Nous alertons sur ce blog depuis des années sur le fait que la BNS, qui a récupéré grâce à la « réforme » de 2003 une levée des restrictions sur sa politique monétaire, mène une stratégie complaisante vis-à-vis du marché financier, et plus précisément américain. Nous avons osé affirmé que la BNS utilisait nos fonds de trafic de paiement pour gonfler de manière totalement illégitime (mais légalisée de fait) son bilan. Ce faisant, elle mobilise les liquidités du pays pour mener sa politique court-termiste, qui s’approche plus de la liquidation du franc suisse et de la mise hors de portée des agents locaux des fonds disponibles pour les investissements et des dépôts bancaires (notamment les capitaux de la prévoyance
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Nous alertons sur ce blog depuis des années sur le fait que la BNS, qui a récupéré grâce à la « réforme » de 2003 une levée des restrictions sur sa politique monétaire, mène une stratégie complaisante vis-à-vis du marché financier, et plus précisément américain.
Nous avons osé affirmé que la BNS utilisait nos fonds de trafic de paiement pour gonfler de manière totalement illégitime (mais légalisée de fait) son bilan. Ce faisant, elle mobilise les liquidités du pays pour mener sa politique court-termiste, qui s’approche plus de la liquidation du franc suisse et de la mise hors de portée des agents locaux des fonds disponibles pour les investissements et des dépôts bancaires (notamment les capitaux de la prévoyance professionnelle LPP). C’est que le Casino est gourmand en liquidités… La spéculation via des opérations de Repos bat son plein en Suisse comme ailleurs… Voici le ratio des liquidités bancaires de la Suisse. A souligner que les liquidités ne signifient pas forcément de l’argent dormant, mais incluent des titres de bonne qualité réalisables assez vite. |
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Nous avons aussi à de nombreuses reprises dénoncé le manque d’éthique au niveau des investissements. Le directoire de la BNS couvre des opérations d’investissement dans les armements y compris nucléaires et dans l’exploitation du gaz de schiste qui constituent non seulement une violation de ses propres directives, mais aussi une atteinte à la neutralité affichée de la Suisse.
Et voilà que dans une interview très intéressante, l’ancien vice-président de la BNS défend les investissements de la BNS. Les informations qu’il nous donnent dévoilent le référentiel de gestion sur lequel se base cette entreprise bancaire et financière, devenue un mammouth du monde spéculatif. Nous constatons en gros que la BNS n’a plus grand chose en mains et que son impuissance, pour ne pas dire incompétence, ne peut plus être cachée. Le casino, pudiquement appelé « conseillers », a pris la main sur les investissements. |
Switzerland's Liquid Assets Ratio, 1988-2016 |
Nous relèverons plusieurs éléments de son entretien:
« La BNS ne dispose pas de mécanisme pour définir quelles entreprises devraient être exclues de ses investissements » Eh bien, voilà une information de taille. Nous avons un établissement qui a réussi l’exploit de faire passer son bilan de quelques dizaines de milliards à plus de 700 milliards en l’espace de quelques années, défiant toutes les politiques nationales en matières de politique monétaire, économique et sociale, et qui n’a pas de mécanisme pour contrôler le choix de ses investissements! Nos questions à ce genre d’assertion seraient:
« … elle ne choisit pas un secteur particulier » Avec cette assertion, nous découvrons que la BNS s’est délestée de toute évaluation qualitative pour rabaisser son raisonnement à la question financière et spéculative exclusivement. Soutenir un secteur qui ferait avancer l’humanité telle que l’enseignement par exemple n’a pas plus d’importance que celui qui la détruit telle que l’exploitation du gaz de schiste. Tout se vaut, une fois les rubriques traduites en francs. « Si on dit que ses investissements ont augmenté c’est probablement que ces entreprises ont pris de la valeur et que, automatiquement, la portion détenue par la BNS a aussi augmenté |
US Dollar/Swiss Franc, Sept 2016-Jul 2017(see more posts on USD/CHF, ) |
Ramener la croissance des investissements peu éthiques à un simple phénomène de valorisation des titres est insuffisant. La vérité est qu’à fin décembre 2016, le franc suisse était au plus bas (le dollar au plus haut sur le graphique). par conséquent, les investissements en dollar -comptabilisés en franc- ont pris de la valeur. La BNS a gagné sur l’effet de change pour ses investissements en dollars.
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US Dollar / Swiss Franc, Jul 2014-2017(see more posts on USD/CHF, ) |
Quand une banque engage l’avenir de 8 millions de personnes tant au plan financier, économique que moral, dire que celle-ci » ne choisit pas » est court. Trop court. Inacceptable même, voire dangereux pour l’avenir des générations futures!
« Mais celle-ci est une institution apolitique et technocratique, et n’a pas vocation d’être la première à implémenter des principes qui ne sont pas nécessairement partagés par une très grande majorité de la population » Dire que l’entreprise qui est chargée de la politique monétaire est apolitique pose un gros problème. La BNS détient via la politique monétaire qu’elle est supposée gérer sans partage un pouvoir politique existentiel pour les huit millions d’habitants et pour l’ensemble des entreprises (spécialement les PME). L’avenir de la déflation qu’elle se refuse à traiter et que la politique menée aggrave est un thème POLITIQUE. Par ailleurs, quand la Suisse est le 6ème créancier de la dette publique américaine, il s’agit avant tout de la BNS qui détient ce privilège -qui revient normalement au gouvernement-, elle fait de facto de la politique et même de la politique au plus haut niveau planétaire! Un privilège qui aurait bien rendu service dans le cadre de négociations américano-suisses. |
Major Foreign Holders of Treasury Securities |
Par ailleurs, l’ONG PAX affirme comme conclusion du rapport “Worldwide Investments in Cluster Munitions; a shared responsibility”, que les investissements dans le secteur de l’armement ont crû durant l’année 2016, alors même que nombre d’investisseurs avaient décidé de se retirer de ce secteur…
Les banques suisses telles que UBS, Credit Suisse, Vontobel sont très bien classées dans le rapport de PAX… Ceci pourrait bien expliquer cela… https://www.swissinfo.ch/eng/controversial-weapons_credit-suisse-in-cluster-bomb-investors–hall-of-shame-/42231030
« Elle élimine les banques, elle élimine aussi les entreprises qui produisent des armes prohibées par la communauté internationale qui violent massivement les droits humains fondamentaux et qui causent des dommages à l’environnement. Mais elle n’est pas équipée pour décider quelles sont ces entreprises. Donc elle doit se confier à des sociétés de conseil qui décident lesquelles doivent être éliminées »
Qui sont donc ces ces sociétés de conseil? Des proches de la BNS sans nul doute. UBS, omniprésente dans tout ce qui a trait aux processus bancaires et financiers suisses? Blackrock, société de management d’actifs dont le vice-patron monde n’est autre que l’ancien président du directoire de la BNS?
Nous savons sans savoir… La BNS se refuse à communiquer. Sujet tabou s’il en est…
« …ce ne sont pas les choix d’investissements de la banque qui doivent être remis en question, « car elle ne choisit pas » »
Quand M Danthine dit que la politique menée est neutre. Il devrait préciser par rapport à qui. Oui les méthodes de travail choisies ou imposées par les partenaires imposent les indices des marchés comme référence absolue. Mais il s’agit d’une neutralité face aux ténors du marché financier global. Elle devient position politique partiale face aux 8 millions d’habitants qui n’ont que faire de la toute-puissance du marché financier.
Au vu de ce qui précède qui vient se cumuler avec les articles précédents, nous pourrions opter pour le mot soumission et non neutralité pour qualifier la politique d’investissements de la BNS.
Bref, la BNS veille jalousement sur son indépendance surfaite aux yeux de la Constitution qui la met, en réalité, sous contrôle de la Confédération! Le problème est que dans les coulisses la BNS semble avoir transféré cette autonomie à des tiers financiers euro-américains….
Notre question est la suivante: Que reste-t-il de la BNS derrière sa devanture bien gardée?
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