Eugénisme. Ce mot qui fait froid dans le dos est généralement associé à des régimes totalitaires. L’Allemagne nazie en est la référence inscrite dans l’inconscient collectif. Voilà que la réorganisation du monde pave le chemin à ce fléau. L’eugénisme gangrène notre société de manière sournoise, cachée derrière la science et les bons sentiments. Mais tout d’abord, voilà comment le Larousse décrit l’eugénisme: « Théorie cherchant à opérer une sélection sur les collectivités humaines à partir des lois de la génétique. » En jetant un oeil sur Wikipédia, vous pouvez faire un petit tour d’horizon historique des applications de tri génétique pratiquées par certaines sociétés. Nous découvrons ainsi que dès 1922, l’American Eugenics Society est créée dans le but de coordonner les actions locales . Elle comptera des délégations dans 28 Etats qui regroupent une certaine élite sociale dont des scientifiques et des notables. Cette société fût présidé par le célèbre économiste Irving Fisher. La problématique de l’immigration vers les Etats-Unis était -déjà!- le centre d’intérêt de cette association sélective. Nous lisons: « une des principales revendications des eugénistes américains est la limitation de l’immigration en provenance du sud et de l’est de l’Europe52.
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Eugénisme. Ce mot qui fait froid dans le dos est généralement associé à des régimes totalitaires. L’Allemagne nazie en est la référence inscrite dans l’inconscient collectif. Voilà que la réorganisation du monde pave le chemin à ce fléau.
L’eugénisme gangrène notre société de manière sournoise, cachée derrière la science et les bons sentiments. Mais tout d’abord, voilà comment le Larousse décrit l’eugénisme:
« Théorie cherchant à opérer une sélection sur les collectivités humaines à partir des lois de la génétique. »
En jetant un oeil sur Wikipédia, vous pouvez faire un petit tour d’horizon historique des applications de tri génétique pratiquées par certaines sociétés. Nous découvrons ainsi que dès 1922, l’American Eugenics Society est créée dans le but de coordonner les actions locales . Elle comptera des délégations dans 28 Etats qui regroupent une certaine élite sociale dont des scientifiques et des notables. Cette société fût présidé par le célèbre économiste Irving Fisher.
La problématique de l’immigration vers les Etats-Unis était -déjà!- le centre d’intérêt de cette association sélective. Nous lisons: « une des principales revendications des eugénistes américains est la limitation de l’immigration en provenance du sud et de l’est de l’Europe52. La Société américaine d’eugénisme se dota ainsi en 1923 d’un « comité sur l’immigration sélective » qui milita, dans la lignée des analyses de Madison Grant, en faveur d’une loi de restriction permanente de l’immigration53. »
Etats-Unis et pays occidentaux vont mettre en place une législation eugéniste dans 3 domaines: »la mise en place de programmes de stérilisation contrainte, le durcissement de l’encadrement juridique du mariage et la restriction de l’immigration« .
Quand le nazisme frappe l’Allemagne, une large partie de la classe politique allemande était, selon les sources de Wikipédia, déjà favorable à l’eugénisme. Le racisme vint alors s’ajouter à l’eugénisme dans le cadre d’un programme « eugénico-raciste ». Race supérieures et inférieures, tares décrétées, classes de maladies, etc aboutissent à une structuration des interventions eugénistes….
Cet interventionnisme étatique dans la démographie se poursuit de manière parfaitement légale dans certains pays (Chine, Singapour, Corée du Nord,etc.).
Singapour avait adopté une législation dans les années 80 pour favoriser la procréation basée sur le niveau de diplômes et/ou de la catégories salariales des femmes! Quant à celles qui gagnaient moins de 1’500 $, elles devaient recevoir une prime de 10’000$ contre leur stérilisation! Le programme aurait été abandonné…
En ce 21ème siècle, ère de performances exacerbées par une oligarchie élitiste, de l’ avènement au premier plan des prouesses de la technologie, et de la quête de l’immortalité, le séquençage génétique sur par exemple des surdoués est lancé. La technologie aidant, un programme eugéniste est mis en place.
S’ajoute à une idéologie bien ancrée les potentialités financières de ce marché. Car le processus quitte les mains des Etats pour celles des vendeurs de rêves de gloire…
La marchandisation de l’enfant est lancée…
Il est définitivement acquis que son « marché » planétaire exige une TOTALE LIBERTÉ. Les législateurs acquis à sa cause ne cesse de contorsionner l’humanité, l’éthique, les droits les plus élémentaires de la vie pour plaire à leurs nouveaux maîtres.
La marchandisation frappe TOUS les secteurs.. Habituellement, cette terminologie signifie: « l’extension des activités marchandes privées d’offre de biens et services que l’on peut acheter sur un « marché » à un secteur non marchand ou à un secteur public » (Toupie.org).
Aujourd’hui une nouvelle étape, et non des moindres, vient d’être franchie! L’autorisation légale de la marchandisation des enfants !!!
En 2015, nous découvrions que « La Cour européenne des droits de l’homme a condamné cette semaine l’Italie pour avoir retiré à un couple l’enfant qu’il a acheté 49.000 euros, et à lui verser 30.000 euros de dommages. » (Grégor Puppinck, février 2015)
Cette information qui officialise incontestablement la marchandisation humaine doit être mise en perspective avec d’autres informations qui traitent de l’intervention sur les gènes de l’embryon.
Traiter les pathologies
tout commence par des désirs louables. Il est absolument compréhensible de vouloir détecter voire traiter des maladies au stade embryonnaire. Le diagnostic préimplantatoire (DPI) a pour objectif de déceler sur des embryons conçus in vitro, avec les spermatozoïdes du père et les ovules de la mère, une pathologie génétiquement transmissible. Par la suite, seul l’embryon sain va être replacer dans l’utérus.
Grâce au DPI nous avons vu en 2001 arriver aux Etats-Unis le bébé-médicament. « un enfant conçu à l’aide d’une sélection d’embryon suite à un double diagnostic préimplantatoire, afin que celui-ci soit indemne de la maladie génétique dont souffre son frère ou sa sœur et qu’il soit immuno-compatible avec lui, ce qui peut permettre la guérison de l’enfant atteint grâce à un prélèvement de sang de cordon.«
La Suisse a rattrapé son retard en 2015 suite à la modification de l’article 119 de la Constitution suisse (votation du 14 juin 2015 ):
« le recours aux méthodes de procréation médicalement assistée n’est autorisé que lorsque la stérilité ou le danger de transmission d’une grave maladie ne peuvent être écartés d’une autre manière, et non pour développer chez l’enfant certaines qualités ou pour faire de la recherche; la fécondation d’ovules humains hors du corps de la femme n’est autorisée qu’aux conditions prévues par la loi; ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains nécessaire à la procréation médicalement assistée ».
Choix du sexe de l’enfant
Nous avons vu se développer un peu plus tard à travers le monde le désir de choisir le sexe de l’enfant. Ainsi un site dédié à la génétique publiait ceci:
« En Californie à Los Angeles, le Fertility Institute dirigé par le docteur Jeffrey Steinberg, propose aux couples des fécondations in vitro pour choisir le sexe de leur enfant. Le diagnostic génétique des embryons conçus par FIV est légal aux Etats-Unis, quelles que soient les motivations des couples ; ce qui n’est pas le cas dans la plupart des autres pays du monde. La clinique du docteur Steinberg opère systématiquement un diagnostic sur les embryons « afin d’éliminer ceux qui sont porteurs d’une maladie génétique identifiable », puis il « effectue le tri entre les embryons masculins et féminins ».
En 2009, sur les 800 femmes ayant subi une FIV au Fertility Institute, « 700 étaient en parfaite santé et auraient pu avoir un enfant de façon naturelle », mais étaient prêtes à subir cette intervention contraignante, coûteuse et parfois risquée afin de sélectionner le sexe de leur enfant. Le taux de grossesses réussies de la clinique est donc supérieure à la moyenne des autres cliniques pratiquant des FIV : « ce n’est pas parce que nous sommes meilleurs. C’est simplement que nos patientes ne souffrent pas de stérilité » affirme le Dr Steinberg. Sa démarche répond selon lui à une demande universelle et intemporelle : « le rêve de choisir le sexe des enfants habite l’humanité depuis le fond des âges ».
Environ la moitié des clientes de sa clinique vivent en Amérique du Nord et les demandes proviennent le plus souvent de couples « qui ont déjà plusieurs enfants du même sexe et souhaitent rééquilibrer leur famille ». Il existe de rares exceptions à la règle du « rééquilibrage familial » : mère de deux filles, Kirsten a recouru à une FIV pour avoir une troisième fille. « A mon âge, je n’avais pas envie d’apprendre à élever un garçon, c’est trop différent […] Certains de nos amis étaient surpris mais personne ne nous a critiqués. D’ailleurs, je ne vois pas ce qu’il y a de critiquable ».
La renommée de la clinique a maintenant dépassé les frontières : en 2009, 500 couples étrangers s’y sont rendus. La majorité de ces demandes viennent de « familles chinoises riches et puissantes » qui « à 85% veulent un garçon parce qu’ils ont déjà une fille ». De riches couples indiens viennent aussi spécialement pour avoir un garçon. Le Dr Steinberg sélectionne aussi les embryons selon leur sexe pour des centaines de femmes européennes, dont quelques françaises. Comme les autres couples européens, les Français « savent que c’est illégal dans leur pays et prennent des précautions pour rester incognito ». »
Si vous faites une petite recherche, vous allez trouver des établissements « globalisés » qui sont présents dans des différents pays. Le site des images ci-dessous nous apprend que les plus grands médias les approuvent…
Et si vous n’avez pas d’argent, pas de souci les financiers sont là pour vous aider à réaliser votre rêve moyennant crédit of course:
Design the perfect baby? https://www.youtube.com/watch?v=64nBnuMbpEM
Le bébé parfait choisi sur catalogue
Le reportage d’Arte de 2015 démontrait que: »les choix du sexe de l’enfant, de la couleur des yeux…, sont légaux aux Etats-Unis, et peuvent aussi s’opérer à la source… Comme le montre notre reportage, des sociétés proposent ainsi du sperme trié sur le volet, avec photo du donneur, mensurations, QI et origine ethnique. Le tout, bien sûr, sans maladie génétique…« .
La financiarisation de la vie humaine permet sa marchandisation
La conception du bébé parfait est une suite logique de tout ce qui précède.
Le marketing vous présentera toujours quelques cas de véritables souffrances de familles. Mais si l’effort financier fourni devait se limiter à ce petit nombre, il est bien clair que ces coûts faramineux de développement n’auraient pas trouvé d’investisseurs!
Bref, on désacralise la vie et la création au profit d’une science qui se divinise mais en échange de monnaies sonnantes et trébuchantes! Regardez ces quelques phrases du reportage d’Arte:
« Le business du bébé à la carte représente neuf milliards d’euros PAR AN. Des cliniques proposent à des personnes fertiles de sélectionner les embryons et d’implanter uniquement ceux qui vous conviennent. Certains enfants aujourd’hui adultes sont le fruit d’une « banque de génies » et démontrent que l’ouverture au business de l’enfant sur mesure, du bébé à la carte, n’est plus un mythe.«
La marchandisation de l’humain est légalisée par.. la Cour européenne des droits de l’homme!
L’eugénisme est là caché derrière de bonnes intentions apparentes. Et l’affaire est lucrative.Elle représente un business juteux et gare au pays qui voudrait s’interposer. Dans le cas du litige avec l’Etat italien, l’article de Grégor Puppinck relève que « L’achat d’un enfant confère ainsi aux acquéreurs un droit sur cet enfant au nom de l’intérêt de l’enfant tel que déterminé par les juges strasbourgeois (qui n’ont consulté aucun expert). D’un crime naît un droit. Ainsi la Cour valide-t-elle la vente d’enfant.«
Donner une valeur financière à un être humain revient à le chosifier. Sacrilège aurait-on envie de s’écrier!
Le plus grave émerge de la combinaison de tous les facteurs décrits ci-dessus qui nous permet de dire que dans une société déshumanisée et soumise aux exigences de performances définies par des normes mercantiles et financières, la porte d’un eugénisme est grande ouverte. Et personne ne sait ce qui va en sortir.
Tout cela fait dire à Jacques Testart, biologiste français qui a permis la naissance du premier bébé éprouvette en France en 1982.qu’avec l’annonce de chercheurs chinois au mois de novembre qui ont fabriqué chez la souris des ovules à partir d’un simple prélèvement de peau, est en train de faire sauter le dernier verrou. Car « la dernière barrière qui nous sépare de l’eugénisme consensuel dont je prédis l’avènement, c’est la production d’ovules, qui reste rare et complexe ». (article complet ci-dessous).
La défaillance structurelle de l’autorité publique et démocratique ouvre les portes vers l’inconnu. Le nouveau monde présente une face éthique bien sombre dont personne ne peut prédire les conséquences et leur ampleur…
synthèse de presse bioéthique
Suite à l’autorisation du Diagnostic Préimplantatoire (DPI) en Suisse (cf. Autorisation du DPI en Suisse : Des réactions multiples) en juin dernier, Jacques Testart est interrogé sur ses prédictions en matière de procréation assistée. En effet, il y a trente ans, le biologiste mettait en garde contre la sélection humaine, alors que le DPI n’existait pas encore : « Je me suis dit ‘du moment que l’on peut concevoir des œufs hors du corps humain, on peut enquêter sur chaque œuf, et donc opérer une sélection. A l’époque, on m’a traité de rêveur pessimiste : impossible de poser un diagnostic sur la base d’une seule cellule, m’a-t-on dit. Et aussi : les médecins ont signé le serment d’Hippocrate, ils ne se prêteront jamais à la sélection d’embryons. Quatre ans plus tard, c’était fait : en 1990, le DPI était là ». Avec cette technique « nous glissons inexorablement du désir d’enfant au droit à l’enfant et du droit à l’enfant au droit à l’enfant de qualité. On me reproche de parler d’eugénisme, mais le mot n’est pas usurpé ». En outre, « les barrières législatives ont prouvé leur inefficacité » : au départ, on autorise le DPI pour les « maladies particulièrement graves », puis on dérive sur la pente glissante, puisque « la formule se prête à toutes les interprétations ». Et « de petit pas en petit pas, on va vers des bouleversements majeurs » (cf. Une proposition de loi pour aggraver le tri embryonnaire).
« Avant la fin du siècle, tous les enfants seront choisis dans les éprouvettes des biogénéticiens »[1] prédit Jacques Testart. Aujourd’hui, « la FIV constitue un véritable obstacle à la généralisation de l’instrument de sélection qu’est le diagnostic préimplantatoire. Elle reste pénible et son taux de réussite plafonne ». Mais avec l’annonce de chercheurs chinois au mois de novembre qui ont fabriqué chez la souris des ovules à partir d’un simple prélèvement de peau, « ce dernier verrou aussi est en train de sauter ». Car « la dernière barrière qui nous sépare de l’eugénisme consensuel dont je prédis l’avènement, c’est la production d’ovules, qui reste rare et complexe ». Jacques Testart avait pour sa part « imaginé que l’on se mette à en fabriquer à partir de cellules souches des ovaires, après une simple biopsie ». La « découverte japonaise va au-delà : on va pouvoir fabriquer des ovules à l’infini à partir d’un simple prélèvement de peau ! ».
Pour Jacques Testart, « l’eugénisme moderne, démocratique et mou est arrivé ». Or avec cette « idéologie du progrès », le risque est de perdre la diversité humaine : « après quelques générations de sélection généralisée, l’espèce aura muté et deviendra incapable de résister à une épidémie ». Plus encore avec cette idéologie, « l’enfant sur commande devient un objet et non un sujet, il annonce la médicalisation exacerbée des survivants du tamis génétique, la normalisation des sociétés et leur virage autoritaire ».
L’hebdo, Vincent Capman (5/01/2017)
Par Grégor Puppinck, Docteur en droit.
En mars 2011 à Moscou, un couple a acheté un enfant auprès d’une société spécialisée dans la GPA. L’acte de naissance de l’enfant indiquait qu’il était le fils du couple italien. De retour en Italie, la transcription de l’acte de naissance russe dans l’état civil italien fut refusée. Une enquête fut ouverte et un test ADN prouva que l’enfant n’avait aucun lien génétique avec le couple. L’enfant a été purement et simplement produit sur commande et vendu. La société explique avoir acheté des gamètes humains puis loué une mère porteuse, ce qui ne serait pas illégal en Russie. Les juges italiens, constatant la violation des normes sur l’adoption internationale et de l’ordre public italien, décidèrent – dans l’intérêt de l’enfant – de le retirer de ses acquéreurs pour le confier à l’adoption.
Saisie par le couple, la Cour de Strasbourg a jugé – par cinq voix contre deux – que l’Italie pouvait refuser de reconnaître la filiation établie en Russie, mais que le retrait de l’enfant a porté atteinte à la vie privée et familiale du couple. Les autorités italiennes auraient dû le leur laisser, au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant. La Cour n’indique pas quel aurait alors dû être son état civil.
Pour conclure ainsi, la Cour a estimé que la relation créée par les acquéreurs à l’égard de l’enfant constitue une « vie familiale » protégée par les droits de l’homme, car ils se sont comportés « comme des parents » pendant six mois. La Cour a ensuite jugé que l’interdiction d’ordre public de la GPA et de la vente d’enfant ne sont pas des motifs suffisants pour leur retirer l’enfant au regard de l’intérêt de celui-ci de rester avec ses acquéreurs.
L’achat d’un enfant confère ainsi aux acquéreurs un droit sur cet enfant au nom de l’intérêt de l’enfant tel que déterminé par les juges strasbourgeois (qui n’ont consulté aucun expert). D’un crime naît un droit. Ainsi la Cour valide-t-elle la vente d’enfant. Il faut le dire lucidement : le prétendu « intérêt de l’enfant » cache en réalité celui des juges à imposer la libéralisation de la GPA.
A aucun moment la Cour ne s’interroge sur la moralité de la GPA, sur l’origine de l’enfant, sur l’exploitation des vendeurs de gamètes et de la mère porteuse à l’origine de son existence. La vente d’enfant ne la choque pas, elle ne sourcille pas, elle précise que ce n’est pas son affaire. Elle ne s’interroge pas davantage sur la violence irrémédiable infligée aux enfants nés de GPA : condamnés « pour leur bien », selon sa logique, à vivre avec ceux-là même qui les ont privé de leurs vrais parents et les ont achetés. Pour la Cour, ces circonstances n’entrent pas en compte dans l’appréciation de l’intérêt supérieur de l’enfant. Au contraire, elle fonde son raisonnement sur la supposition qu’il est conforme à l’intérêt d’un enfant-GPA d’être élevé par ses acquéreurs. On peut penser au contraire que les enfants GPA auront de bonnes raisons de se révolter contre leurs acquéreurs pour avoir exploité leurs parents puis les en avoir privés. Il n’est pas équivalant d’être élevé par ceux qui ont fait de vous un orphelin, ou par une famille adoptive qui vous recueille.
Tout cela au nom d’un droit à l’enfant. La Cour, depuis qu’elle traite de PMA et d’adoption homosexuelle, ne veut plus considérer l’origine des enfants ni la structure des familles. Pour elle, tout se vaut car la famille n’est qu’un agrégat temporaire de citoyens.
Cet arrêt est dévastateur, et les deux juges dissidents l’ont souligné : il réduit à néant la liberté des États de ne pas reconnaître d’effets juridiques à la gestation pour autrui, et même la légitimité du choix de l’État en ce sens. Plus encore, cet arrêt est une incitation au trafic international d’enfant ; il retire aux Etats les motifs et les moyens de s’y opposer.
Les « droits de l’homme » qui devraient être un rempart contre l’indignité et l’exploitation de l’homme par l’homme sont dévoyés pour servir d’instrument d’une fausse libération de l’individu en quête de la satisfaction de n’importe quel désir, même celui d’une femme de 55 ans d’avoir un enfant, comme en l’espèce.
Il faut espérer que le Gouvernement italien fera appel, et que d’autres gouvernements le soutiendront ; mais la Cour a le pouvoir de rejeter cette demande sans justification. Cependant, peut-être le gouvernement ne fera pas appel, car la Cour a assorti son jugement d’une mention qui semble réduire à néant sa propre argumentation : il n’est pas nécessaire de « rendre » l’enfant à ses acquéreurs car il vit depuis 2013 dans une famille. Ainsi, la véritable obligation concrète qui résulte de cet arrêt est celle pour l’Italie et les 46 autres Etats européens de ne plus s’opposer à l’avenir à la vie de telles « familles ».
Enfin, afin que la tableau soit complet : l’avocat du couple devant la CEDH – et qui va recevoir tout ou partie des 10.000 euros de frais et dépens octroyés par la CEDH n’est autre que le gérant de l’entreprise moscovite de GPA « Rosjurconsulting » qui a vendu l’enfant.
En savoir plus sur http://www.village-justice.com/articles/CEDH-valide-vente-enfant,18855.html#Vd1xHIHpVIefGJCg.99