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Les Chrétiens de Mulhouse, de parfaits boucs émissaires…

Summary:
Les Chrétiens d’Orient sont stigmatisés et cette lettre N (de Nazaréen) a été placée sur les portes de leurs maisons, commerces, etc.  De parfaits boucs émissaires laissés librement aux mains des pires terroristes de la planète. « The Arabic letter « N » for Nasrani (Christians) was daubed on the doors of houses – to show that they had been seized as the property of the Islamic state declared by Isis. » L’Occident n’ayant pas bougé face à ces atrocités ne peut garantir que pareille chose ne se passera pas demain sur sol européen? L’acharnement contre une église ne présage rien de bon! A quand remonte le patient, soit la personne qui aurait introduit le virus COVID-19, en France? A quand remonte le patient 0 en Chine? Le patient 0 est d’autant plus important qu’il

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Les Chrétiens de Mulhouse, de parfaits boucs émissaires…

Les Chrétiens d’Orient sont stigmatisés et cette lettre N (de Nazaréen) a été placée sur les portes de leurs maisons, commerces, etc.  De parfaits boucs émissaires laissés librement aux mains des pires terroristes de la planète. « The Arabic letter « N » for Nasrani (Christians) was daubed on the doors of houses – to show that they had been seized as the property of the Islamic state declared by Isis. » L’Occident n’ayant pas bougé face à ces atrocités ne peut garantir que pareille chose ne se passera pas demain sur sol européen? L’acharnement contre une église ne présage rien de bon!

A quand remonte le patient, soit la personne qui aurait introduit le virus COVID-19, en France? A quand remonte le patient 0 en Chine?

Le patient 0 est d’autant plus important qu’il signe le démarrage de l’épidémie dans un pays. De cette détection dépend la qualité de la gestion de l’épidémie par les autorités sanitaires. Plus elles mettent de temps pour déceler le début de l’infection, et plus les conséquences en termes d’ampleur, et de taux de mortalité vont être conséquentes!

D’où l’importance de l’église de la Porte Ouverte de Mulhouse pour les autorités françaises pour affirmer que l’épidémie soit partie de là et de faire abstraction de tous les cas de pneumonies et autres bronchites aigües troublantes relevées en amont.

Or le rassemblement de l’église a commencé le 17 février 2020. Et des voix concordantes parlent de présence du virus sur sol français dès décembre, voire même novembre 2019.

C’est dans l’air vidéo (dés 00:38:38)ICI
https://lilianeheldkhawam.com/2020/03/24/3-decembre-2019-au-moins-un-cas-avere-de-coronavirus-a-colmar/
https://lilianeheldkhawam.com/2020/03/28/un-habitant-de-colmar-teste-positif-au-covid-19-en-decembre-2019-temoignage-audio/

En Italie, le professeur Giuseppe Remuzzi, un expert de niveau mondial qui publie dans la prestigieuse revue The Lancet, a aussi fait état de pneumonies étranges dès novembre se demandant si le COVID-19 était déjà présent à ce moment-là…

https://www.ibtimes.sg/where-did-coronavirus-come-expert-says-italy-saw-strange-pneumonia-cases-well-before-china-41522

Nous avons fait état sur ce site de la passivité de l’Agence régionale pour la santé (ARS) pour la région Alsace. Nous apprenons d’ailleurs par le médecin responsable de l’église incriminée d’être le diffuseur de l’épidémie « qu’un cas de Coronavirose a été mis en évidence le 29 février (la veille) chez une patiente membre de notre assemblée, malade depuis le 14 février 2020 et n’ayant pas fréquenté le rassemblement organisé par notre église du 17 au 21 février 2020. »

https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/coronavirus-la-mise-au-point-d-un-medecin-alsacien-membre-de-la-porte-ouverte-chretienne-1587362364

L’ARS a brillé par sa passivité donc durant de trop longues semaines. Nous avions vu que le médecin Vogt, régulateur du 15, a dû faire appel finalement à la presse pour se faire entendre!

Voici un témoignage édifiant au sujet de cette espèce de nonchalance de la part des autorités. Il nous est mis à disposition par une habitante du Haut-Rhin:

Ambiance délétère et mesures gouvernementales inquiétantes

C’est dans un contexte de forte interrogation sur le pourquoi de l’inertie des autorités que je reçois l’annonce d’une enquête dédiée au COVID-19. (ICI)

A cette situation troublante s’ajoute la volonté des gouvernements de suivre les individus grâce à leur téléphone (traçabilité)….

Coronavirus : nos déplacements bientôt suivis à la trace par le gouvernement ?CNEWS

Les Chrétiens de Mulhouse, de parfaits boucs émissaires…

Bracelets électroniques, SMS d’avertissement aux personnes en quarantaine, recherche digitale des itinéraires des cas suspects… Source photo AFP

Même son de cloche du côté de la Pologne où « les Polonais doivent prendre des selfies pour prouver qu’ils respectent la quarantaine. Les personnes confinées en Pologne ne sont pas obligées de télécharger cette application mais celles qui refusent doivent s’attendre à des visites surprises de la police. »

https://www.cnews.fr/monde/2020-03-25/coronavirus-les-polonais-doivent-prendre-des-selfies-pour-prouver-quils-respectent

Tout cette intrusion au nom de la sécurité, qui aurait été bien utile dans la gestion des fichiers S et autres suspects daéchiens, prend une forme encore plus troublante avec le commentaire effrayant de l’officiel de l’OMS quand il prétend être en droit de venir trier et séparer les familles…

Nous atteignons le summum de l’horreur en découvrant ce papier de Mediapart qui titre « Enfants placés: la création d’un «internat de confinement» fait polémique dans le 93« . L’article étant réservé aux abonnés, nous lisons quand même qu’il s’agit du témoignage d’une professionnelle de l’aide sociale à l’enfance (ASE) de Seine-Saint-Denis.

Il y est question dans un mail du 25 mars dernier que l’on cherchait des volontaires pour travailler dans un « internat de confinement pour des enfants symptomatiques ou malades » du Covid-19, parmi les 8 673 mineurs protégés dont il a la charge. Et là on apprend qu’en Seine-Saint-Denis, où la protection de l’enfance est sinistrée, un centre est créé pour regrouper des enfants placés atteints du Covid-19.

La personne qui témoigne  décliné la proposition car selon elle « Un enfant souffrant a envie d’être chez soi, dans sa famille d’accueil ou son foyer, explique-t-elle. Cette structure me paraît hyperanxiogène. Toute la protection que devrait fournir l’ASE n’y est pas. Malheureusement, c’est le quotidien que des gamins soient jetés de foyers, de chez leur assistant familial, mais là, c’est comme si le département institutionnalisait le fait que les enfants soient déplacés. Le problème, c’est pas le Covid à l’ASE, c’est l’ASE. »

https://www.mediapart.fr/journal/france/100420/enfants-places-la-creation-d-un-internat-de-confinement-fait-polemique-dans-le-93?onglet=full

Un raisonnement qu’approuverait toute personne saine d’esprit!

Enquête menée dans le Haut Rhin

Forte de ces informations concordantes qui laissent penser que l’individu va devenir traçable comme un paquet de la Poste, et que les intentions à terme est la destruction de la cellule familiale (nous y reviendrons avec des modèles annoncées) pour imposer l’avènement d’un (dés-)humain digitalisé, je découvre avec horreur une enquête à mener dans le Haut Rhin!

Voici quelques commentaires que nous formulons et qui doivent impérativement être placés dans le contexte ci-dessus.

1. Cette enquête se réfère à l’OMS, entité fortement contestée actuellement.

2. On y pointe toujours du doigt l’église de Mulhouse en tant que point de départ connu de l’épidémie dans la région , et on fait fi de l’information du médecin de la Porte Ouverte qui indiquait clairement qu’une personne avait été diagnostiquée positive était tombée malade AVANT le  rassemblement, et n’y avait de ce fait pas participé. Il est notamment dit:

« Les premiers cas dépistés ont participé, du 17 au 21 février 2020, à un rassemblement organisé par l’église Porte Ouverte Chrétienne, ce qui donnera à l’étude un repère temporel et géographique.« 

3. Cette enquête est destinée aux seules personnes du Haut Rhin et/ ou ayant participé au rassemblement de l’église.Cependant, cette enquête va bénéficier de la structure d’une entité très organisée, où les fidèles font confiance à leurs responsables religieux. Nous pouvons supposer que leur présence dans l’enquête sera bien plus massive que monsieur-madame tout le monde… Il sera alors aisé de confirmer la stigmatisation de cette entité chrétienne.

4. On nous dit: « Les données traitées dans ce questionnaire correspondent à des habitudes de vies, des données relatives à votre vie professionnelle, des données de santé (identification de pathologies considérées comme à risque, symptômes, contact avec des personnes malades), des données relatives à votre perception des symptômes sur une durée de 14 jours et au-delà. »

En clair, si vous êtes médecin, infirmier, pharmacien, etc. on vous demande de violer le secret professionnel… pour la bonne cause. Quid des personnes qui pourraient en profiter pour régler des comptes personnels?

Par ailleurs, la question de la délation à grande échelle est posée.

5. On reconnait tout de même le caractère personnel de ce questionnaire d’une centaine de questions. Tout de même!

6. La source de financement de ce projet n’est pas visible.

7. Enfin, bien que nous partions de l’idée que les intentions de l’équipe de recherche immédiate soit bonne, les données personnelles vont être stockées sur des serveurs/ clouds. Qui peut garantir qu’elles ne feront pas un jour l’objet d’un emploi abusif?

 On dit que les résultats de l’enquête ne quitteront pas le territoire de l’UE. Très bien, mais quelle place occupe la fondation Bill et Melinda Gates, entre autres, dans le traitement des données? Et si les autorités débarquaient dans les foyers pour séparer les membres comme le demande l’OMS? Etc.

Manifestement le désir de remonter l’historique de l’épidémie à travers principalement l’église de la Porte Ouverte et ses membres hautement culpabilisés par des médias financiarisés pourrait devenir l’ultime stade de la stigmatisation.

Pourquoi ne pas avoir lancé la même enquête auprès des entités hospitalières et des médecins de la région au sujet des pneumonies et grippes aigües? Pourquoi ne pas avoir contacté le Carré des Associations, qui a tenu, selon des témoignages, un séminaire début février, et où un certain nombre de participants serait tombé malade dès le lendemain de son démarrage?

Le fait que des chrétiens soient utilisés comme bouc émissaire pour un pays dans son ensemble, alors que celui-ci présente un faisceau de présomptions d’une présence du virus sur son territoire dès 2019, allume en moi tous les warnings.

J’invite en tout cas les personnes d’Alsace (Haut et Bas Rhin) qui ont bien voulu témoigner sur ce site à bien réfléchir avant de s’engager à confier les détails de leurs réseaux relationnels, professionnels, familiaux, etc. ainsi que ceux de leurs enfants, parents ou grands-parents! Prudence donc…

Le hasard des évènements a fait que j’ai reçu ce lundi le texte ci-dessous d’un scientifique chrétien. Il y traite du bouc émissaire.  Une alerte qu’il s’agit de prendre très au sérieux que vous soyez chrétien, juif, musulman, ou athée.

Liliane Held-Khawam

Le bouc émissaire

Le bouc émissaire nous renvoie forcément à l’histoire même de notre humanité, où il fallait tuer l’animal, pour expier la faute du peuple. C’est dans l’Ancien Testament, au chapitre 16 du lévitique, dans les versets 20, 21, 221que nous est décrit le rituel d’expiation qui symbolise toute la dimension sacrificielle qui symbolise l’acte d’ôter la faute, cette faute qui plonge le peuple dans une forme de châtiment collectif, mais le peuple est épargné, s’il consent à présenter un sacrifice. La symbolique du bouc émissaire est donc celle du transfert, transférer la faute sur autrui, lui faire endosser la faute afin que le reste n’ait pas à payer collectivement la faute. Aujourd’hui le rôle du bouc émissaire est celui que l’on entend désigner pour stigmatiser, pour conjurer les maux, éprouvés par la collectivité. Le bouc émissaire devient aussi l’exutoire d’un ressentiment que l’on projette sur autrui. Le bouc émissaire est toujours exhumé quand il s’agit de partager sa haine dans les situations les plus tragiques ou coûte que coûte il faut rechercher le responsable coupable. Pour expier, certaines sociétés n’ont pas hésité au cours de l’histoire à exclure, à châtier, à condamner, à cracher sa haine, à déverser sa malveillance, et à propager des rumeurs comme pour incendier de prétendus coupables.

Or l’évocation de notre histoire contemporaine démontre que nos civilisations prétendument évoluées sont susceptibles de sombrer dans des heures peu glorieuses qui ont parsemé les siècles passés. Nous avons oublié socialement à quel point la violence peut surgir et naitre d’événements tragiques, cette violence peut émaner de la calomnie comme de la dénonciation, comme d’une volonté de trouver un médiateur qui deviendra le souffre-douleur d’une peine collective vécue par une cité, une communauté, des hommes ou des femmes,confrontés à l’épreuve.

Aussi faut-il rechercher à tout prix le coupable ; le bouc émissaire, cette figure emblématique, symbolique et victimaire qui doit endosser la faute, la responsabilité, la seule responsabilité de nos maux. Ce mécanisme qui expurge notre propre affliction ou calvaire dont il faut bien faire émerger une cause pour la dénoncer ensuite. Il faut ainsi dévoiler le responsable de tous nos malheurs. Ce mécanisme d’attaque contre une communauté ou un groupe ou une personne plus faible permet à certains individus qui l’utilisent de maintenir un sentiment de moralité intact puis de dissimuler ses propres responsabilités ou détourner l’attention sur l’origine du problème. Comme vous le savez et je l’ai souvent cité dans mes chroniques, rien de nouveau ne nait sous le soleil, d’ailleurs, il nous suffit de redécouvrir une des fables de la fontaine un des grands classiques de la littérature française pour comprendre le déroulement de ce processus collectif où l’on en vient, à s’entêter contre celui qui est devenu le souffre-douleur de toute la communauté. Ainsi dans les animaux malades de la Peste, il fallait s’acharner contre l’âne, devenu le souffre-douleur de la communauté, il fallait,quel qu’en soit le prix, le pendre et en finir avec lui, comme si avec la disparition du baudet, nous mettions fin à l’épreuve. Ce texte, il convient de le relire pour comprendre la dimension que revêtent parfois les mécanismes de diffamation, d’accusation de violence, de calomnie, de soupçon haineux, dirigés contre des groupes, contre des communautés. «L’Âne vint à son tour et dit : J’ai souvenance. Qu’en un pré de Moines passant, la faim, l’occasion, l’herbe tendre, et je pense quelque diable aussi me poussant, je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net. À ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue, qu’il fallait dévouer ce maudit animal, ce pelé, ce galeux, d’où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l’herbe d’autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n’était capable d’expier son forfait : on le lui fit bien voir». Comme dans la fable de la fontaine, les animaux malades de la peste, la logique du bouc émissaire s’inscrit parfois contre celui qui est différent «Le baudet galeux et pelé», sur le refus de la différence et ce fait s’est souvent avéré juste tout au long de l’histoire et notamment au cours des différents épisodes qui ont marqué les épisodes de la peste au sein de notre nation comme en Europe. Le coupable de cette tragédie, c’était forcément le Juif, par la force des choses ce métèque a été le bouc émissaire de la communauté, sûrement il est coupable d’être différent, lui le «baudet galeux et pelé», l’âne qui est différent des autres. Comme dans cette fable, il faut juguler, circonscrire le mal, les esprits s’échauffent, il faut un coupable, le coupable ce n’est pas la pandémie virale, mais c’est forcément un semblable autant victime que nous,mais qui fera l’affaire pour expier notre faute. Il y a là incontestablement une logique sacrificielle, parfaitement explorée par le Philosophe René Girard «Les persécuteurs finissent toujours par se convaincre qu’un petit nombre d’individus, ou même un seul peut se rendre extrêmement nuisible à la société tout entière, en dépit de sa faiblesse relative». J’aurais ajouté, le mot «utile» au lieu de nuisible, dans un sens plutôt ironique. En écrivant ces lignes,je pense à l’affaire Alfred Dreyfus qui est l’archétype du bouc émissaire dans la mémoire collective de notre nation. Le coupable idéal, le coupable utile,ajouterais-je à nouveau, le coupable duquel on fait retomber tout le ressentiment, l’animosité, les rancœurs, dont a été victime le peuple juif à la fin du XIXe siècle. Le capitaine Dreyfus était un homme innocent, une forme de martyre, de bouc émissaire de l’acharnement collectif d’une entité sociale pour s’exonérer, s’exempter de sa propre faute, de sa propre culpabilité. L’acharnement d’ailleurs peut être savamment entretenu par les corps institutionnels d’une nation, les représentants de l’état,comme nous le verrons,dans cette nouvelle chronique.

J’écoutais également sur France culture l’intervention de Patrick Zylberman2, professeur émérite d’histoire de la santé à l’école des hautes études en santé publique qui s’empressait de souligner le mal endémique qui traverse l’histoire humaine et pointant l’absolue naïveté de quelques-uns à imaginer le progrès moral chez l’homme dans les périodes de propagation d’épidémie virulente. Concernant le progrès moral, Il n’en est rien en fait: « C’est un comportement millénaire. Ceux qui croient que nous ferions des progrès sur le plan moral sont des naïfs et des gens dangereux. En réalité les comportements sont toujours les mêmes, et les comportements de discrimination et de stigmatisation apparaissent dès qu’effectivement le bruit d’une épidémie de ce type se répand » puis Patrick Zylberman enchaine « On a toujours exactement, la même chose, c’est-à-dire qu’on s’en prend d’abord à des boucs émissaires. Ce sont des choses profondément ancrées dans nos têtes, dans nos esprits. Ce sont des choses de l’ordre de la peur, des passions, etc. Et c’est absolument ingouvernable. Tout ce qu’on peut espérer c’est que ça passe le plus vite possible. ». Comment de fait ne pas se souvenir de la peste noire au cours du XIVe siècle, avec ses rumeurs nauséabondes, répandant le bruit que les juifs étaient les émissaires de Satan pour expier la faute de pseudos chrétiens, cette rumeur nauséabonde conduisit les mêmes «religieux» ces pseudos chrétiens à les expulser, parfois décidèrent de les massacrer, de les exterminer par milliers, persuadés que ces derniers avaient contaminé les lieux de leur vie sociale.

Les flambées de violence, ces flambées qui étaient appelées pogroms caractérisent systématiquement les civilisations qui se sentent menacées, soumises aux pires épreuves, aux pires crises sociales. Et ce fut typiquement le cas lors de la pandémie, de l’infection calamiteuse, surnommée la Peste noire, un fléau qui va décimer une grande partie de la population,et ce dans une période de quelques années. Les Juifs seront mis à l’index, accusés de tous les maux dont celui de la peste noire, des pogroms expiatoires seront organisés qui frapperont les Juifs dans la plupart des régions et notamment dans l’est de la France où la peste s’étendit. Le pogrom le plus sanglant a lieu donc à Strasbourg, le carnage criminel est connu comme le massacre de la Saint-Valentin puisqu’il advient le 14 février 1349 3. A cette occasion, près de 2000 juifs seront assassinés [brûlés vifs].

La même population strasbourgeoise s’était également révoltée contre le pouvoir local jugé trop favorable à l’endroit des juifs. À tort nous avons pensé que les phénomènes de violences, de stigmatisation ne concernaient que les sociétés archaïques, primitives, mais il n’en est rien comme le mentionnait précédemment Patrick Zylberman. Il y a comme une forme de perpétuation de ce rituel dans toute crise et en l’occurrence dans cette grave crise pandémique comme la manifestation comme le rejet de la singularité de l’autre, le désir de maintenir un sentiment de dégoût en discriminant notamment ceux qui croient aujourd’hui au ciel et qui n’ont finalement pas empêché la propagation du mal. Le bouc émissaire est en réalité pluriel, protéiforme. Le bouc émissaire est aujourd’hui une église évangélique d’où est partie la foudroyante pandémie qui a contaminé toute la région est.

Beaucoup incriminent un rassemblement qui n’avait jamais été interdit et dans des contextes où plusieurs reprochaient à certains d’exagérer l’ampleur de l’épidémie, l’état n’avait à l’époque pris aucune mesure, aucune précaution, aucune prudence pour prévenir un risque épidémique. Rappelons les faits et seulement les faits, la pandémie de Covid-19 en Italie se diffuse à partir du 31 janvier 2020, lorsque deux touristes chinois sont testés positifs pour le SARS-CoV-2. La détection du covid 19 chez ces touristes chinois se fait alors dans la capitale italienne, Rome. Un autre groupe de cas de COVID-19 est ensuite signalé en Lombardie, à commencer par 16 cas confirmés le 21 février, 60 autres cas le 22 février et les premiers décès en Italie signalés le même jour. Au 28 février, il y avait 21 décès et 888 cas confirmés dans le pays.

Alors que l’état français avait eu connaissance de ce début de pandémie, aucune décision en Europe et pas plus qu’en France n’avaient interdit d’éventuels rassemblements, aucune interdiction de vie collective n’avait alors été prise. Pourtant les autorités sanitaires semblaient être parfaitement informées de la dangerosité du virus. En pleine épidémie de Covid-19 en Italie, le match entre l’olympique lyonnais et la Juventus Turin est maintenu le mercredi 26 février.

L’église évangélique de Mulhouse organise le 17 et le 24 février un rassemblement avec plus de 2000 fidèles. Dans les contextes de ce mois de février, il n’y avait aucune indication de prudence qui ait été donnée à quelque rassemblement que ce soit et pas même au Groupama Stadium qui accueillait en son sein des milliers de supporters, la capacité du stade est de 59 186 places et n’avait nullement fermé ses portes aux supporters en provenance de Turin4. Il y avait là un brassage de populations.

Il est curieux qu’il ne soit venu à quiconque de stigmatiser l’olympique Lyonnais. Alors que le journal le Point5 titrait la « bombe atomique » du rassemblement évangélique de Mulhouse, mettant ainsi sur le devant de la scène une église évangélique «coupable d’avoir organisé un rassemblement d’où est partie la contagion foudroyante. Nous avons là des éléments de stigmatisation portant les germes d’une haine sans pareille qui a été vécue par les responsables de la Porte Ouverte.

Plusieurs journaux, quelques quotidiens de la presse nationale, ont alors stigmatisé un rassemblement évangélique qui n’avait jamais été interdit. Les chrétiens devaient endosser la responsabilité, des torrents de haine ont été également répandus y compris dans les réseaux sociaux, véritables caisses de résonance pour propager l’autre, révélant ainsi et à grande échelle la noirceur des attitudes capables de victimiser des personnes elles-mêmes endeuillées par le covid19. Il s’ensuivit même des menaces de mort et une certaine forme de lâcheté au sein de certaines églises traditionnelles et autorités administratives qui tentèrent de se disculper et de n’endosser aucune forme de responsabilité aux yeux de la population locale et de la région est.

Le pire pour renforcer cette stigmatisation, les modèles mathématiques ont été convoqués pour expliquer que l’église évangélique a été forcément à l’origine de l’explosion du covid19, et si Rome brûle, c’est indubitablement la faute de ce rassemblement chrétien. C’est ce point-là qui m’a profondément alerté, non seulement comme chrétien moi-même, mais cette dimension très imprudente qui consiste,à apporter une démonstration à un événement dramatique en se fondant implicitement sur une modélisation statistique. Reprenons donc cet élément que j’entends ici discuter et d’entrevoir le «formidable» argument et d’en extraire dans le propos la dimension de bouc émissaire qui résulterait d’un tel commentaire. Citons de fait ce texte paru dans la presse dans les Dernières Nouvelles d’Alsace le 13 avril 20206:

« Une modélisation statistique et sanitaire transmise au conseil scientifique mis en place par le gouvernement sur la propagation du coronavirus en France a abouti à un résultat sans équivoque : sans le rassemblement évangélique de la Porte ouverte chrétienne, qui s’est tenu du 17 au 24 février à Mulhouse, la France serait au même niveau que l’Allemagne en termes de contamination. Autrement dit avec quatre fois moins de personnes hospitalisées. »

Il convient selon moi d’être alerté par la dimension à la fois insidieuse du propos et par le titre très imprudent de la presse. Cela a même quelque chose de sournois [Épidémie: le rassemblement évangélique de Mulhouse a tout fait basculer]. Le rassemblement évangélique a tout fait basculer, voilà en quelque sorte en filigrane dans l’écriture très stylisée afin que chacun comprenne, que les responsables de l’incendie que nous vivons, sont explicitement désignés. Le rassemblement n’est pas coupable, d’aucune sorte, puisque ce rassemblement n’a enfreint aucune interdiction administrative. Ou alors le préfet a totalement omis de s’informer de l’éventuelle dangerosité d’un virus qui pouvait amener d’un rassemblement qui concerne aussi les frontaliers suisses, luxembourgeois, allemands.

Le titre est finalement particulièrement évocateur, il rend responsable une communauté chrétienne d’avoir formé le début d’un cluster épidémique. C’est la construction même de l’argument qui est habilement formulé sous-entendant que si de tels rassemblements n’avaient pas eu lieu, nous n’en serions pas à l’émergence d’un premier foyer contagieux. L’argument rationnel sans précaution aucune est facile, il commence par la modélisation statistique. Le paradigme mathématique est ainsi convoqué ce qui suppose en conséquence une démonstration sans équivoque, il n’y a pas de discussions possibles, vous êtes prié de circuler, la démonstration est apportée puis étayée par le modèle.

Mais reconnaissons que ce même modèle devra être appliqué au Porte-avions Charles de Gaulle qui a fait escale à Toulon le dimanche 12 avril 2020, et dont la première escale date du 15 mars à Brest, alors que la France est en pleine crise épidémique. Le Porte-Avions Charles de Gaulle rassemble à son bord, plus de 600 personnes infectées par le covid19, mais là il s’agit de la défense nationale, de la responsabilité de l’état. L’incriminerons-nous comme nous le faisons pour l’Église évangélique ?

La question est posée et mérite sans aucun doute de l’être ! Il est assez pernicieux de mentionner le rassemblement évangélique, cela aurait pu être en effet n’importe quel autre rassemblement, mais il y a là une dimension stigmatisante, une manière de pointer du doigt l’aspect irresponsable de communautés chrétiennes qui expriment la joie de célébrer ensemble un événement habituel. Et en regard de l’événement vécu à Mulhouse, les autorités seraient en peine d’examiner cette parole extraite de la lecture d’un évangile[Ote premièrement ta poutre avant d’y extraire la paille dans l’œil de ton prochain]. Notons en outre que ce rassemblement avait lieu chaque année et ne faisait jusqu’à présent aucun écho dans la presse, semble-t-il, ou en tout cas pas de propos malveillants ?

Mais pour revenir à l’énoncé des modèles mathématiques pour expliquer la propagation de la pandémie, il existe bien d’autres conditions pour faire jaillir des clusters au-delà d’un rassemblement religieux, la région du Haut-Rhin qui après Strasbourg est la deuxième ville d’Alsace, est une région relativement urbanisée avec de nombreux échanges frontaliers avec la suisse et l’Allemagne. Or à titre de comparaison, la Lombardie est une région dense d’un point de vue urbain, une région qui elle-même comme chacun maintenant le sait, a été violemment frappée par le covid19.

Le territoire compte sans doute davantage d’habitants comparativement à l’Alsace (La région Lombardie avoisine 10 millions d’habitants) –, mais elle est aussi une région de brassages où les échanges commerciaux sont les plus développés. Ce mouvement perpétuel d’habitants, ce brassage des populations aurait favorisé la diffusion de la pandémie. Donc le rassemblement religieux qui est ici utilisé pour expliquer la propagation du virus à des fins de démonstration semble abusif, puisque sociologiquement l’instinct grégaire des êtres humains, nous pousse tout simplement à nous retrouver, à nous rassembler et vivre des communions intenses, des moments de convivialité. Il semble que la mémoire ait été courte pour beaucoup d’entre nous, d’omettre comme je le rappelais que les derniers événements sportifs autorisés à Lyon par exemple avec des turinois n’étaient pas si éloignés du foyer pandémique et que l’on apprenait également des cas de covid19 dans le Piémont. Bien entendu il faut le reconnaitre et ne pas l’ignorer, le début d’un foyer est bien né à Mulhouse, mais il aurait pu naitre au cours d’une rencontre sportive ou bien émerger comme en Lombardie à partir d’un seul individu qui rencontre 3 individus et trois individus qui rencontrent le même nombre et puis de connaitre le développement exponentiel qui résulte de la rencontre d’un seul malade atteint par le Covid19. Donc il est indispensable d’être prudent avec ce type de modèle, alors qu’il suffit en effet d’une seule personne pour faire émerger un foyer épidémique. L’usage d’un modèle statistique à partir d’un événement est juste une extrapolation infondée, et que démontre a fortiori l’expansion du virus en Grande-Bretagne ou dans bien d’autres régions dans le monde, la chine Pays militant de l’athéisme n’a pas empêché la propagation mondiale d’un virus terrifiant. Les crises réveillent parfois l’irrationalité, alors que l’on veut asseoir une démonstration sur un modèle statistique équivoque,mais qui ne prouve rien!

Le constat factuel suffit en soi, instrumentaliser pour légitimer une conséquence et pointer l’origine religieuse comme étant l’effet atomique de la propagation du virus relève d’une forme de sophisme scientifique, une argumentation à la logique fallacieuse. C’est utiliser un argument d’autorité or il convenait dans cet article de démasquer la rhétorique qui contrevient à la vérité en faussant l’argument. L’église évangélique de Mulhouse ne doit nullement devenir le bouc émissaire de sa ville, de sa région et de notre nation. Pleurons plutôt avec elle, les familles endeuillées et apprenons de ce terrible fléau, des leçons à en tirer pour orienter différemment notre vie.

Professeur Eric LEMAITRE, socio-économiste,, enseignant dans une Les Chrétiens de Mulhouse, de parfaits boucs émissaires…école d’ingénieurs, s’est spécialisé dans les domaines de l’éthique, s’est également investi depuis plusieurs années sur les questions touchant l’anthropologie, le transhumanisme, l’économie numérique.  Il aborde dans ses ouvrages,  la prétention de la technoscience à satisfaire les besoins de l’homme aspirant à être l’égal de Dieu.

Notes:

1Le texte du lévitique 16.20-22.: Lorsqu’il aura achevé de faire l’expiation pour le sanctuaire, pour la tente d’assignation et pour l’autel, il fera approcher le bouc vivant.21Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d’Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché ; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l’aide d’un homme qui aura cette charge.22Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre désolée ; il sera chassé dans le désert….
2https://www.franceculture.fr/histoire/epidemies-la-fabrique-des-boucs-emissaires
3Le 14 février, jour de la Saint-Valentin, le quartier juif est cerné et ses habitants conduits au cimetière de la communauté. Là, on bâtit un immense bûcher où ils sont brûlés vifs. Certains autres sont enfermés dans une maison en bois à laquelle on met le feu. Celui-ci se prolongea pendant six jours.
4Trois députés de La République en marche avaient écrit au nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, pour lui demander d’interdire, en raison de l’épidémie de coronavirus, la venue de 3 000 supporters italiens au Groupama Stadium pour le match de Ligue des champions entre l’olympique Lyonnais et la Juventus de Turin, mercredi 26 février. Rappelons qu ela Direction générale de la santé justifiait ce choix de déplacement des supporters par le fait que, à la différence de la Lombardie ou la Vénétie, la région piémontaise n’est pour l’heure pas considérée comme un foyer de l’épidémie.
5https://www.lepoint.fr/sante/coronavirus-la-bombe-atomique-du-rassemblement-evangelique-de-mulhouse-28-03-2020-2369173_40.php
6L’extrait de la citation référencée provient du site des Dernières Nouvelles d’Alsace: https://www.dna.fr/fil-info/2020/04/13/epidemie-le-rassemblement-evangeliste-de-mulhouse-a-tout-fait-basculer
Liliane HeldKhawam
Bienvenue sur le blog personnel de Liliane Held-Khawam! Vous trouverez ici plusieurs publications parues dans la presse ou dans des revues spécialisées. Liliane Held-Khawam est née à Héliopolis (Egypte) et a vécu au Liban, en France, Suisse, Etats-Unis.

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