« On peut dire dès aujourd’hui avec certitude, que l’argent du futur sera virtuel. Pour les gens, cela signifie que l’argent physique – c’est-à-dire le cash – va disparaître. » (Prof. Alexander Berentsen, enseignant à l’Université de Bâle et conseiller de la Banque nationale suisse) Ça y est ! La Banque nationale suisse vient de dévoiler son tout ...
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« On peut dire dès aujourd’hui avec certitude, que l’argent du futur sera virtuel. Pour les gens, cela signifie que l’argent physique – c’est-à-dire le cash – va disparaître. » (Prof. Alexander Berentsen, enseignant à l’Université de Bâle et conseiller de la Banque nationale suisse)
Ça y est ! La Banque nationale suisse vient de dévoiler son tout nouveau billet de 1000 francs. Elle a ainsi quasiment achevé d’introduire sa nouvelle série de billets de banque (de 10, 20, 50, 100, 200 et 1000 francs), dont la mise en circulation a débuté en avril 2016. Des nouvelles coupures qui, à en croire les médias, devraient rester en circulation pour les « quinze à vingt » prochaines années…
Le message est donc clair : la Suisse reste attachée à l’argent liquide. La Suisse veut maintenir ses grosses coupures. La Suisse n’a certainement pas prévu de supprimer le cash !
Et pourtant, il suffirait d’un claquement de doigts pour que le pays prenne subitement une tout autre direction…
La Banque nationale est libre de supprimer le cash à tout instant !
En décembre 2017, le Parlement suisse s’était posé la question suivante : faut-il ou non empêcher la suppression de l’argent liquide ? Et le conseiller d’Etat Thomas Minder de remarquer que cette grande question économique échappe totalement au contrôle du pouvoir politique :
« Aujourd’hui, la direction de la Banque nationale peut décider elle-même de la suppression du billet de 1000 francs. […] Deux des trois directeurs de la Banque nationale peuvent décider à eux seuls des coupures de billets disponibles dans notre monnaie nationale ! Deux directeurs suffisent pour supprimer les billets de 1000 francs ! En sommes-nous conscients ? […] La question de la suppression – ou non – de l’argent liquide est une question politique, et non pas technocratique. […] Détenir du liquide, c’est posséder une propriété. Cette propriété doit être protégée par l’Etat. »
Cette question éminemment « politique » allait pourtant être évacuée par le Parlement en une seule séance. Non sans qu’un autre sénateur ait évoqué avec insistance la question des cryptomonnaies :
« La vraie question est la suivante : pourquoi la banque nationale [sic] de Singapour peut-elle émettre une cryptomonnaie – et pas la Banque nationale suisse ? […] Une cryptomonnaie n’est rien d’autre que la représentation d’un billet de 1000 francs. […] Est-il alors réellement judicieux d’inscrire l’utilisation de l’argent papier dans la loi, alors que l’argent électronique […] permet lui aussi d’accumuler de la valeur et d’effectuer des paiements ? »
Ce n’est donc peut-être pas un hasard si ce débat sur la suppression de l’argent liquide a été initié par le canton de Zoug, un haut-lieu mondial des cryptomonnaies ! (Rappelons en effet que l’ethereum y a été développé…)
Le cryptofranc, un projet aussi discret que concret
Il est vrai que, jusqu’à présent, la Banque nationale suisse (BNS) a affiché une posture de scepticisme obstiné vis-à-vis des cryptomonnaies. Pourtant, la société SIX Group – dont la BNS supervise les opérations ! – a elle-même appelé à la création d’un cryptofranc suisse…
…et les Écoles polytechniques de Lausanne et Zurich organisent régulièrement de très chics « Blockchain Summer/Winter Schools », en compagnie d’hôtes de marque tels que la célèbre Blythe Masters – ou de représentants de « l’Initiative for CryptoCurrencies and Contracts » !
A toutes fins utiles, nous mentionnerons encore cette description étonnamment détaillée de la manière dont fonctionnera le futur cryptofranc. Une explication que l’on doit à un petit groupe de « passionnés de la blockchain » : le « Fintech Rockers club » !
« La Banque nationale suisse (BNS) est le seul nœud de minage (mining node) de la blockchain qui puisse créer des cryptofrancs […] Le protocole qui régit la blockchain est créé par un groupe de travail spécifique, comprenant une équipe de spécialiste des Écoles Polytechniques de Lausanne et Zurich. Le code est ouvert, mais appartient à la BNS […] La Finma continuera à veiller au respect des normes réglementaires et prudentielles […] Ces mesures [régulatoires] seront mises en œuvre directement via la blockchain. »
(A noter que les « Fintech Rockers » ont été créés par un cadre d’UBS et qu’ils sont aujourd’hui dirigés par un salarié de Swisscom…)
Voici donc l’occasion pour nous de rappeler une évidence. Oui, la Suisse prépare bel et bien sa propre cryptomonnaie. Tout comme les États-Unis, le Canada, l’Union européenne, la Suède, le Royaume-Uni, le Japon, Singapour, la Russie, la Chine, le Venezuela, l’Iran… et quelques autres encore, sans doute !
Or, il semblerait bien que la suppression du cash soit le prix à payer pour cette évolution désormais inévitable…
Par Vincent Held, auteur du livre « Après la crise : chronique de l’émergence d’un nouvel ordre monétaire international » (Fnac / Decitre / Payot / Éditions Réorganisation du Monde)