[embedded content] L’arrivée du président Lincoln à la maison Blanche en novembre 1860 déclencha les foudres d’un certain milieu féodal et financier surpuissant du pays. Dès le 20 décembre 1860, la Caroline du Sud fait sécession, ainsi que dix autres États esclavagistes du Sud. Une entité portant le nom de « Confédération des États d’Amérique » (Confederate States of America) est créée. https://www.herodote.net/La_guerre_de_Secession-synthese-626.php Otto Von Bismarck, chancelier allemand aura cette phrase « La division des États-Unis en fédérations de force égale a été décidée bien avant la guerre civile par les hautes puissances financières de l’Europe. Ces banquiers avaient peur que les États-Unis, s’ils restaient comme un bloc et comme une nation, atteignent le niveau économique
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L’arrivée du président Lincoln à la maison Blanche en novembre 1860 déclencha les foudres d’un certain milieu féodal et financier surpuissant du pays. Dès le 20 décembre 1860, la Caroline du Sud fait sécession, ainsi que dix autres États esclavagistes du Sud. Une entité portant le nom de « Confédération des États d’Amérique » (Confederate States of America) est créée.
https://www.herodote.net/La_guerre_de_Secession-synthese-626.php
Otto Von Bismarck, chancelier allemand aura cette phrase « La division des États-Unis en fédérations de force égale a été décidée bien avant la guerre civile par les hautes puissances financières de l’Europe. Ces banquiers avaient peur que les États-Unis, s’ils restaient comme un bloc et comme une nation, atteignent le niveau économique et l’indépendance financière, qui bouleverserait leur domination financière sur le monde. «
La guerre qui démarra le 15 avril 1861 prit fin le 9 avril 1865. Bilan: un demi-million de morts réparti de manière à peu près équivalente de part et d’autre. Ce prix humain a toutefois permis de réaliser le l’Emancipation Proclamation ou Proclamation de l’émancipation qui abolissat l’esclavage sur l’ensemble du territoire américain.
Toute guerre est coûteuse en hommes et en… argent. La guerre de Sécession n’échappait pas à la règle. Quand l‘administration Lincoln a sollicité les principales banques pour obtenir des crédits, les banquiers qui n’avaient pas une grande sympathie pour ce président exigèrent des taux d’intérêt prohibitifs allant de 24 à 36%. Lincoln refusa net.
Il fallut donc trouver des solutions de rechange.
C’est ainsi que les billets Greenbacks virent le jour. Le Congrès autorisa le 17 juillet 1861 les « Demand Note » qui sont des billets à vue. Un volume de 50’000’000$ fut émis le 10 août 1861. Ils ne portaient aucun intérêt, mais pouvaient être échangés contre des espèces « sur demande ». Ils n’avaient pas cours légal mais comme les bons du Trésor, ils pouvaient être utilisés pour payer les droits de douane.
Des billets de banque ayant cours légal furent émis en 1862. Ils n’étaient soutenus ni par l’ or ni par l’argent. Leur crédibilité reposait non pas sur la solvabilité d’une banque privée, mais sur celle du gouvernement américain. Plus de crédit en contrepartie de l’émission de la monnaie. Avec l’abolition de l’esclavage, pareil affranchissement dut susciter l’ire des grands banquiers.
30 ans après le véto du président Jackson quant au renouvellement de la loi qui régit la banque centrale, le président Lincoln franchit un pas de plus en créant une monnaie émise par l’Etat. Ceci va déclencher les foudres des banquiers internationaux. Je vous mets une référence à un de leur courrier surnommée Hazzard letter qui est reprise dans les archives du registre du Congress américain (page 9316)
« Si cette politique financière malicieuse, qui a son origine en Amérique du Nord, devait être soutenue de manière inconditionnelle et sans limite dans le temps, alors ce gouvernement fournirait son propre argent sans coûts. Il rembourserait les dettes et serait sans dettes. Il aurait alors tout l’argent nécessaire pour développer son commerce et serait si prospère que cela serait sans précédent dans toute l’histoire du monde. Les cerveaux et les fortunes de la planète convergeraient vers les Etats-Unis. Ce pays doit être détruit sinon il détruira toutes les monarchies de la planète… »
Ces messages préservés sont impressionnants, et sont autant de cadeaux qui viennent, hélas, confirmer nos analyses, 140 ans plus tard. Les Accords de Bretton Woods qui feront du dollar la monnaie de réserve, auxquels il convient d’ajouter les Accords de la Jamaïque en 1978 vont propulser les dettes publiques américaines dans des zones stratosphériques.
M Abaham Lincoln sera abattu au printemps 1865 et les banquiers déploieront leurs volontés. Des élus complaisants leur seront dévoués. Ainsi, à l’heure actuelle la liste des banques autorisées à créer la monnaie en contrepartie des obligations publiques américaines en 2020 est la suivante:
Voici la perte de valeur du dollar américain qui accompagna tout ce processus de Dépossession du peuple américain. Avec une perte aussi drastique du pouvoir d’achat, nous pouvons dire que les individus offrent leur travail à ceux qui bénéficient de cette perte.
Et regardez où vont les capitaux
https://www.bfmtv.com/economie/jeff-bezos-a-vu-sa-fortune-bondir-de-13-milliards-de-dollars-en-un-quart-d-heure-1850068.html
L’esclavage planétaire par la dette publique est une réalité que nous ne pouvons occulter. Et celle-ci ne peut être dénoncée sans que sa cause première ne le soit aussi. Et celle-ci est la création monétaire contre crédit accordée aux privées qui usent et abusent de leurs pouvoir qui n’a plus de limites.
Je rends hommage ici aux présidents Jackson et Lincoln. Si le premier a échappé à l’assassinat, le deuxième laissa sa vie le 15 avril 1865 par amour de la liberté.
Liliane Held-Khawam
Extrait de Dépossession, chapitre « L’endettement public est une prise d’otage »:
« »Le dollar ne pourrait survivre en tant que monnaie de réserve mondiale sans obliger les États-Unis à gérer des déficits sans cesse croissants. ». Nous sommes en octobre 1959, et ce diagnostic sans appel est celui de Robert Triffin[1] qui témoigne devant une commission du Congrès. Ces constats convergent avec ceux de Jacques Rueff[2] qui a longuement développé les mêmes thèses dans « le péché monétaire de l’Occident », ouvrage dans lequel il expliquait le mécanisme de la double pyramide des crédits[3].
Déjà en 1944, des conséquences dévastatrices en matière d’endettement avaient été prédites si le dollar américain venait à être choisi en tant que monnaie de réserve mondiale. C’est pourquoi John Maynard Keynes[4] avait défendu, dans le cadre des négociations de Bretton Woods, l’introduction du bancor, unité de compte réservée aux échanges internationaux, à laquelle les différentes devises nationales auraient été rattachées.
Or, malgré les avertissements, c’est bien l’option la plus risquée qui fut choisie. Ce jour-là, les États-Unis, en tant qu’État se sont liés les mains, et ont été condamné à un endettement croissant et abyssal. Pour le plus grand bonheur des gros banquiers. Relevons au passage que lors des négociations de Bretton Woods, le président Roosevelt[5] avait pour Assistant secretary of state for American republic affairs l’ancien banquier Nelson Rockfeller, descendant de la célèbre et richissime famille. Un heureux hasard pour les banquiers….
Ainsi la corporation bancaire avait remporté une manche décisive puisque cet endettement les enrichira d’autant[6] le jour où il leur reviendra de créer la monnaie de crédit nécessaire à combler le déficit des américains, mais aussi ceux de leurs partenaires commerciaux. Car, comme nous l’avons vu, qui dit dette, dit création de monnaie de crédit. Aux uns, la croissance sans effort de leurs bilans, et aux autres une croissance de leur endettement.
Et voilà que dans les années 70, quelque chose de déterminant a eu lieu. Les réserves américaines d’or stockées à Fort Knox devinrent insuffisantes pour assurer les termes des accords de Bretton Woods et avec eux la parité du dollar avec l’or. La fin de l’étalon change-or fut annoncée en 1971 par le président Nixon, et entérinée par les membres du FMI en 1978 avec les Accords de la Jamaïque, laissant ainsi toute la place au système des changes flexibles et à la démonétisation de l’or. La fin de cette restriction de création monétaire va ouvrir la voie à la prolifération de la monnaie bancaire.
Les créateurs de monnaie de crédit vont, à la même époque, gagner en puissance grâce au FMI qui va interdire à tout gouvernement de s’endetter auprès de sa banque centrale. La voilure de ces émetteurs de monnaie contre créances ne va cesser de croître et d’engranger les richesses de la planète sous une forme ou sous une autre.
La combinaison du binôme financement des déficits américains par le marché financier et fin de toute contrainte-or, va permettre aux banquiers de créer abondamment la monnaie de la première puissance économique mondiale. Les États-Unis, avec une dette publique abyssale à 20 trillions, sont depuis de nombreuses décennies la vache à lait d’un microcosme de la haute finance. Car, seul un petit nombre de banques va être invité à créer de la monnaie à des fins de crédit public. En 2016, elles étaient 23[7] à servir le Trésor américain (cf annexe). On notera la présence de banques non américaines dont la mission est d’aller revendre à leur pays officiel les créances émises (cf annexe). C’est ainsi que le problème des dettes américaines est devenu le problème de la planète, avec pour seul et unique gagnant : le microcosme du marché de la finance. A noter que celui-ci subit aussi les mouvements d’hyperconcentration[8].
Ce qui vaut pour les États-Unis, vaut pour les autres pays. Un tri d’établissements bancaires est effectué par État ou communauté qui constituent le marché primaire. A noter toutefois, qu’un petit nombre de banques nord-américaines se retrouvent sur la liste « primary dealers » de tous les États que nous avons pu consulter. La richesse générée, dont bénéficie ce petit club, est simplement inimaginable, et rend insignifiants les milliards de Bill Gates, Bernard Arnault et consorts.
La fin de l’étalon change-or est une date-clé de la prise du pouvoir mondial par la corporation bancaire, où les États-créanciers de l’époque n’y ont pas trouvé grand-chose à redire, ce qui est somme toute étonnant.
Le privilège octroyé aux primary dealers dépasse le simple enrichissement. Ceux-ci vont détenir le levier pour imposer leur vision à la planète. Les échéances pour le renouvellement des dettes, dont les conditions d’octroi (coûts par exemple), sont laissées à la liberté des tenants de la haute finance, sont utiles pour imposer leurs revendications.
Un exemple peut illustrer nos propos sur les pouvoirs supra-étatiques que confèrent les dettes publiques aux créanciers de la haute finance. Il s’agit d’un épisode édifiant qui met en scène d’un côté le gouvernement et de l’autre le conglomérat créancier. Il nous est rapporté par l’ONG américaine « Better Market ». Un passage de son rapport[9] relate l’art et la manière dont Citigroup, en chef de file des banquiers de Wall Street, a imposé au gouvernement américain ses exigences.
La loi Dodd Frank visait à délimiter les risques sur certaines activités et produits spéculatifs à hauts risques qui polluent les grandes banques too big to fail. Dans la mesure où ces établissements ont réussi à faire des États leurs garants en dernier ressort, l’idée des législateurs étaient de limiter les risques d’intervention publique dans le cadre de sauvetages éventuels de ces banques too big to fail, ou trop grandes pour faire faillite. Pour cela, une banque considérée trop grande pour faire faillite, devait se séparer des activités liées à certains produits dérivés à hauts risques considérés trop dangereux, et les mettre dans une structure ad hoc non garantie en dernier ressort par l’État et l’argent des impôts. Isoler les avoirs des produits financiers dangereux et toxiques est du simple bon sens et, est ce que cette loi voulait promouvoir. Sauf que cette règle de « Swaps push out » ne plaisait pas au monde de la banque de Wall Street, puisque ces risques sont précisément ceux liés aux activités que Wall Street veut voir couvertes par l’État.
Dès 2011 les lobbyistes de Citigroup[10] vont manœuvrer pour faire supprimer cette contrainte. En 2013, un texte qui reprend une grande partie des desideratas des lobbyistes -70 lignes sur 85- circulait dans les rangs d’une commission financière. Le Sénat ne donna pas suite… Arrive ensuite le jour où le gouvernement fut confronté à une menace de shutdown[11], pour cause d’insolvabilité. Les législateurs, alliés de Wall Street, vont sauter sur cette excellente occasion pour glisser les fameuses 70 lignes dans la procédure Cromnibus, qui est un processus d’approbation par les Chambres du règlement de certaines catégories de dépenses dont le montant s’élevait à 1,1 trillions USD. Refuser les 70 lignes revenait à refuser le package dans sa globalité, financement compris, et prendre le risque de devoir fermer l’administration ! Otage du système, le président ne pouvait opposer son véto et se couper d’un financement vital pour le fonctionnement du pays. Et les banquiers le savaient. Les swaps push out furent ainsi évacuer de la loi Dodd-Frank dès 2014, affaiblissant dans la foulée sa portée.
Cette position-clé des « primary dealers » rend chaque pays de la planète otage de ces créanciers. Plus les dettes progressent, et plus ce privilège royal leur permet d’imposer leurs programmes politiques, économiques, sociaux, sociétaux, technologiques en tant que quasi propriétaires desdits États. Mais ils vont aussi exiger des droits de regard sur la gouvernance publique, et à réclamer des compensations en patrimoine public à partir d’un certain ratio d’endettement. En cas de refus, une pression peut très facilement être exercée par la fermeture des robinets des crédits et/ou le blocage du circuit de règlement des paiements, mais aussi par la pénalisation des conditions d’octroi du financement de la dette publique (taux d’intérêts, …). «