie d’ailleurs (voyez mon texte sur Hallstein) dès les années 60. L’immigration, la société de consommation et la liquidation des enseignements allait créer une nouvelle population technophile, nomade et soumise.

Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal

Et puis Gorbatchev est arrivé. Tout est allé depuis en s’amplifiant et en s’accélérant, la bêtise et la lâcheté de la masse ne faisaient rien pour écouter les Cassandre muées en théoriciens du complot. Le contrôle des élites asiatiques ou russes est allé de pair, quoiqu’en pensent certains naïfs préoccupés par la Route de la Soie ou le modèle chinois. Modèle chinois qui exige vaccination, contrôle biométrique et gestion informatique de son milliard et quelques d’habitants. Ici encore les oligarques du capitalisme et du Communisme se seront merveilleusement tendu la main. C’est bien Kissinger et Nixon qui ont voulu ce rapprochement avec la Chine de Mao, non ?

Je ne suis pas là pour parler de l’an prochain, tout le monde antisystème le fait, en vain d’ailleurs (« Théorie du complot ! Théorie du complot ! »). Je voulais dire seulement que les choses sont dans une logique terminale. Qui en a fait tant ne peut pas s’arrêter en route (la route du Club de Rome et de Soleil Vert) et qui en a fait aussi peu pour se défendre à part cliquer depuis vingt ans (moi y compris, ce n’est pas le problème) ne doit pas s’étonner de ce qui va lui arriver.

Nicolas Bonnal

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2021/03/22/vincent-held-et-la-folie-de-nos-oligarchies-technophiles-lhistoire-du-xxeme-siecle-nous-a-demontre-de-facon-suffisamment-spectaculaire-de-quoi-loccident-postch/

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Bibliographie très sommaire :

Zbigniew Brzezinski : l’ère technétronique

Guy Debord : Commentaires

Paul Watzlawick : Faites vous-même votre malheur

Nicolas Bonnal : Si quelques résistants… Coronavirus et servitude volontaire

Réseau International

Qui est Nicolas Bonnal ?

Nicolas Bonnal est né en 1961 en Tunisie. Il étudie à Louis-Le-Grand et Sciences-po et entame dès les années 70 une longue série de voyages en Asie, en Amérique et en Océanie. Il publie ses premiers textes en 1990 dans l’Idiot international et son premier livre en 1995 : Mitterrand le grand initié, repris aux éditions Albin Michel en 2001. Ce livre est référencé dans le best-seller britannique The Sion revelation. Les articles de Bonnal sont alors publiés par la revue The European.

Asservissement, comment en sommes-nous arrivés là? Entretien. Par Nicolas Bonnal
Pourquoi, jusqu’à la fin, François Mitterrand a-t-il mêlé une dimension magique à ses traitements médicaux ? Qu’avait en tête l’homme du milieu des terres en provoquant, pour le changement de millénaire, une fête le long du méridien de Paris ? La diversité de ses attaches jusqu’au sein de l’extrême droite, le clocher du village illustrant la « force tranquille » comme les connotations maçonniques de l’architecture des « grands travaux » des deux septennats, rien n’est dénué de sens.
Pour Nicolas Bonnal, auteur notamment du Coq hérétique : autopsie de l’exception française et de Internet, la nouvelle voie initiatique, cette forme de syncrétisme illustrée par Mitterrand a contribué à ouvrir la voie au « new age », une idéologie apparue en Californie durant les années 60 et qui, depuis, n’a cessé de se répandre en France. Intégrant symboles et éléments de croyance empruntés aux religions traditionnelles, ce mouvement élabore une sorte de religion de l’homme débarrassée de tout dogme.
Monarque républicain, imprégné du mysticisme de la terre, François Mitterrand s’est-il vécu en « grand initié » s’inscrivant dans une lignée qui remonterait jusqu’à l’Egypte pharaonique ?
Telles sont quelques-unes des vertigineuses questions posées par cette enquête sans équivalent.


Passionné d’ésotérisme, de littérature et de cinéma, Nicolas Bonnal publie Internet nouvelle voie initiatique, traduit en portugais. Le livre fait la une du Monde des Livres. Son livre sur Tolkien est traduit en russe. L’auteur décrit le tournage du film Stalingrad de son ami Jean-Jacques Annaud. Il publie Jean-Jacques Annaud, cinéaste sans frontières.

Où trouver les livres de Vincent Held?

Nicolas Bonnal séjourne de 2003 à 2009 en Amérique du sud et il publie en espagnol les Contes des cataractes (traduits en anglais par Kevin Hin), ainsi que les Contes latinos. Les Belles Lettres ont publié son guide du voyage initiatique traduit en ukrainien en 2007 dans la revue Vsesvit par sa future épouse, Tatiana Popova-Bonnal. Correspondant de plusieurs sites mondialement reconnus, Nicolas Bonnal poursuit une recherche personnelle sur la destinée et l’art de vivre.

Pour trouver les livres de Vincent, vous pouvez vous adresser à votre libraire de quartier ou acheter sur le site de l’éditeur:

Les frais d’expédition sont offerts.

https://reorganisationdumonde.com/

3 devises sont proposées euro/$/CHF.

Liliane HeldKhawam
Bienvenue sur le blog personnel de Liliane Held-Khawam! Vous trouverez ici plusieurs publications parues dans la presse ou dans des revues spécialisées. Liliane Held-Khawam est née à Héliopolis (Egypte) et a vécu au Liban, en France, Suisse, Etats-Unis.

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