Apple, Samsung, BlackBerry et des dizaines d’autres fabricants de téléphones ou tablettes auraient accédé aux données personnelles des utilisateurs de Facebook. Le scandale «Cambridge Analytica» à peine retombé, Mark Zuckerberg est à nouveau dans la tourmente. Son réseau social aurait échangé les données de ses utilisateurs avec des dizaines de fabricants de téléphones et de tablettes. Ces partenariats auraient été établis bien avant que les applications Facebook déferlent sur les téléphones portables. Le réseau social offrait aux constructeurs non seulement des données sur l’utilisateur, mais aussi leurs amis. Le problème, c’est que ces derniers croyaient parfois avoir interdit tout partage de leurs données. Ashkan Soltani, chercheur et consultant en protection de la vie privée,
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Apple, Samsung, BlackBerry et des dizaines d’autres fabricants de téléphones ou tablettes auraient accédé aux données personnelles des utilisateurs de Facebook.
Le scandale «Cambridge Analytica» à peine retombé, Mark Zuckerberg est à nouveau dans la tourmente. Son réseau social aurait échangé les données de ses utilisateurs avec des dizaines de fabricants de téléphones et de tablettes.
Ces partenariats auraient été établis bien avant que les applications Facebook déferlent sur les téléphones portables. Le réseau social offrait aux constructeurs non seulement des données sur l’utilisateur, mais aussi leurs amis. Le problème, c’est que ces derniers croyaient parfois avoir interdit tout partage de leurs données.
Ashkan Soltani, chercheur et consultant en protection de la vie privée, explique au «New York Time», que «c’est comme si on fait installer des serrures, mais on se rend compte que, sans vous demander la permission, le serrurier a donné un double à tous ses amis pour qu’ils puissent venir fouiller dans vos affaires».
Les données valent de l’or
Parmi les données que récoltaient les fabricants de téléphone: situation matrimoniale, religion, tendance politique ou événements à venir. L’ampleur de ce partage de données n’avait jamais été révélée, selon le journal new-yorkais.
Xavier Studer, blogueur indépendant spécialiste des nouvelles technologies, s’étonne, «bien qu’on découvre régulièrement ce que Facebook fait de nos données, à chaque fois c’est pire. Et ce n’est pas rassurant».
Si la plupart des partenariats sont encore d’actualité, Facebook aurait commencé à les réduire en avril dernier. Ses déboires en matière de gestion des données personnelles ont largement été mis en lumière depuis le début de l’année. Zuckerberg avait dû s’expliquer devant le Sénat américain. Il avait expliqué que les accès comme ceux utilisés par Cambridge Analytica avaient été coupés en 2015.
Deux poids, deux mesures
Mais pas pour tout le monde apparemment. Et rien n’avait été révélé sur cette utilisation par les fabricants. Le patron du réseau social avait ensuite dû affronter l’Europe. Dans des documents soumis mi-mai au législatif allemand qui enquêtait sur les pratiques du géant bleu, seul un partenariat avec le fabriquant BlackBerry est évoqué par le réseau social. Pourtant cela concernerait une soixantaine de marques.
Le réseau social se défend en affirmant que ces partenariats sont légaux et qu’il n’a pas violé l’accord passé entre lui et la Federal Trade Commission (ndlr: agence gouvernementale dont la mission principale est l’application du droit des consommateurs).
Face aux critiques, il explique que seule une partie de celles-ci sont fondées. Il assure que ces accords ont été passés il y a plus de 10 ans, dans un but d’intérêt commun, «quand les App Stores n’existaient pas». Il annonce que 22 partenariats déjà ont été annulés.
Une révolte des utilisateurs
Pour les États qui seraient tentés d’intervenir, preuve en est que Facebook ne dit pas tout. La plus grosse pression pourrait venir d’actions privées. Perdre définitivement tous ses utilisateurs parait la seule menace pour le géant américain.
Car ce sont eux les principaux concernés dans ces scandales. On estime que la moitié des Suisses est sur Facebook. «L’utilisateur moyen ne veut pas que ces données se retrouvent partout», constate Xavier Studer. Et pourtant, on accepte souvent les conditions d’utilisation, et ce qu’elles entraînent sans les lire. «On ne peut pas avoir un avocat sous la main à chaque fois qu’on coche «oui»», souligne l’expert.
Jusqu’où Facebook ira avant d’atteindre un point de non-retour? «Les réseaux sociaux sont tellement indispensables qu’ils ont encore beaucoup de marge», observe Xavier Studer. (Le Matin) https://www.lematin.ch/monde/facebook-encore-partage-donnees/story/17375204