Photo: Dégazage sauvage en pleine mer (source) Les plus grandes sources de pollution de cette planète semblent intouchables pour cause de business et de Commerce international. Plus grave encore est le fait que les coûts de transport doivent diminuer pour offrir aux consommateurs, eux-mêmes appauvris, des produits venus des quatre coins de la planète pour des prix ridiculement bas. En toute logique, les gestionnaires vont chercher à gratter pour économiser un maximum. Toute source d’économies sera donc la bienvenue: conditions de travail, frais de maintenance, qualité du fuel, etc. Et dans un marché « libéralisé » à l’extrême, les sources doivent être nombreuses… Pourtant des coûts faramineux sont reportés sur un tiers. Et ce tiers, c’est la planète. Il est difficilement concevable
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Photo: Dégazage sauvage en pleine mer (source)
Les plus grandes sources de pollution de cette planète semblent intouchables pour cause de business et de Commerce international.
Plus grave encore est le fait que les coûts de transport doivent diminuer pour offrir aux consommateurs, eux-mêmes appauvris, des produits venus des quatre coins de la planète pour des prix ridiculement bas.
En toute logique, les gestionnaires vont chercher à gratter pour économiser un maximum. Toute source d’économies sera donc la bienvenue: conditions de travail, frais de maintenance, qualité du fuel, etc. Et dans un marché « libéralisé » à l’extrême, les sources doivent être nombreuses…
Pourtant des coûts faramineux sont reportés sur un tiers. Et ce tiers, c’est la planète.
Il est difficilement concevable que d’éminents responsables supranationaux qui prêchent pour le développement durable puissent passer à côté de ces armes de destruction massive de la planète!!!
Par conséquent, que l’on restreigne le trafic pour les usagers des voitures ou que l’on culpabilise les consommateurs d’électricité, la destruction de la planète se poursuit dans un silence bien pesant.
Quel sera le prix final de la globalisation du business international et de l’éclatement des processus de production à travers la planète?
Nous avions vu l’explosion de la consommation d’énergie de l’aviation (peu pour ne pas dire pas relayée par les médias), voici quelques informations sur les pollueurs des mers et destructeurs de l’écosystème marin.
Liliane Held-Khawam
Un scandale bien gardé : 20 cargos polluent plus que la totalité des voitures dans le monde. La Relève et la Peste
Le transport maritime a pris les commandes de notre monde. Maillon fondamental d’une chaîne d’approvisionnement bien réglée, il navigue bien loin des regards, et le plus troublant c’est que nous dépendons tous de cette industrie. Le bilan en est des plus catastrophiques. Le reportage de France 5 « Cargos, la face cachée du fret » nous dresse un bilan des plus sinistres. Bien loin des regards de nos médias de masse, la consommation de seulement 20 navires de ces géants des mers équivaut à la pollution totale des voitures présentes dans le monde (concernant les particules de souffre) ! Bienvenue dans notre société…
Ce reportage sublime de France 5 — mais on commence a avoir l’habitude — dépeint le portrait de notre société et du principe même de la « mondialisation », allant jusqu’à casser les codes de ce que nous croyons. Un auteur du nom de Mark Levinson, auteur du livre « The box », nous explique très simplement que :
« beaucoup de gens croient que la mondialisation est due à la disparité des salaires et de la délocalisation des entreprises en Asie ou autres, car la main d’oeuvre y est moins chère, mais ce n’est pas tout à fait vrai. Cette disparité des salaires existe bien avant la mondialisation, mais en réalité c’est le coût très bas des transports qui a permis l’utilisation de la main d’oeuvre bon marché et de vendre ces produits sur les marchés… »
Bien loin des idées reçues, cette industrie maritime qui produit plus de 90 % de nos besoins sur terre est infranchissable. À coups de contrôles et de surveillances hautement protégées, les journalistes du documentaire se sont heurtés à une réalité qui fait froid dans le dos. On appelle ça « la cécité des mers ».
Pas moins de 60 000 navires voguent sur les flots de notre Terre pour répondre aux besoins des 7 milliards d’êtres humains. Aujourd’hui, ces navires sont quasiment indétectables voire invisibles. Ces mêmes navires deviennent de plus en plus imposants, frôlant même la démesure. Évoqué dans le reportage de France 5, l’un des plus grands navires mesure 400 mètres de long, soit l’équivalent de 4 fois la taille d’un terrain de football qui pourrait contenir la tour Eiffel ! Ils sont aussi grands pour la simple et bonne raison que plus le navire peut contenir de poids, plus le coût du transport diminue, et ça s’appelle « l’économie d’échelle » !
Des études ont révélé qu’un seul navire pourrait contenir 800 millions de bananes — suffisamment pour donner une banane à chaque personne en Amérique du nord et en Europe — et décharger en seulement 24 heures ! Pour continuer dans les couloirs bien sombres de la mondialisation, personne ne sait ce que contiennent ces conteneurs, hormis l’expéditeur et le destinataire. Même l’entreprise qui affrète le transport ne le sait pas … et tout ceci est légal ! Ces conteneurs transportent bien souvent de la drogue, des armes et des produits chimiques…
Aujourd’hui, les entreprises maritimes réalisent pas moins de 450 milliards de dollars de bénéfices. Entre les mains d’une poignée de personnes, ces entreprises contrôlent notre système de consommation. Chaque année, on comptabilise 122 naufrages, soit un naufrage tous les trois jours pour des navires de plus de 300 conteneurs. Mais bien sûr, dans les médias, on préfère nous parler d’autres choses, comme des accents circonflexes ! Tous les ans, 1,8 million de tonnes de produits toxiques contaminent nos mers, soit 5 000 tonnes par jour. C’est ce qu’on appelle les « marées blanches ». Mais l’une de ces conséquences les plus graves est directement liée à la vie aquatique et à tout notre écosystème. En effet, le bruit que produisent ces géants des mers équivaut à plus de 100 fois le volume sonore d’un réacteur d’avion. Ces pollutions sonores créent une perte de repère auprès des mammifères marins qui viennent régulièrement s’échouer sur les plages. « Nous détruisons l’océan par le bruit de nos bateaux ». L’écosystème est également menacé à cause des transports d’eau et de poissons, car quand les navires ne sont pas chargés à fond, ils pompent des quantités d’eau gigantesques pour stabiliser l’équilibre du cargo. Ainsi, ce sont des milliers de poissons qui sont transportés et rejetés dans des eaux situées à des dizaines de milliers de kilomètres de leur habitat naturel.
Une seule organisation a les moyens de prendre des mesures restrictives pour faire cesser cette tragédie, c’est l’OMI (Organisation Maritime Internationale) qui siège au sein même de l’ONU. En revanche, celle-ci est dirigée par les pays possédant les plus grandes flottes de cargos. Et qui sont-elles ? Le Panama, le Libéria et les Îles-Marshall… Des pays qui permettent à ces navires de complaisances de passer inaperçus dans les hautes mers. « L’OMI est donc aux mains des pays qui vendent leur nationalité aux armateurs les moins consciencieux. » Ils ont donc tout pouvoir, ils ont le droit de vie et de mort… Il est plus que primordial que toutes ces pratiques cessent. Pour conclure, un seul de ces cargos émet plus de souffre que 50 millions de voitures réunies. Les 20 plus grands navires polluent plus que la totalité des voitures dans le monde (concernant les particules de souffre)… et ce n’est pas 20 mais 60 000 navires qui naviguent sur nos mers…
Source : France 5
Réalisateur du documentaire : Denis Delestrac
La pollution du transport maritime plus dangereuse que celle du transport automobile. Le Monde. 2015
Mardi 21 juillet, tandis que la ministre de l’écologie Ségolène Royal décidait de reporter ses annonces pour lutter contre la pollution de l’air, des associations environnementales mettaient les projecteurs sur une source méconnue d’émissions de polluants : France nature environnement (FNE) et l’ONG allemande NABU lançaient, depuis le port de Marseille, une campagne de sensibilisation sur la pollution générée par le transport maritime. Une pollution plus dangereuse que celle du transport automobile.
Les navires marchands comme les bateaux de croisière utilisent essentiellement comme carburant un fioul lourd, sous-produit du pétrole, qui émet en grandes quantités de particules fines, des oxydes d’azotes, et surtout, des oxydes de soufre. Ce polluant est l’un des principaux facteurs à l’origine du problème d’acidification des pluies et se révèle très toxique pour la santé humaine.
Dans une étude publiée début juin, l’université de Rostock et le centre de recherche sur l’environnement allemand Helmholtz Zentrum Munich établissent un lien sans équivoque entre les gaz d’échappement des cargos et des maladies graves. A l’origine de maladies pulmonaires et cardiovasculaires sévères, les émissions du transport maritime, selon cette étude, provoquent 60 000 décès prématurés par an dans l’Union européenne. Coût pour les services de santé européens : 58 milliards d’euros.
Combustibles non taxés
Les habitants des régions côtières courent le plus de risques, selon ces chercheurs qui estiment que la moitié de la pollution de l’air liée aux particules dans les zones côtières et portuaires provient des émissions de bateaux. Des données provenant des services de surveillance de la santé publique de Long Beach dans le district de Los Angeles (Etats-Unis) révèlent que les populations vivant à proximité de l’enclave portuaire connaissent des niveaux d’asthme, de maladies cardiovasculaires et de dépression supérieurs de 3 % en moyenne à ceux des autres habitants de la ville.
Si des mesures ont été prises pour réduire les polluants issus du diesel utilisé par les voitures et camions, les carburants maritimes, bien plus toxiques, restent étonnamment peu réglementés. « Les carburants maritimes ont une teneur en soufre plus de 3 000 fois supérieure à celle des carburants utilisés par les voitures et les camions. Pourtant, le transport routier paie des taxes sur les carburants et le transport maritime utilise des combustibles non taxés », souligne Adrien Brunetti, coordinateur du réseau santé environnement de FNE.
La réglementation dans ce secteur est essentiellement internationale. La convention Marpol (pollution marine) établie par l’Organisation maritime internationale a mis en place des zones d’émissions contrôlées dans lesquelles les teneurs en soufre des carburants sont réglementées (Sulphur Emissions Control Areas, SECAs). Ainsi, depuis le 1er janvier, en Manche, dans la mer Baltique et la mer du Nord, comme dans presque toutes les zones côtières américaines et canadiennes, les navires ne peuvent plus utiliser de carburant contenant plus de 0,1 % de soufre. « En Méditerranée, où les taux peuvent s’élever jusqu’à 4 %, ce seuil ne s’appliquera qu’à partir de 2020 ou 2025 », déplore France nature environnement, dénonçant le manque de volonté des Etats participant à la convention Marpol, et notamment de la France.
La France mise en demeure (…)
Lire la suite sur:
http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/07/22/la-pollution-du-transport-maritime-plus-dangereuse-que-celle-du-transport-automobile_4694015_3244.html#tulpAaEMUrttiZyU.99
Par Antidia Citores
Coordinatrice lobbying et juridique du pôle environnement (Surfrider Foundation Europe)
C’est noir, c’est visqueux, ça sent le pétrole : c’est une boulette de mazout. C’est brillant, c’est huileux : c’est une nappe d’hydrocarbures. Entre marées noires et dégazages, les vacances pourraient bien être gâchées.
Édité par Daphnée Leportois
Souvent, quand on pense pollution maritime, on pense marées noires. Il s’agit alors de fioul lourd, non encore raffiné, qui provient directement des plates-formes d’extraction pétrolières ou d’accident d’un navire cargo.
Personnes ramassant des galettes de mazout sur la plage d’Ars-en-Ré, le 31 mars 2008 après la pollution de l’estuaire de la Loire par du fioul lourd échappé d’une raffinerie, le 16 mars 2008. Crédit photo : XAVIER LEOTY/AFP
Mais ce que l’on sait moins, c’est que tous les jours les mers sont polluées par des dégazages : le fioul est alors plus léger, moins concentré et ressemble davantage à ce que vous trouvez à la pompe à essence.
Cette seconde forme de pollution n’est pas moins dangereuse. En trois ans, Surfrider Foundation Europe s’est constituée partie civile dans pas moins de 17 affaires de dégazage. Or, selon les relevés de la douane, cela ne représenterait que 3% des déballastages réellement commis. Et pourtant, rien que pour ces 3%, on obtiendrait, en mettant toutes les nappes côte à côte, une surface de plus d’une fois et demi la Corse, soit plus de 13.000 km2.
Pour bien comprendre, il faut se dire que, comme pour une voiture, un bateau doit faire de temps à autre la vidange, purger les huiles usagées et résidus d’hydrocarbures liés au fonctionnement du navire. Pour cela, il est censé aller dans une installation portuaire prévue à cet effet, mais cela a bien sûr un coût.
Donc, tout comme certaines personnes préfèrent vidanger leur voiture dans leur jardin et jeter les huiles usagées aux égouts, nombreux sont les navires qui pratiquent la vidange sauvage en plein mer. L’équipage choisit de jeter le fioul par-dessus bord : c’est une pollution volontaire.
Pollution aux hydrocarbures sur la plage de Palavas les Flots (Hérault) due au dégazage sauvage d’un cargo en Méditerranée, le 06 octobre 2004. Crédit photo : XAVIER LEOTY/AFP
Cela porte atteinte à la biodiversité. Ainsi, une étude de l’Institut océanographique affirme que les hydrocarbures peuvent être génotoxiques c’est-à-dire qu’ils s’intègrent dans l’ADN de certains mollusques. Les mécanismes de défense immunitaire des huîtres sont également perturbés et le développement larvaire des mollusques est atteint.
Certes, les liens directs entre pollution chimique des océans et santé de l’être humain sont très difficiles à faire, d’autant qu’il y a des dizaines de milliers de substances chimiques retrouvées dans l’eau. On ne peut donc pas affirmer qu’avoir mangé une huître qui a absorbé plus de pétrole provoque un cancer. Mais le monde médical commence à s’investir dans ce domaine. Des recherches ont été lancées pour mieux cerner les impacts de ces polluants et micropolluants sur les humains. Suite sur: http://leplus.nouvelobs.com/contribution/169735-sea-sex-and-degazage.html